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est en hauteur : 24 pouces sur 36, est la
dimension de la gravure. La forme est ogi-
vale. Les trois sœurs, modestement vêtues
d’amples et épaisses draperies, sont debout,
appuyées l’une contre l’autre, ou, pour mieux
dire, la Charité, au milieu^ soutient la Foi et
l'Espérance qui sont h ses côtés.—La Chanté
est vue de face tenant ses sœurs dans ses
bras. À sa droite, la Foi repose la tête sur
son épaule, et l’Espérance, à sa gauche, élève
au ciel des regards confiants.
Que si l’on examine attentivement ces
trois figures, et qu’on les compare avec
celles que les artistes anciens ont faites des
Grâces païennes, on y verra une différence
de conception et d’exécution toute radicale.
Même, lorsque l’antiquité représentait les
trois scéurs drapées ou habillées, un certain
air de sensualité remuait les fibres du spec-
tateur qui les considérait de près. Ici la vie
des trois célestes beautés n’émeut point les
sens de la même manière : une chasteté
suave et douce distingue les figures des
artistes anglais-, leur contenance sérieuse et
grave commande le respect; leur visage
radieux et tout bienveillant, calme, digne,
souriant, inspire des sentiments pieux et
purs. Tout de suite, on voit que l’on n’a
plus devant soi les filles de Jupiter et d’Eu-
rynone, mais les filles bénies de la religion
du fils de Dieu. La coupe des têtes est très
caractérisée dans un type anglais assez pro-
noncé : qu’on ne prenne pas cela, au moins,
comme un reproche, et qu’on sache bien
qu’il serait difficile de trouver sur le conti-
nent de plus beaux visages, de plus ravis-
santes vierges que sur la terre de la blonde
Albion. Une chair fine et blanche, avec une
légère teinte rosée,soyeuse, veloutée, fraîche,
délicate; des traits légèrement accusés, des
regards tendres et des formes sveltes ! As-
surément,, les types aristocratiques féminins
de l’Angleterre méritent d’inspirer l’artiste
pour représenter des personnages célestes.
M. Hicks, le peintre, et, après lui, le graveur
Holl, ont été heureux dans un tel choix;
l’un et l’autre, habiles dans leur art. ont
produit une œuvre vraiment belle, aussi
harmonieuse que poétique.
Pour qui considère ces trois diverses
figures, il n’y a pas à se tromper sur leurs
noms : la Foi, toute confiante, se repose en
sécurité sur la Charité, toute bonne, douce,
compatissante, affectueuse; pendant que
l'Espérance, tirant aussi de la Charité sa
confiance et sa force, transporte dans les
cieux ses regards heureux et ses dernières
aspirations. Toutes trois nous montrent
quelles sont bien filles du ciel : elles sont
de leur patrie, et quiconque les contemple,
sent dans son cœur qu’il n’est lui-même,
ici-bas, qu’un exilé.
J’accorde avec un critique sévère que
ces visages sont d’origine moderne : je
n’y trouve pas cette fierté de lignes, cette
coupe hardie, cette largeur et cette indé-
pendance de main qui caractérisent les
maîtres des temps heureux de la Grèce et
de Rome. Pourtant, si les ouvrages des
artistes anciens commandent davantage l’ad-
miration, ceux des maîtres modernes atti-
rent plus nos cœurs, touchent plus nos
sentiments, excitent plus nos affections. Ils
sont plus passionnés, ils ont davantage de
la nature humaine : ils sont de leur temps.
Une dame anglaise, Miss Ida Craig,a écrit
de touchantes et poétiques stances sur cette
magnifique peinture de M. Hicks gravée par
M. IIoll. Nous en détachons quelques lignes
pathétiques.
« Thèse Three, indeed, with us abide
True types of womanhood.
In one fair group I see tbem stand, —
Faith, Hors, and CiutuTr. d
De la Foi, elle conçoit des yeux qui pénè-
trent tout, lorsqu’elle nous dit ;
— «ail the world within lhem lies
And ail the soûl looks trough!
De l’Espérance, nous sentons avec le
poète, qu’elle devrait être exactement comme
M. Hicks l’a peinte :
« Ruddy with the flush of morning joy »,
ayant des yeux qui voient loin, jusque dans
le futur.
«Naught seems too high for her intent,
Too liard for her to win. »
De la Charité ou l’Amour... son âme est
esthétiquement tendre,
«She sows with precious seed, that makes
AU riehest blessings flow. »
Il faudrait lire tout le petit poème de Miss
Ida Craig, et l’on verrait que ses vers si doux
et si harmonieux décrivent admirablement
le sujet de l’admirable peinture que M. Hicks
a livrée au burin habile de M. Holl, peinture
dont le texte original doit être vu dans une
des fontaines de la Vraie Pensée, dans un
de ces élans sublimes et indispensables de
la poésie, un de ces nobles discours chré-
tiens dans ce chrétien Hélicon : le Nouveau
Testament. C’est surtout dans la première
Epître aux Corinthiens qu’il faut aller cher-
cher le type qui représente ici la Charité.
L’apôtre insiste sur sa supériorité et sa préé-
minence, comme nos artistes ont fait eux-
mêmes en plaçant sa figure au milieu de
ses sœurs, les dominant, les protégeant et
montrant par son attitude et son regard
qu’elle est l’aînée, le secours et le confort
des deux autres.
Notre artiste a dépeint la Foi, l’Espérance
et la Charité, comme trois Vierges, en blanc
appareil. Leurs figures, éclairées par une
irradiation céleste, qui descend sur elles en
un rayonnement d’une pureté exquise, accu-
sent des formes toutes classiques, chaste-
ment drapées, contre l’air ténébreux qui les
environne et qui contraste harmonieuse-
ment avec la clarté brillante des étoiles de
la nuit.
Le blanc dont elles sont vêtues est la cou-
leur emblématique de la lumière, de la
pureté, de l’innocence et de la bonté divine.
Elles occupent le milieu du tableau ; la
Charité est au centre et sa taille dépasse
celle de ses sœurs. La Foi, à sa droite, in-
cline avec confiance sa tête sur l’épaule de
sa plus haute sœur qui l’embrasse avec ten-
dresse. L’Espérance, radieuse, tranquille
d’esprit et ardente de cœur à chercher dans
l’avenir, se sent rassurée et réconfortée par
une vision surnaturelle; elle paraît s’avan-
cer et se détache de la Charité, mais elle ne
se sépare pas d’elle, leurs mains se tiennent
et leurs âmes sont unies.
La Charité, si grande et si belle, couvre
une multitude de fautes et d’erreurs. C’est
l’amour pur et désintéressé qui sait suppor-
ter tant de choses, oublier tant de méfaits.
C’est le support de la Foi et de l’Espérance.
Sa joue s’incline avec bienveillance vers le
front de la première; ses doigts sont affec-
tueusement joints avec ceux de la seconde.
En taille et en beauté, elle est au-dessus de
ses soeurs, ses regards sont plus tendres,
son visage plus radieux, ses traits plus fins,
sa physionomie plus céleste encore. La lu-
mière du firmament jette sur elle ses pâles
rayons nocturnes, pour se réfléchir autour
d’elle en une douce et vaporeuse atmos-
phère.
Les cheveux châtains de la Foi, tombant
en larges et longues tresses sur ses épaules,
et la riche chevelure brune de l’Espérance
qui reçoit la lumière comme d’une étoile
radieuse et qui est étroitement liée en spi-
rale autour de sa tête, ajoutent encore au
caractère de celle-ci de l’énergie et de la
fermeté. «L’espoir de la droiture sera la gaîté»
dit le proverbe ; en effet, l’emblématique
Espérance se montre toute joyeuse et toute
sereine. Saint Paul déclarait que nous serons
sauvés par l’Espérance : mais l’espoir, ce
n’est pas ce que nous voyons, c’est tout ce
que nous ne_ voyons pas, ce qui est caché et
que les yeux de l’âme découvrent et atten-
dent en patience dans le lointain de l’avenir :
c’est là ce qu’exprime le bon visage de notre
peinture.
Les Trois Sœurs sont vues sur un paysage
surmonté dans la distance par une chaîne
de collines : pareeque nous devons nous
rappeler que les Vertus cardinales s’exercent
dans une vie dure, aride, laborieuse, héris-
sée de ronces et d’épines. La lumière qui
s’échappe du sommet des montagnes a bien
aussi sa signification symbolique : ne
montre-t-elle pas clairement que le monde
que nous voyons là-bas est meilleur que
celui au milieu duquel nous végétons?
Les fleurs qui s’épanouissent aux pieds
des trois divines vierges, sont humbles de
taille, de caractère et de conleur ; pour
nous enseigner que les plantes précieuses
des jardins, des serres et des tropiques, qui
brillent de tant d’éclat et de fierté ne doivent
point orner lafemme chrétienne : sa plus belle
parure, celle qui convient le mieux à son
sexe, c’est la douce violette, le muguet
modeste et le lis de la vallée. Le lis qui
s’élève au dessus des autres fleurs, c’est la
charité qui dépasse la taille de ses com-
pagnes.
Un certain recteur de Yelden, dans le
Bedfordshire, qui vivait au siècle dernier,
Christophe Atkinson, a fait, vers 1770, un
sermon célèbre sur la Foi, l’Espérance et la
Charité. C’est un chef-d’œuvre du genre. Il
semblerait que nos artistes eussent appris
par cœur cet excellent et édifiant morceau
si poétique, si coloré et si savant à la fois,
si plein de pittoresques beautés, d’expres-
sions recherchées, de pensées profondes et
de sentiments chrétiens. Il faut lire le ser-
mon du bon pasteur de Yelden, et posséder
la gravure de M. Holl. Je ne parle plus de
la peinture de M. Hicks : un privilégié en
jouit seul : un heureux propriétaire la pos-
sède et a exclusivement la possibilité de la
contempler.
L. R. de S.-C.
©ironique générale.
— Nous avons sous les yeux une brochure qui
relate une manifestation, organisée en l’honneur de
M. le professeur Ch. Braun, par les anciens élèves
de l’école normale de Nivelles, au mois de septembre
dernier. Nous y voyons que M. Ernest Slingeneyer,
sollicité de faire le portrait de M. Braun, a répondu
à cette demande avec une délicatesse exquise et un
est en hauteur : 24 pouces sur 36, est la
dimension de la gravure. La forme est ogi-
vale. Les trois sœurs, modestement vêtues
d’amples et épaisses draperies, sont debout,
appuyées l’une contre l’autre, ou, pour mieux
dire, la Charité, au milieu^ soutient la Foi et
l'Espérance qui sont h ses côtés.—La Chanté
est vue de face tenant ses sœurs dans ses
bras. À sa droite, la Foi repose la tête sur
son épaule, et l’Espérance, à sa gauche, élève
au ciel des regards confiants.
Que si l’on examine attentivement ces
trois figures, et qu’on les compare avec
celles que les artistes anciens ont faites des
Grâces païennes, on y verra une différence
de conception et d’exécution toute radicale.
Même, lorsque l’antiquité représentait les
trois scéurs drapées ou habillées, un certain
air de sensualité remuait les fibres du spec-
tateur qui les considérait de près. Ici la vie
des trois célestes beautés n’émeut point les
sens de la même manière : une chasteté
suave et douce distingue les figures des
artistes anglais-, leur contenance sérieuse et
grave commande le respect; leur visage
radieux et tout bienveillant, calme, digne,
souriant, inspire des sentiments pieux et
purs. Tout de suite, on voit que l’on n’a
plus devant soi les filles de Jupiter et d’Eu-
rynone, mais les filles bénies de la religion
du fils de Dieu. La coupe des têtes est très
caractérisée dans un type anglais assez pro-
noncé : qu’on ne prenne pas cela, au moins,
comme un reproche, et qu’on sache bien
qu’il serait difficile de trouver sur le conti-
nent de plus beaux visages, de plus ravis-
santes vierges que sur la terre de la blonde
Albion. Une chair fine et blanche, avec une
légère teinte rosée,soyeuse, veloutée, fraîche,
délicate; des traits légèrement accusés, des
regards tendres et des formes sveltes ! As-
surément,, les types aristocratiques féminins
de l’Angleterre méritent d’inspirer l’artiste
pour représenter des personnages célestes.
M. Hicks, le peintre, et, après lui, le graveur
Holl, ont été heureux dans un tel choix;
l’un et l’autre, habiles dans leur art. ont
produit une œuvre vraiment belle, aussi
harmonieuse que poétique.
Pour qui considère ces trois diverses
figures, il n’y a pas à se tromper sur leurs
noms : la Foi, toute confiante, se repose en
sécurité sur la Charité, toute bonne, douce,
compatissante, affectueuse; pendant que
l'Espérance, tirant aussi de la Charité sa
confiance et sa force, transporte dans les
cieux ses regards heureux et ses dernières
aspirations. Toutes trois nous montrent
quelles sont bien filles du ciel : elles sont
de leur patrie, et quiconque les contemple,
sent dans son cœur qu’il n’est lui-même,
ici-bas, qu’un exilé.
J’accorde avec un critique sévère que
ces visages sont d’origine moderne : je
n’y trouve pas cette fierté de lignes, cette
coupe hardie, cette largeur et cette indé-
pendance de main qui caractérisent les
maîtres des temps heureux de la Grèce et
de Rome. Pourtant, si les ouvrages des
artistes anciens commandent davantage l’ad-
miration, ceux des maîtres modernes atti-
rent plus nos cœurs, touchent plus nos
sentiments, excitent plus nos affections. Ils
sont plus passionnés, ils ont davantage de
la nature humaine : ils sont de leur temps.
Une dame anglaise, Miss Ida Craig,a écrit
de touchantes et poétiques stances sur cette
magnifique peinture de M. Hicks gravée par
M. IIoll. Nous en détachons quelques lignes
pathétiques.
« Thèse Three, indeed, with us abide
True types of womanhood.
In one fair group I see tbem stand, —
Faith, Hors, and CiutuTr. d
De la Foi, elle conçoit des yeux qui pénè-
trent tout, lorsqu’elle nous dit ;
— «ail the world within lhem lies
And ail the soûl looks trough!
De l’Espérance, nous sentons avec le
poète, qu’elle devrait être exactement comme
M. Hicks l’a peinte :
« Ruddy with the flush of morning joy »,
ayant des yeux qui voient loin, jusque dans
le futur.
«Naught seems too high for her intent,
Too liard for her to win. »
De la Charité ou l’Amour... son âme est
esthétiquement tendre,
«She sows with precious seed, that makes
AU riehest blessings flow. »
Il faudrait lire tout le petit poème de Miss
Ida Craig, et l’on verrait que ses vers si doux
et si harmonieux décrivent admirablement
le sujet de l’admirable peinture que M. Hicks
a livrée au burin habile de M. Holl, peinture
dont le texte original doit être vu dans une
des fontaines de la Vraie Pensée, dans un
de ces élans sublimes et indispensables de
la poésie, un de ces nobles discours chré-
tiens dans ce chrétien Hélicon : le Nouveau
Testament. C’est surtout dans la première
Epître aux Corinthiens qu’il faut aller cher-
cher le type qui représente ici la Charité.
L’apôtre insiste sur sa supériorité et sa préé-
minence, comme nos artistes ont fait eux-
mêmes en plaçant sa figure au milieu de
ses sœurs, les dominant, les protégeant et
montrant par son attitude et son regard
qu’elle est l’aînée, le secours et le confort
des deux autres.
Notre artiste a dépeint la Foi, l’Espérance
et la Charité, comme trois Vierges, en blanc
appareil. Leurs figures, éclairées par une
irradiation céleste, qui descend sur elles en
un rayonnement d’une pureté exquise, accu-
sent des formes toutes classiques, chaste-
ment drapées, contre l’air ténébreux qui les
environne et qui contraste harmonieuse-
ment avec la clarté brillante des étoiles de
la nuit.
Le blanc dont elles sont vêtues est la cou-
leur emblématique de la lumière, de la
pureté, de l’innocence et de la bonté divine.
Elles occupent le milieu du tableau ; la
Charité est au centre et sa taille dépasse
celle de ses sœurs. La Foi, à sa droite, in-
cline avec confiance sa tête sur l’épaule de
sa plus haute sœur qui l’embrasse avec ten-
dresse. L’Espérance, radieuse, tranquille
d’esprit et ardente de cœur à chercher dans
l’avenir, se sent rassurée et réconfortée par
une vision surnaturelle; elle paraît s’avan-
cer et se détache de la Charité, mais elle ne
se sépare pas d’elle, leurs mains se tiennent
et leurs âmes sont unies.
La Charité, si grande et si belle, couvre
une multitude de fautes et d’erreurs. C’est
l’amour pur et désintéressé qui sait suppor-
ter tant de choses, oublier tant de méfaits.
C’est le support de la Foi et de l’Espérance.
Sa joue s’incline avec bienveillance vers le
front de la première; ses doigts sont affec-
tueusement joints avec ceux de la seconde.
En taille et en beauté, elle est au-dessus de
ses soeurs, ses regards sont plus tendres,
son visage plus radieux, ses traits plus fins,
sa physionomie plus céleste encore. La lu-
mière du firmament jette sur elle ses pâles
rayons nocturnes, pour se réfléchir autour
d’elle en une douce et vaporeuse atmos-
phère.
Les cheveux châtains de la Foi, tombant
en larges et longues tresses sur ses épaules,
et la riche chevelure brune de l’Espérance
qui reçoit la lumière comme d’une étoile
radieuse et qui est étroitement liée en spi-
rale autour de sa tête, ajoutent encore au
caractère de celle-ci de l’énergie et de la
fermeté. «L’espoir de la droiture sera la gaîté»
dit le proverbe ; en effet, l’emblématique
Espérance se montre toute joyeuse et toute
sereine. Saint Paul déclarait que nous serons
sauvés par l’Espérance : mais l’espoir, ce
n’est pas ce que nous voyons, c’est tout ce
que nous ne_ voyons pas, ce qui est caché et
que les yeux de l’âme découvrent et atten-
dent en patience dans le lointain de l’avenir :
c’est là ce qu’exprime le bon visage de notre
peinture.
Les Trois Sœurs sont vues sur un paysage
surmonté dans la distance par une chaîne
de collines : pareeque nous devons nous
rappeler que les Vertus cardinales s’exercent
dans une vie dure, aride, laborieuse, héris-
sée de ronces et d’épines. La lumière qui
s’échappe du sommet des montagnes a bien
aussi sa signification symbolique : ne
montre-t-elle pas clairement que le monde
que nous voyons là-bas est meilleur que
celui au milieu duquel nous végétons?
Les fleurs qui s’épanouissent aux pieds
des trois divines vierges, sont humbles de
taille, de caractère et de conleur ; pour
nous enseigner que les plantes précieuses
des jardins, des serres et des tropiques, qui
brillent de tant d’éclat et de fierté ne doivent
point orner lafemme chrétienne : sa plus belle
parure, celle qui convient le mieux à son
sexe, c’est la douce violette, le muguet
modeste et le lis de la vallée. Le lis qui
s’élève au dessus des autres fleurs, c’est la
charité qui dépasse la taille de ses com-
pagnes.
Un certain recteur de Yelden, dans le
Bedfordshire, qui vivait au siècle dernier,
Christophe Atkinson, a fait, vers 1770, un
sermon célèbre sur la Foi, l’Espérance et la
Charité. C’est un chef-d’œuvre du genre. Il
semblerait que nos artistes eussent appris
par cœur cet excellent et édifiant morceau
si poétique, si coloré et si savant à la fois,
si plein de pittoresques beautés, d’expres-
sions recherchées, de pensées profondes et
de sentiments chrétiens. Il faut lire le ser-
mon du bon pasteur de Yelden, et posséder
la gravure de M. Holl. Je ne parle plus de
la peinture de M. Hicks : un privilégié en
jouit seul : un heureux propriétaire la pos-
sède et a exclusivement la possibilité de la
contempler.
L. R. de S.-C.
©ironique générale.
— Nous avons sous les yeux une brochure qui
relate une manifestation, organisée en l’honneur de
M. le professeur Ch. Braun, par les anciens élèves
de l’école normale de Nivelles, au mois de septembre
dernier. Nous y voyons que M. Ernest Slingeneyer,
sollicité de faire le portrait de M. Braun, a répondu
à cette demande avec une délicatesse exquise et un