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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 12.1925

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Bouvet, Charles: Gustave Boulanger: collaborateur de Charles Garnier à l'opéra
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https://doi.org/10.11588/diglit.24946#0332

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

tâche qu’il s’était tracée, üt naître des merveilles. Charles Garnier semble
avoir renouvelé la fable d’Apollon reconstruisant les murs de Thèbes
aux sons de sa lyre ; si bien que, en faisant placer au sommet du pignon
de la scène de l’Opéra, point culminant du monument, le groupe de
A. Millet représentant Apollon élevant la lyre d’or, celui-ci acquiert la
valeur d’un symbole.

Des dix portraits de Charles Garnier qu’on a pu voir pendant
quelque temps à la Bibliothèque de l’Opéra, six, peints à l’huile, sont
signés Boulanger, Saintin, Barrias, Jérôme, Baudry et Carolus-Duran ;
quatre, dessinés au crayon, portent les noms de Baudry, Bida, Benouville
et Boulanger.

A l’énumération de ces dix portraits, il convient de joindre une amu-
sante charge par Giraud.

Quoique tous ces portraits présentent un grand intérêt, tant au
point de vue historique qu’à celui de l’art, nous localiserons notre
étude aux deux portraits dessinés et peints par Gustave Boulanger,
ainsi qu'aux esquisses exécutées, par ie même artiste, pour le foyer
de la danse, et pour le plafond du pavillon dit du Chef de l’Etat.

Je tiens de source sûre que Boulanger était l’ami le plus cher de
Charles Garnier.

Du fait des affinités électives existant indubitablement entre cer-
tains êtres, ces deux hommes étaient faits pour se comprendre, ils
devaient s’apprécier, s’accrocher l’un à l’autre, s’aimer : c’est ce qui
arriva.

Exactement contemporains, puisque Charles Garnier est né à Paris, le
6 novembre 1825 et que Boulanger naquit, dans la même ville, le 25 avril
1824, ils suivirent une carrière à peu près identique, chacun dans la
branche de l’art où ils excellèrent. Tous deux obtinrent le Grand-Prix de
Rome, Garnier en 1848, avec un Conservatoire des Arts et Métiers, Boulanger
en 1849, avec Ulysse reconnu par sa nourrice'.

Professionnels ou amicaux, leurs rapports étaient constants. Entre
eux, avait lieu un incessant échange d’idées, d’impressions, de sen-
timents. Ils voyagèrent ensemble, ainsi qu’en témoignent deux récits
de voyages en Espagne et en Italie, rédigés et illustrés par Ch. Garnier.
Boulanger s’était incorporé dans la vie familiale de cet ami si cher, il
y participait presque journellement.

C’est ainsi que, de cette intimité, naquit en Boulanger une con-
naissance parfaite, non seulement de l’aspect extérieur, mais aussi de

1. Gustave Boulanger mourut le 22 septembre 1888, Charles Garnier le 4 août 1898.
 
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