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https://doi.org/10.11588/diglit.18918#0121
— 111 —
DICTIONNAIRE HISTORIQUE
des
PEINTRES
DE L'ÉCOLE FLAMANDE
depuis les temps anciens jusqu'a nos jours.
I ri"rimé sur le manuscrit de la troisième édition
au Dictionnaire des Peintres de toutes les écoles.
TASSON (F.). * 1836. Histoire.
Vénus pleurant Adonis. — Assomption.
TAULER ou TAULIER (Jean), f 1640. Bruxelles.
Histoire.
Il s'établit à Liège, vers 1600, et y mourut après y
avoir épousé la sœur de S. Damery ; sa femme fut son
élève. = Tableaux dans les églises et les couvents de
Liège. = Graveur sur bois et sur cuivre.
TAVERNIER. f 185g. Vannes (France). Vues de
ville et paysage. = Mort à Bruxelles. Il avait passé la
plus grande partie de sa vie en Belgique.
Environs de Namur. — Ruines d une abbaye.
TAVERNIER (Gérard). * xv° siècle.
Travailla aux entremets de Bruges, en 1468.
TAVERNIER (Jean). * xv<= siècle.
Inscrit dans la confrérie des peintres de Bruges, en
1450.
TAVERNIER (Jean le). * xv° siècle. Miniature.
Peintre et enlumineur à Audenarde. En 1455 il tra-
vailla pour Philippe le Bon. Un Tavernier, doreur et
enlumineur vécut à Audenarde de 1444 à 1475. En
1436 un Gilles le Tavernier, peintre, vivait également
à Audenarde. Enfin on trouve inscrit comme franc-
maître dans la corporation de Tournai, en 1434, un
Jehan Tavernier.
TAYAERT (Liévin). * xvi° siècle. Gand. Histoire.
Il habita la Hollande où il s'occupa du commerce
de tableaux. Ce peintre n'était pas sans mérite.
TAYLLEVENT, TAILLEVEN, TALLEVEN ou
TALVEN (François). * 1622. Bethune. Histoire, por-
trait.
Exécuta, en 1622, les portraits des souverains de
Bourgogne, de Flandre et d'Espagne pour la ville de
Bethune, au prix de 188 livres. Quelques années après
il peignit un tableau du Sauveur du monde et, en 1629,
une Notre-Dame pour l'église de Douvrin près la
Bassee.
TAYMANS (Louis). * 1860. Portrait.
TEERLINCK (Lavinie). * xvie siècle. Miniature.
Florissait à Londres.
TENIERS (David), le Vieux. 1582-1649. Anvers.
Foires, kermesses, histoire en petit, paysage.
La famille Teniers, alias Taisnier, était originaire
d'Ath où habitait son auteur, Joachim. Le fils de Joa-
chim, Julien I, vint s'établir comme mercier à Anvers
où il acquit le droit de bourgeoisie en 1558. Julien
mourut en 1585, laissant, de deux femmes, sept en-
fants dont six fils et une fille. L'aîné des fils du second
lit, Julien II, est inscrit comme peintre dans la gilde
de Saint-Luc, à Anvers, en 1595; il était né en 1572 et
mourut jeune, en 1614. Julien reçut un grand nombre
d'élèves parmi lesquels, en 1595, son frère cadet Da-
vid I. On dit celui-ci également élève de Rubens; reçu
comme maître de Saint-Luc, en 1606. Il voyagea en
Italie, où il rencontra Elzheimer dont il imita la ma-
nière. Il séjourna dix ans à Rome. Outre Abraham, le
vieux Teniers eut encore des fils peintres : Julien,
reçu dans la corporation comme fils de maître en
1635-36. Il était né en 1616 et mourut en 1678-79.
Julien perdit son droit de bourgeoisie, car il dut le
racheter en 1651. Théodore, frère cadet de Julien,
naquit en 1619 et fut reçu franc-maître peintre en
même temps que son aîné. Il mourut en 1697, à Bru-
xelles. = Les sept œuvres de miséricorde, Anvers.
— Adoration du Christ, Paris. — Médecin assis avec
une bouteille à la main, Florence. — Tentation de
saint Antoine , Berlin. — Paysages avec figures,
Vienne. — Pan dansant avec une nymphe, satyres et
nymphes, ib. — Vertumne et Pomone, ib. — Paysage
avec bergers, Dresde. — Kermesse de village, ib. —
Petit paysage avec une rivière, ib. — Paysage : les
pêcheurs, ib. — Blanchisserie flamande, ib. — Ker-
messe flamande, ib. — Paysage avec figures ib. —
Un peintre à son chevalet, Saint-Pétersbourg. — Deux
paysages, ib. —■ Figures dans un paysage de Van
Artois, Bruxelles. — Deux tabagies, Stockholm. -
Ses tableaux sont pleins de charme et de vérité. Les
plus anciens sont lourds de ton, crus de couleur; plus
tard, il améliora sa manière : il acquit un pinceau plus
franc et plus d'harmonie; enfin, il se rapprocha davan-
tage du style de son fils. Graveur. = Ventes : V. Conti
(1777), Vénus sortant du bain, 1,199 1. —V. Fesch
(1845), Paysage, 435 fr.
TENIERS (Abraham), fils de David, le Vieux.
1629-1670-71. Anvers. Genre, paysage, etc.
On croit qu'il fut élève de son père ; inscrit comme
fils de maître à Saint-Luc, en 1645-46; plusieurs bio^
graphes, même parmi les modernes, font, par erreur,
naître ce peintre en 1608. Il fut capitaine de la garde
bourgeoise. = Portrait d'un prélat; Saint-Pétersbourg.
= Imitateur de son frère.
TENIERS (David), le Jeune, fils de David, le Vieux.
1610-1690. Anvers. Genre, paysage, kermesses, por-
trait, animaux.
Elève de son père. Doyen de Saint-Luc, à Anvers,
en 1644-45, il avait été reçu franc-maître en 1632. Il
fut nommé peintre de l'archiduc Léopold, reçut des
commandes importantes du roi d'Espagne, des mar-
ques d'estime de Christine de Suède, de plusieurs
grands d'Angleterre et d'autres pays et particulière-
ment de don Juan d'Autriche qui fut, dit-on, son
élève. En 1663, il fonda, avec plusieurs de ses collè-
gues de Saint-Luc, l'Académie des beaux-arts, d'An-
vers. Entre 1648 et 1652, Teniers alla s'établir à Bru-
xelles où naquirent les deux derniers enfants qu'il eut
d'Anne Breughel, fille de Breughel de Velours, sa pre-
mière femme et où celle-ci mourut en 165C. Teniers y
épousa, en secondes noces, Isabelle de Fren, dont il
eut encore quatre enfants. D'après un document de
1771, Teniers aurait été reçu franc-maître de Saint-
Luc, à Bruxelles, en 1675. Cela ne concorde pas avec
la date de son arrivée dans cette ville. Après la mort
de sa seconde femme, en 1683, David Teniers, déjà
âgé de 73 ans, éprouva un grand chagrin. La division
se mit dans sa famille pour des affaires d'intérêt et les
enfants du premier lit lui firent un procès qui dut sin-
gulièrement assombrir ses dernières années. Ce procès
eut des péripéties diverses; il se continua après la
mort de David III qui précéda son père dans la tombe,
et, après celle du vieux peintre, entre les enfants des
deux lits. Rubens avait pour Teniers une estime et une
affection toutes particulières. La date de la mort de
Teniers a déjà fait naître bien des controverses. Des-
camps l'avait donnée en 1690; M. Alphonse Wauters
avait réfuté Descamps et avait porté le décès du célè-
bre peintre en 1694. Depuis, le registre de Saint-Luc,
à Anvers, avait parlé à son tour : la dette mortuaire de
Teniers s'y trouve inscrite en 1689-90, donnant ainsi
raison à Descamps. Enfin, après ces indications di-
verses, était venu le registre des enterrements de
l'église de la Chapelle, à Bruxelles, consulté par
M. Pinchart, d'après les indications de M. Ch.de Brou.
Dans ce registre se trouvait confirmé un article du
journal hollandais, le Navorscher (l'Investigateur,
1856, VI, 40) qui rapporte une annonce du Haarlem-
sche courant (22 mai 1685, n° 20). Dans cette annonce
est citée la vente de tableaux, objets d'art et plusieurs
productions du défunt, vente qui se fera dans la mai-
son de feu Teniers, le Jeune, rue Haute, à Bruxelles.
Le registre de l'église de la Chapelle semblait corro-
borer ainsi l'article précité : « le 11 février 1685, sieur
David Teniers (inhumé) dans l'église de Caudenberg
(demeurant) rue Haute, à côté de la porte Rouge. >i
L'on semblait donc d'accord pour fixer la date du dé-
cès de Teniers en 1685, lorsqu'une découverte des
plus intéressantes est venue tout remettre en question.
Un manuscrit précieux fut acquis, en 1864, par l'ad-
ministration communale d'Anvers; c'est une espèce
de mémento écrit de la main de David Teniers, le
troisième, l'aîné des enfants que David eut d'Anne
Breughel; ce livre contient des renseignements de fa-
mille très importants. La veuve de David III et un de
ses fils, y ont inscrit la date de la mort de ce dernier
peintre; cette date est celle de 1685. Donc l'annonce
de vente citée par le Navorscher et l'article du registre
aux enterrements de l'église de la Chapelle, se rap-
portent à David III. Un nouveau doenment définitif a
été cité par M. Galesloot : Dans le procès entre les
enfants de Teniers II, les enfants du second lit furent
déboutés par un arrêt du Conseil de Brabant, (devant
qui la cause avait été plaidée) du 27 septembre 1692.
L'action avait commencé par une requête introductive
du 11 octobre 1690 «quatre ou cinq mois, est-il dit,
après la mort du peintre. » Voilà donc l'année 1690
reconnue comme celle du décès de David II, et
la date du 25 avril 1690 , adoptée par M. Van
Lerius, peut être définitivement admise. = Valen-
ciennes secourue, Anvers. — Buveurs flamands, ib.
— La vieille, :b. — Maison rustique, Bruxelles. —
Les cinq sens, ib. — Apprêts de départ pour le mar-
ché (paysage de Van Uden), ib. — La grande ker-
messe, ib. (chef-d'œuvre, signé : D. Teniers Fec. 1652.
— Saint Pierre reniant Jésus - Christ, Paris (chef-
d'œuvre). — L'enfant prodigue, ib. (chef-d'œuvre). —
Intérieur d'estaminet, ib. — Les œuvres de miséri-
corde, ib. — Fête de village, ib. — Paysage avec des
pêcheurs, ib. — Chasse au héron, ib. — Et autres, ib.
— Société de fumeurs et de buveurs, Munich. — Con-
cert de chats et de singes, ib. — Danses et jeux de
paysans, ib. — Noce villageoise, ib. (chef-d'œuvre). —
Les joueurs de cartes, ib. (chef-d'œuvre). — Et autres,
ib. — Pêche miraculeuse, Bruges (hôpital Saint-Jean).
— Paysans buvant et fumant, Rotterdam. — Le joueur
de vielle, ib. — Les joueurs de trictrac, Dresde. —
Kermesse flamande, ib. — Les joueurs de cartes, ib.
— Scène de sorcellerie, ib. —• Intérieur de cabaret, ib.
— Paysans attablés, ib. -— Le jeune homme à la
cruche, ib. — Vieillard écrivant, ib. — Corps de garde,
ib. — Les dormeurs, ib. — Alchimiste, ib. — Tenta-
tion de saint Antoine, ib. — Grande kermesse de vil-
lage, ib. — Le dentiste, ib. — Plusieurs intérieurs, ib.
— Le banquet de noces à la campagne, Rome. — Le
jeu de quilles, Madrid. — Fête villageoise, ib. —
L'histoire d'Armide, en douze tableaux, ib. — Un ca-
binet de tableaux, ib. — Même sujet, ib. — Et d'autres,
ib. (en tout 54 tableaux). —Tentation de saint Antoine,
Copenhague. — La bonne cuisine, La Haye. —Alchi-
miste dans son laboratoire, ib. — Cuisine flamande,
avec beaucoup de figures - portraits , Saint - Péters-
bourg. — Les arquebusiers d'Anvers, ib. (contenant
beaucoup de portraits, entre autres ceux du peintre et
de sa famille; chef-d'œuvre). —■ Plusieurs fêtes de
village, ib. — Corps de garde, ib. — Intérieur d'au-
berge, ib. — Un vieil amoureux, ib. — Joueurs, ib. —
Buveurs, ib. — Fumeurs, ib. — Paysage : le marché
à faire, ib. — Le marché conclu, ib. (pendant). —
Port de mer, ib. — Médecin de village, etc. (Saint-
Pétersbourg possède la plus admirable collection de
Teniers qu'il soit possible de rencontrer. Tous les
genres de l'artiste y sont représentés). — Saint Pierre,
pleurant, Florence. — Partie de musique, Londres. —
Intérieur rustique, ib. — Les changeurs d'argent, ib.
— Les joueurs de trie-trac, ib. — Kermesses, ib.
(Buck-Pal.). - ■ Les quatre paysans, ib. — Danses de-
vant la maison de campagne du peintre, ib. — Inté-
rieur de cabaret de village, Amsterdam. — Corps de
garde, ib. — L'heure du repos, ib. — Tentation de
saint Antoine, ib. — Kermesse flamande, ib. (musée
V. D. Hoop). — Les joueurs de dés, ib. — Paysage :
la maison rustique, ib. — Scène de paysans, Berlin.
— L'alchimiste, ib, — Tentation de saint Antoine, ib.
— Concert de famille, ib. (portraits du peintre et de
sa famille). — Portrait d'officier, ib. — Noce villa-
geoise, Vienne (chef-d'œuvre). — Une foire avec les
portraits du peintre et de sa famille, ib. — Abraham
et Isaac, ib.— Le grand tir, à Bruxelles, en 1652;
avec beaucoup de portraits, ib. (chef-d'œuvre). —
Tentation de saint Antoine, Lille. — Intérieur hollan-
dais, Bâle (chef-d'œuvre). — Joueur de luth, ib. —
Fumeur, ib. — Buveurs, fumeurs, musiciens ambu-
lant , corps de garde, Stockholm (quatre tableaux
signés). = Les petits tableaux de Teniers sont supé-
rieurs aux grands. Il n'y a rien de plus naïf et de plus
facile dans l'exécution. Le feuillé des arbres est léger,
les ciels admirables. Ses petites figures sont d'une
touche très spirituelle et le caractère y est parfaite-
ment saisi. Ordonnance riche, coloris relevé, touche
délicate, effet harmonieux, voilà les principaux traits
qui distinguent ce peintre inimitable. Son habileté à
imiter tous les genres le fit surnommer le Protée de
la peinture. Graveur. = Ventes : V. Lorangère (1744),
Tabagie, 130 liv. —V. Ch. La Roque (1745), Tabagie,
412 liv. — V. Julienne (1767), Noce de village, 7,202
liv. — Intérieur de cuisine, 630 liv. — V. Lalive de
Jully (1770), Fête flamande, 6,800 liv. — V. Lempe-
reur (1773), Guinguette flamande, 8,040 liv. — V.
Blonde! de Gagny (1776), L'Enfant prodigue, 29,000
liv. — V. de Brunoy (1776), Accords flamands et le
lendemain des noces, (deux tableaux), 11,000 liv. —
V. Conti (1777), Les œuvres de miséricorde, 10,500
liv. — V. Randon de Boisset (1777), Un déjeuner,
20,000 liv. —V. Choiseul Praslin (1793), Fête fla-
mande (400 figures), 29,250 liv, — La petite guin-
guette flamande, 2,200 liv. — V. Robit (1802), Le dé-
jeuner, (de la vente Randon), 17,000 liv. — Tabagie,
3,892 liv. — V. Lapérière (1817), Fête de village,
7,100 fr. — V. Erard (1832), Les quatre saisons,
24,000 fr. — V. De Berry (1837), Le déjeuner, (de la
vente Robit), 24,500 fr. — V. Las Marismas (1843),
Corps de garde, 15,300 fr. —V. Fesch (1845), Cou-
ronnement d'épines, 24,000 fr. — V. Guillaume II
(1850), Fête flamande, 12,300 fi. — V. Patureau (1857),
Corps de garde, 20.500 fr. — Même vente, Tentation
de saint Antoine, 6,900 fr. — V. Northwick (1859),
Laboratoire d'un alchimiste, 17,550 fr. — V. Fould
(1860), Intérieur de cabaret, 9,150 Ir. — V. Vanden
Schrieck (1861), Le médecin de village, 14,100 fr. —
V. Oppenheim (1864), Kermesse, 38,060 fr. — V.
Morny (1865), Corps de garde, 7,000 fr. — Même V.
Intérieur flamand, 10,000 fr. —V. Pommersfelden
(1867), Galerie de l'archiduc Albert, 15,000 fr. _
Même V. Le fumeur, 9,000 fr. — Même V. Saint Jé-
rôme au désert, 3,050 fr. — Même V. Intérieur
4,000 fr. — V. Salamanca (1867). Kermesse flamande'
24,000 fr. — V. Delessert (1869), Le marché au pois-
son, 159,000 fr. — V. Villafranca (1870), huit tableaux
représentant les victoires de Moncada avec Van Kes-
sel, 80,550 fr. --V. Lissingen (1876), Intérieur fla-
mand, 21,300 fr. — Même V. Tentation de saint
Antoine, 7,020 fr. — Même V. Le cabaret, 4,380 fr.
(A suivre). ad. Siret.
DICTIONNAIRE HISTORIQUE
des
PEINTRES
DE L'ÉCOLE FLAMANDE
depuis les temps anciens jusqu'a nos jours.
I ri"rimé sur le manuscrit de la troisième édition
au Dictionnaire des Peintres de toutes les écoles.
TASSON (F.). * 1836. Histoire.
Vénus pleurant Adonis. — Assomption.
TAULER ou TAULIER (Jean), f 1640. Bruxelles.
Histoire.
Il s'établit à Liège, vers 1600, et y mourut après y
avoir épousé la sœur de S. Damery ; sa femme fut son
élève. = Tableaux dans les églises et les couvents de
Liège. = Graveur sur bois et sur cuivre.
TAVERNIER. f 185g. Vannes (France). Vues de
ville et paysage. = Mort à Bruxelles. Il avait passé la
plus grande partie de sa vie en Belgique.
Environs de Namur. — Ruines d une abbaye.
TAVERNIER (Gérard). * xv° siècle.
Travailla aux entremets de Bruges, en 1468.
TAVERNIER (Jean). * xv<= siècle.
Inscrit dans la confrérie des peintres de Bruges, en
1450.
TAVERNIER (Jean le). * xv° siècle. Miniature.
Peintre et enlumineur à Audenarde. En 1455 il tra-
vailla pour Philippe le Bon. Un Tavernier, doreur et
enlumineur vécut à Audenarde de 1444 à 1475. En
1436 un Gilles le Tavernier, peintre, vivait également
à Audenarde. Enfin on trouve inscrit comme franc-
maître dans la corporation de Tournai, en 1434, un
Jehan Tavernier.
TAYAERT (Liévin). * xvi° siècle. Gand. Histoire.
Il habita la Hollande où il s'occupa du commerce
de tableaux. Ce peintre n'était pas sans mérite.
TAYLLEVENT, TAILLEVEN, TALLEVEN ou
TALVEN (François). * 1622. Bethune. Histoire, por-
trait.
Exécuta, en 1622, les portraits des souverains de
Bourgogne, de Flandre et d'Espagne pour la ville de
Bethune, au prix de 188 livres. Quelques années après
il peignit un tableau du Sauveur du monde et, en 1629,
une Notre-Dame pour l'église de Douvrin près la
Bassee.
TAYMANS (Louis). * 1860. Portrait.
TEERLINCK (Lavinie). * xvie siècle. Miniature.
Florissait à Londres.
TENIERS (David), le Vieux. 1582-1649. Anvers.
Foires, kermesses, histoire en petit, paysage.
La famille Teniers, alias Taisnier, était originaire
d'Ath où habitait son auteur, Joachim. Le fils de Joa-
chim, Julien I, vint s'établir comme mercier à Anvers
où il acquit le droit de bourgeoisie en 1558. Julien
mourut en 1585, laissant, de deux femmes, sept en-
fants dont six fils et une fille. L'aîné des fils du second
lit, Julien II, est inscrit comme peintre dans la gilde
de Saint-Luc, à Anvers, en 1595; il était né en 1572 et
mourut jeune, en 1614. Julien reçut un grand nombre
d'élèves parmi lesquels, en 1595, son frère cadet Da-
vid I. On dit celui-ci également élève de Rubens; reçu
comme maître de Saint-Luc, en 1606. Il voyagea en
Italie, où il rencontra Elzheimer dont il imita la ma-
nière. Il séjourna dix ans à Rome. Outre Abraham, le
vieux Teniers eut encore des fils peintres : Julien,
reçu dans la corporation comme fils de maître en
1635-36. Il était né en 1616 et mourut en 1678-79.
Julien perdit son droit de bourgeoisie, car il dut le
racheter en 1651. Théodore, frère cadet de Julien,
naquit en 1619 et fut reçu franc-maître peintre en
même temps que son aîné. Il mourut en 1697, à Bru-
xelles. = Les sept œuvres de miséricorde, Anvers.
— Adoration du Christ, Paris. — Médecin assis avec
une bouteille à la main, Florence. — Tentation de
saint Antoine , Berlin. — Paysages avec figures,
Vienne. — Pan dansant avec une nymphe, satyres et
nymphes, ib. — Vertumne et Pomone, ib. — Paysage
avec bergers, Dresde. — Kermesse de village, ib. —
Petit paysage avec une rivière, ib. — Paysage : les
pêcheurs, ib. — Blanchisserie flamande, ib. — Ker-
messe flamande, ib. — Paysage avec figures ib. —
Un peintre à son chevalet, Saint-Pétersbourg. — Deux
paysages, ib. —■ Figures dans un paysage de Van
Artois, Bruxelles. — Deux tabagies, Stockholm. -
Ses tableaux sont pleins de charme et de vérité. Les
plus anciens sont lourds de ton, crus de couleur; plus
tard, il améliora sa manière : il acquit un pinceau plus
franc et plus d'harmonie; enfin, il se rapprocha davan-
tage du style de son fils. Graveur. = Ventes : V. Conti
(1777), Vénus sortant du bain, 1,199 1. —V. Fesch
(1845), Paysage, 435 fr.
TENIERS (Abraham), fils de David, le Vieux.
1629-1670-71. Anvers. Genre, paysage, etc.
On croit qu'il fut élève de son père ; inscrit comme
fils de maître à Saint-Luc, en 1645-46; plusieurs bio^
graphes, même parmi les modernes, font, par erreur,
naître ce peintre en 1608. Il fut capitaine de la garde
bourgeoise. = Portrait d'un prélat; Saint-Pétersbourg.
= Imitateur de son frère.
TENIERS (David), le Jeune, fils de David, le Vieux.
1610-1690. Anvers. Genre, paysage, kermesses, por-
trait, animaux.
Elève de son père. Doyen de Saint-Luc, à Anvers,
en 1644-45, il avait été reçu franc-maître en 1632. Il
fut nommé peintre de l'archiduc Léopold, reçut des
commandes importantes du roi d'Espagne, des mar-
ques d'estime de Christine de Suède, de plusieurs
grands d'Angleterre et d'autres pays et particulière-
ment de don Juan d'Autriche qui fut, dit-on, son
élève. En 1663, il fonda, avec plusieurs de ses collè-
gues de Saint-Luc, l'Académie des beaux-arts, d'An-
vers. Entre 1648 et 1652, Teniers alla s'établir à Bru-
xelles où naquirent les deux derniers enfants qu'il eut
d'Anne Breughel, fille de Breughel de Velours, sa pre-
mière femme et où celle-ci mourut en 165C. Teniers y
épousa, en secondes noces, Isabelle de Fren, dont il
eut encore quatre enfants. D'après un document de
1771, Teniers aurait été reçu franc-maître de Saint-
Luc, à Bruxelles, en 1675. Cela ne concorde pas avec
la date de son arrivée dans cette ville. Après la mort
de sa seconde femme, en 1683, David Teniers, déjà
âgé de 73 ans, éprouva un grand chagrin. La division
se mit dans sa famille pour des affaires d'intérêt et les
enfants du premier lit lui firent un procès qui dut sin-
gulièrement assombrir ses dernières années. Ce procès
eut des péripéties diverses; il se continua après la
mort de David III qui précéda son père dans la tombe,
et, après celle du vieux peintre, entre les enfants des
deux lits. Rubens avait pour Teniers une estime et une
affection toutes particulières. La date de la mort de
Teniers a déjà fait naître bien des controverses. Des-
camps l'avait donnée en 1690; M. Alphonse Wauters
avait réfuté Descamps et avait porté le décès du célè-
bre peintre en 1694. Depuis, le registre de Saint-Luc,
à Anvers, avait parlé à son tour : la dette mortuaire de
Teniers s'y trouve inscrite en 1689-90, donnant ainsi
raison à Descamps. Enfin, après ces indications di-
verses, était venu le registre des enterrements de
l'église de la Chapelle, à Bruxelles, consulté par
M. Pinchart, d'après les indications de M. Ch.de Brou.
Dans ce registre se trouvait confirmé un article du
journal hollandais, le Navorscher (l'Investigateur,
1856, VI, 40) qui rapporte une annonce du Haarlem-
sche courant (22 mai 1685, n° 20). Dans cette annonce
est citée la vente de tableaux, objets d'art et plusieurs
productions du défunt, vente qui se fera dans la mai-
son de feu Teniers, le Jeune, rue Haute, à Bruxelles.
Le registre de l'église de la Chapelle semblait corro-
borer ainsi l'article précité : « le 11 février 1685, sieur
David Teniers (inhumé) dans l'église de Caudenberg
(demeurant) rue Haute, à côté de la porte Rouge. >i
L'on semblait donc d'accord pour fixer la date du dé-
cès de Teniers en 1685, lorsqu'une découverte des
plus intéressantes est venue tout remettre en question.
Un manuscrit précieux fut acquis, en 1864, par l'ad-
ministration communale d'Anvers; c'est une espèce
de mémento écrit de la main de David Teniers, le
troisième, l'aîné des enfants que David eut d'Anne
Breughel; ce livre contient des renseignements de fa-
mille très importants. La veuve de David III et un de
ses fils, y ont inscrit la date de la mort de ce dernier
peintre; cette date est celle de 1685. Donc l'annonce
de vente citée par le Navorscher et l'article du registre
aux enterrements de l'église de la Chapelle, se rap-
portent à David III. Un nouveau doenment définitif a
été cité par M. Galesloot : Dans le procès entre les
enfants de Teniers II, les enfants du second lit furent
déboutés par un arrêt du Conseil de Brabant, (devant
qui la cause avait été plaidée) du 27 septembre 1692.
L'action avait commencé par une requête introductive
du 11 octobre 1690 «quatre ou cinq mois, est-il dit,
après la mort du peintre. » Voilà donc l'année 1690
reconnue comme celle du décès de David II, et
la date du 25 avril 1690 , adoptée par M. Van
Lerius, peut être définitivement admise. = Valen-
ciennes secourue, Anvers. — Buveurs flamands, ib.
— La vieille, :b. — Maison rustique, Bruxelles. —
Les cinq sens, ib. — Apprêts de départ pour le mar-
ché (paysage de Van Uden), ib. — La grande ker-
messe, ib. (chef-d'œuvre, signé : D. Teniers Fec. 1652.
— Saint Pierre reniant Jésus - Christ, Paris (chef-
d'œuvre). — L'enfant prodigue, ib. (chef-d'œuvre). —
Intérieur d'estaminet, ib. — Les œuvres de miséri-
corde, ib. — Fête de village, ib. — Paysage avec des
pêcheurs, ib. — Chasse au héron, ib. — Et autres, ib.
— Société de fumeurs et de buveurs, Munich. — Con-
cert de chats et de singes, ib. — Danses et jeux de
paysans, ib. — Noce villageoise, ib. (chef-d'œuvre). —
Les joueurs de cartes, ib. (chef-d'œuvre). — Et autres,
ib. — Pêche miraculeuse, Bruges (hôpital Saint-Jean).
— Paysans buvant et fumant, Rotterdam. — Le joueur
de vielle, ib. — Les joueurs de trictrac, Dresde. —
Kermesse flamande, ib. — Les joueurs de cartes, ib.
— Scène de sorcellerie, ib. —• Intérieur de cabaret, ib.
— Paysans attablés, ib. -— Le jeune homme à la
cruche, ib. — Vieillard écrivant, ib. — Corps de garde,
ib. — Les dormeurs, ib. — Alchimiste, ib. — Tenta-
tion de saint Antoine, ib. — Grande kermesse de vil-
lage, ib. — Le dentiste, ib. — Plusieurs intérieurs, ib.
— Le banquet de noces à la campagne, Rome. — Le
jeu de quilles, Madrid. — Fête villageoise, ib. —
L'histoire d'Armide, en douze tableaux, ib. — Un ca-
binet de tableaux, ib. — Même sujet, ib. — Et d'autres,
ib. (en tout 54 tableaux). —Tentation de saint Antoine,
Copenhague. — La bonne cuisine, La Haye. —Alchi-
miste dans son laboratoire, ib. — Cuisine flamande,
avec beaucoup de figures - portraits , Saint - Péters-
bourg. — Les arquebusiers d'Anvers, ib. (contenant
beaucoup de portraits, entre autres ceux du peintre et
de sa famille; chef-d'œuvre). —■ Plusieurs fêtes de
village, ib. — Corps de garde, ib. — Intérieur d'au-
berge, ib. — Un vieil amoureux, ib. — Joueurs, ib. —
Buveurs, ib. — Fumeurs, ib. — Paysage : le marché
à faire, ib. — Le marché conclu, ib. (pendant). —
Port de mer, ib. — Médecin de village, etc. (Saint-
Pétersbourg possède la plus admirable collection de
Teniers qu'il soit possible de rencontrer. Tous les
genres de l'artiste y sont représentés). — Saint Pierre,
pleurant, Florence. — Partie de musique, Londres. —
Intérieur rustique, ib. — Les changeurs d'argent, ib.
— Les joueurs de trie-trac, ib. — Kermesses, ib.
(Buck-Pal.). - ■ Les quatre paysans, ib. — Danses de-
vant la maison de campagne du peintre, ib. — Inté-
rieur de cabaret de village, Amsterdam. — Corps de
garde, ib. — L'heure du repos, ib. — Tentation de
saint Antoine, ib. — Kermesse flamande, ib. (musée
V. D. Hoop). — Les joueurs de dés, ib. — Paysage :
la maison rustique, ib. — Scène de paysans, Berlin.
— L'alchimiste, ib, — Tentation de saint Antoine, ib.
— Concert de famille, ib. (portraits du peintre et de
sa famille). — Portrait d'officier, ib. — Noce villa-
geoise, Vienne (chef-d'œuvre). — Une foire avec les
portraits du peintre et de sa famille, ib. — Abraham
et Isaac, ib.— Le grand tir, à Bruxelles, en 1652;
avec beaucoup de portraits, ib. (chef-d'œuvre). —
Tentation de saint Antoine, Lille. — Intérieur hollan-
dais, Bâle (chef-d'œuvre). — Joueur de luth, ib. —
Fumeur, ib. — Buveurs, fumeurs, musiciens ambu-
lant , corps de garde, Stockholm (quatre tableaux
signés). = Les petits tableaux de Teniers sont supé-
rieurs aux grands. Il n'y a rien de plus naïf et de plus
facile dans l'exécution. Le feuillé des arbres est léger,
les ciels admirables. Ses petites figures sont d'une
touche très spirituelle et le caractère y est parfaite-
ment saisi. Ordonnance riche, coloris relevé, touche
délicate, effet harmonieux, voilà les principaux traits
qui distinguent ce peintre inimitable. Son habileté à
imiter tous les genres le fit surnommer le Protée de
la peinture. Graveur. = Ventes : V. Lorangère (1744),
Tabagie, 130 liv. —V. Ch. La Roque (1745), Tabagie,
412 liv. — V. Julienne (1767), Noce de village, 7,202
liv. — Intérieur de cuisine, 630 liv. — V. Lalive de
Jully (1770), Fête flamande, 6,800 liv. — V. Lempe-
reur (1773), Guinguette flamande, 8,040 liv. — V.
Blonde! de Gagny (1776), L'Enfant prodigue, 29,000
liv. — V. de Brunoy (1776), Accords flamands et le
lendemain des noces, (deux tableaux), 11,000 liv. —
V. Conti (1777), Les œuvres de miséricorde, 10,500
liv. — V. Randon de Boisset (1777), Un déjeuner,
20,000 liv. —V. Choiseul Praslin (1793), Fête fla-
mande (400 figures), 29,250 liv, — La petite guin-
guette flamande, 2,200 liv. — V. Robit (1802), Le dé-
jeuner, (de la vente Randon), 17,000 liv. — Tabagie,
3,892 liv. — V. Lapérière (1817), Fête de village,
7,100 fr. — V. Erard (1832), Les quatre saisons,
24,000 fr. — V. De Berry (1837), Le déjeuner, (de la
vente Robit), 24,500 fr. — V. Las Marismas (1843),
Corps de garde, 15,300 fr. —V. Fesch (1845), Cou-
ronnement d'épines, 24,000 fr. — V. Guillaume II
(1850), Fête flamande, 12,300 fi. — V. Patureau (1857),
Corps de garde, 20.500 fr. — Même vente, Tentation
de saint Antoine, 6,900 fr. — V. Northwick (1859),
Laboratoire d'un alchimiste, 17,550 fr. — V. Fould
(1860), Intérieur de cabaret, 9,150 Ir. — V. Vanden
Schrieck (1861), Le médecin de village, 14,100 fr. —
V. Oppenheim (1864), Kermesse, 38,060 fr. — V.
Morny (1865), Corps de garde, 7,000 fr. — Même V.
Intérieur flamand, 10,000 fr. —V. Pommersfelden
(1867), Galerie de l'archiduc Albert, 15,000 fr. _
Même V. Le fumeur, 9,000 fr. — Même V. Saint Jé-
rôme au désert, 3,050 fr. — Même V. Intérieur
4,000 fr. — V. Salamanca (1867). Kermesse flamande'
24,000 fr. — V. Delessert (1869), Le marché au pois-
son, 159,000 fr. — V. Villafranca (1870), huit tableaux
représentant les victoires de Moncada avec Van Kes-
sel, 80,550 fr. --V. Lissingen (1876), Intérieur fla-
mand, 21,300 fr. — Même V. Tentation de saint
Antoine, 7,020 fr. — Même V. Le cabaret, 4,380 fr.
(A suivre). ad. Siret.