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— 178 —

mande pas davantage ; elle se renferme dans
ces limites faisant ainsi simplement la besogne
d'un apprenti de l'atelier.

Dans la question de l'admissibilité de moyens
mécaniques à la production d'objets d'art
chrétien et en particulier d'art ecclésiastique,

— quand cette question est posée en général,

— il s'agit de deux choses; d'abord de la
matière employée, par exemple du plâtre ou
du ciment au lieu de marbre ou de pierre ; de
la terra-cotta au lieu de bois; en second lieu,
de la forme, du dessin. — Dans le premier
cas le premier point de vue peut être laissé
hors de considération, vu que le matériel que
r.ous employons est toujours le même : du
verre, de la couleur à l'émail et du plomb;
il ne reste donc que le dessin et sa transposi-
tion mécanique.

A cet égard on pourrait, comme pour les
stations du chemin de la Croix, tableaux d'au-
tels, etc., fournis par l'oléographie, objecter
qu'il manque au vitrail fait à l'aide de la pho-
tographie, le caractère essentiel individuel
caractéristique qu'on doit exiger d'une œuvre
d'art ecclésiastique, que la technique dépos-
sède l'artiste de son individualité.

En faisant cette] objection on oublie une
chose, c'est que, dans l'art de la peinture sur
verre, deux artistes entrent en considération ;
notamment celui qui dessine le projet et le
carton du vitrail et le peintre sur verre qui
exécute le projet, copie le carton — se trou-
vant en cela vis à vis de son collaborateur
dans la même position que la brodeuse vis-à-
vis de l'artiste qui a fourni les dessins à
broder.

Maintenant se pose la question : l'individua-
lité de quel artiste conservera-t-on de préfé-
rence? Celle du dessinateur-compositeur ou
celle du verrier-copiste? Sans contredit, c'est
celle du premier. Le peintre sur verre n'a
donc en première ligne qu'à soigner le trans-
port de l'œuvre de son dessinateur aussi fidè-
lement que possible, pour ainsi dire en es-
clave, sur les pièces de verre blanc et coloré.
Ceci se fait dans les ateliers de peinture sur
verre en calquant anssi scrupuleusement que
faire se peut les contours du carton original
et en le transportant ensuite sur le verre.
On doit comprendre les soucis du dessi-
nateur de carions dans la reproduction fidèle
de sou original pour apprécier le bienfait
artistique qu'il y a à eifectuer cette transposi-
tion au moyen de la photographie.

J'entends" objecter que ce n'est pas exact
et que le peintre sur verre et le dessinateur des
cartons sont deux personnes différentes; que
le premier doit faire lui même les projets et
les cartons. Cela n'est pas sérieux et témoigne
d'nne d'ignorance dans notre branche d'art.

Emploi de la photographie encaustique
sur verre pour la reproduction
d'anciens vitraux.

Tout le monde sait avec quelle sollicitude
sont conservés dans les musées et collections
privées jusqu'aux moindres morceaux d'an-
ciens vitraux et que, soigneusement encadrés
en plomb, ils y sont suspendus aux fenêtres
comme des joyaux impayables. Une prome-
nade dans le musée Cluny à Paris nous ap-
prend de quelle étendue sont ces trésors de
vieux vitraux et quelle richesse de forme est
déposée dans les dessins de ces images. Nous
avons ici devant les yeux de véritables perles
de cet ancien art, rangées par ordre chronolo-
gique depuis le commencement du xve siècle
jusqu'à présent.

Dans beaucoup de musées et de collections
particulières les trésors de cette branche d'art
manquent, alors que les fenêtres se garni-
raient bien de semblables joyaux.

Sur le domaine de l'art plastique on a de-
puis longtemps l'expédient du moulage de
plâtre qui permet aux musées et écoles d'art
d'échanger et de compléter de cette façon
leurs collections. La photographie encaustique
rend une utilisation semblable possible pour
les trésors de peinture sur verre des musées
et encore avec cet avantage que, non seulement
les dessins, mais encore la matière, le verre
sont reproduits. De cette façon on peut, obte-
nir des doubles de tous les vitraux existants
et qui seront, tant pour le matériel que pour
les dessins, semblables à s'y méprendre aux
originaux passés au feu et encadrés de cou-
tures de plomb exactement comme ceux-ci.
Et non seulement cette méthode copie les par-
ties linéaires, pointillées ou grattées, elle rend
aussi tout le caractère de l'original, chaque
demi-ton, la manière d'émousser des anciens
comme aussi, les demi-tons clairs chassés.

On peut voir dans la copie, tout aussi bien
que dans l'original de l'ancien peintre sur
verre, sa technique entière, chaque coup de
pinceau et tous les traits de la hampe et de la
pointe.

La transposition sur verre à vitre de dessins
d'anciens peintures sur verre.

De même que pour les anciens vitraux achevés,
on peut faire des copies sur verre des dessins-
projets des anciens. Le cabinet d'estampes du
musée royal à Berlin cachait une grande col-
lection des plus beaux dessins d'images de
verre connues sous le nom d'images suisses du
quinzième, seizième et dix-septième siècle.
M. F. Wernecke, conseiller de la chambre des
comptes du ministère de commerce, connu
par son recueil et ses ouvrages héraldiques,
a rendu à la lumière ces trésors, dont les re-
productions sur verre, sont répandues dans
l'Europe.

Il fit un choix sévère dans cette collection,
comme aussi dans d'autres collections étran-
gères et fit éditer par le Kunstverlaghandlung
de Herman, à Berlin, soixante feuilles de pho-
tographies de ces dessins composant ainsi un
recueil sans égal.

La photographie encaustique s'est à présent
aussi emparée de ces compositions attrayan-
tes, qui, il y a quelques centaines d'années,
ont pu être exécutées en verre. Elles les a de
nouveau, en leur conservant leur ancien ca-
ractère, portées sur verre et fixées au feu.
On doit donc à ce procédé d'avoir enrichi les
musées et collections particulières, et le mot
imitation dit certainement trop peu.

Des échantillons de cette collection se trou-
vent également à l'exposition de Bonn et ce,
directement, en leur application au vitrage,
encadrés d'ornements de grisaille et d'or. Un
battant de fenêtre pour un salon contient, en
complète exécution des images de verre de
cette espèce de la fin du quinzième siècle.

Par d'autres essais on voit comment
d'anciennes peintures, non faites pour vitraux,
comme par exemple d'anciens tableaux à
l'huile, se portent facilement sur verre à l'aide
de la photographie et se laissent, au moyen de
la retouche encaustique, employer pourla pro-
duction d'anciens vitraux avec tout ce qui
caractérise ceux-ci. Ainsi nous avons deux
petites images de verre représentant l'une
l'Annonciation de Marie, l'autre le Sacrifice
dans le Temple, qui ont été photographiées

des magnifiques ailes des autels sculptés de
l'église paroissiale de Linnich et reproduits
ensuite photographiquement sur verre : les
originaux sont des peintures sur bois du quin-
zième siècle. On doit aussi avoir vu de ses
propres yeux et étudié à fond ces transforma-
tions de tableaux de la technique de l'ancienne
peinture sur bois ou d'autres de la technique
de l'ancienne peinture sur verre,pour appren-
dre à apprécier la partie de cette utilisation
de la photographie sur verre. Au moyen de
ce procédé, d'anciens et de nouveaux trésors
de l'art plastigue, de la sculpture même,
pourront être rendus utilisables pour le pein-
tre sur verre.

Nous avons donc ici une nouvelle branche
d'art qui n'en est plus à ses premières preuves
et qui n'a pas encore dit son dernier mot.

Détournons nos regards des vitraux et don-
nons à présent notre attention aux photogra-
phies sur papier suspendues aux murs et
nous aurons devant nous un album, — le
premier de cette espèce, — de copies des
plus anciens vitraux des principaux maîtres.
Cet album forme une précieuse base pour
les études sur l'histoire et le négoce de
cette ancienne branche d'art chrétien, où les
peintres modernes peuvent puiser des motifs
pour le style et la technique de la peinture
d'église.

(La fin au prochain n°).

LES GRANDES PUBLICATIONS MODERNES.

LE COSTUME HISTORIQUE

(Onzième et douzième livraisons).

Cette grande publication semble réaliser
d'une façon éclatante le vires acquirit eundo
des choses nées viables. Nous sommes sou-
vent émerveillés à chaque fascicule non pas
des ressources du sujet qui est inépuisable
mais de l'ingéniosité qui préside au travail
matériel, lequel, sans vouloir réléguer le
texte à un plan trop éloigné, constitue la
base et l'utilité de ce vaste travail.

Dans les planches peintes signalons les
principales : l'intérieur Greco-Romain de
Carpentier; une série de Costumes français
deVallet, d'Urabiéta, de Jauvin et deLeveil,
—■ une Scène italienne d'Urabiéta — des Scè-
nes espagnoles de Dùrih et d'Urabiéta. —Des
Costumes chinois très délicatement traités par
Audet. — Des Coiffures tarlares, solidement
et soigneusement dessinées et peintes par
Nordmann qui nous semble le plus fort de
tous ces artistes si bien stylés, — Des Japo-
nais, aquarelle vraiment exquise d'Urabiéta.

Les planches en camaieu moins éclatantes
forment on peut le dire, dans beaucoup de
cas, le côté savant de l'œuvre. C'est celui
qui initie à la partie technique en quelque
sorte du monde de détails qu'il soulève. Là,
aussi, se montrent de précieux tableaux de
genre qui sont les véritables archives des
mœurs et des habitudes de nos ancêtres.

La 12e livraison s'ouvre par une répro-
duclion curieuse à plus d'un titre; c'est celle
d'une miniature du manuscrit de Froissard
où il rend compte de l'irruption du roi de
France dans le château de Rouen pour arrê-
ter les assassins du connétable messire
Charles d'Espagne. Cette miniature est du
temps de Charles VIL Elle est naïvement
intéressante; on y remarquera le dallage
tout-à-fait revenu aujourd'hui dans les cons-
tructions. Deux autres miniatures repro-
duisent de curieux échantillons de la caros-
serie du xivmesiècle. Trois planches dressées
 
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