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N° 1

15 Janvier 1883.

Vingt-cinquième Annee.

JOURNAL DES BEAUX-ARTS

ET DE LA LITTÉRATURE.

DIRECTEUR : M. AD. SIRET.

MEMBRE DE L'ACADÉMIE ROY. DE BELGIQUE, ETC.

SOMMAIRE : beaux-arts. Concours de gravures
à l'eau-forte. — Auguste Urbain. — Manifesta-
tion Marinus. — Le livre de fortune. — Biblio-
graphie. — Bibliographie nationale. — Chro-
nique générale. — Cabinet de la curiosité. —
Dictionnaire des peintres. — Annonces.

Beaux-Arts.

CONCOURS DE GRAVURE A L'EAU FORTE

ouvert par l'administration
du journal des beaux-arts pour 1880-82.

PRIX : Deux mille eînq cents francs.

planches reçues :

N° 1. Chevaux ardennais.

2. L'attente du maître d'après Portaels.

3. Vue prise à Klegingen (Bavière).

4. Vue prise en Ecosse.

o, Vaisseaux en rade d'après Clays.

6. Paysage d'hiver.

7. Le soir en bruyère.

8. KofFy drinken. Intérieur.

9. Petite savoyarde.

10. Clair de lune.

] I. Lever de lune.

12. Pâturage, fin d'été.

13. Soir dans les fagnes.

14' L'hospice Stc-Anne,à Anvers (xvie siècle).

15. Intérieur de la Salle de réunion de la
Corporation des brasseurs, à Anvers
(xvie siècle).

16. Un marché aux fleurs,d'après Léon Dan-
saert.

17. La tricoteuse.

18. Paysage d'hiver, d'après Boulanger.

19. Le dessinateur.

20. Tête de maçon.

21. Vue prise à Mezières.

22. Portrait de M. Fétis, d'après A. Danse.
93. Tête de vieillard.

24. Tête de moine d'après Hermans.
2b. Cadavre, d'après Germain Pilon.
26. La liseuse, d'après Mellery.

Les auteurs des nos 9 et 10 sont invités à se
conformer à bref délai aux conditions du pro-
gramme. c'est-à-dire à envoyer à VAministra-
tion du Journal des Beaux-Arts un billet fermé,
contenant leur nom et leur adresse. L'enveloppe
de ce billet devra porter le titre de leur planche
et le n° qui leur est donné ici.

PARAISSANT DEUX FOIS PAR MOIS.

PRIX PAR AN : BELGIQUE : g FRANCS.

ÉTRANGER : 12 FR.

L'administration croit utile de faire remar-
quer que s'il était reconnu qu'une des pièces
concurrentes aurait déjà été publiée, cette
pièce sera retirée d'office du concours.

AUGUSTE URBAIN.

Il y a quelques semaines s'est éteint douce-
ment dans la paix du devoir accompli, dans
le calme rémunérateur des longues années
passées au service de la presse, un homme
qui ne mérite ni l'indifférence ni l'oubli. Il
y aurait eu pour lui des heures de succès
bruyants si les circonstances y avaient aidé
et si, hâtons-nous de le dire, une modestie
presque exagérée, ne l'eût porté à se dérober
obstinément à toute ovation qui aurait pu
le mettre en relief. L'Indépendance belge
avait déjà, dans son article nécrologique du
6 décembre dernier, relevé l'homme et son
caractère. Il nous appartient d'insister et de
donner dans notre jou rnal une place d'honneur
à celui que nous avons intimement connu
et pour qui notre amitié et notre estime
n'eurent jamais de bornes.

Auguste Urbain est né le 16 avril 1798 à
Gand, alors chef-lieu du département de l'Es-
caut où son père occupait une position im-
portante dans l'administration des subsistan-
ces militaires. Sa famille était d'origine méri-
dionale; elle s'était implantée dans la province
de Hainaut au siècle dernier. Par suite des
fonctions du père les résidences se succédè-
rent ; Gand, Namur, Montreuil et St-Omer
furent les étapes successives du fonctionnaire
qui veilla spécialement à l'éducation de ses
enfants (1). Auguste fit ses humanités à Paris
au collège Louis-le-Grand ; on lui fit étu-
dier le droit, mais le caractère du jeune
homme ne sut point se plier à cette froide et
sèche dissection des prérogatives et des soli-
darités sociales. Nature sensible, expansive et

(1) Cette éducation fut surveillée avec une tendresse
particulière et aussi avec la notion des besoins de
l'époque. Tous les enfants de cette famille étaient
instruits et plusieurs ont laissé dans la littérature des
traces peu ordinaires. La sœur d'Auguste, Mademoi-
selle Aphélie, dont nous avons publié dans notre
numéro de l'année dernière, page 91, une poésie
de haute et noble envergure, a écrit dans le Jour-
nal des Demoiselles des études spéciales et d'une
allure magistrale comme idée et surtout comme style,
sur les anciens écrivains français notamment. Ces
études seront, nous l'espérons, réunies en volume.

ADMINISTRATION ET CORRESPONDANCE

A S'-NICOLAS (BELGIQUE).

artiste avant tout, il avait d'autres visées qu'il
réalisa.

En 1819, il succéda à son père; cette posi-
tion était peu conforme à ses goûts, mais il
l'accepta par déférence filiale. Le voilà donc
à St-Omer où l'estime universelle entoure sa
conduite et son caractère et s'occupant de sa
besogne avec cette scrupuleuse exactitude
qu'il apporta sans cesse dans tous ses travaux.
De temps en temps, il put se rendre à Paris
où l'attiraient les irrésistibles séductions de
la littérature et des arts auxquelles il finit par
succomber, car en i83o, il quitta la carrière
administrative pour se fixer définitivement à
Paris où ses aptitudes ne tardèrent pas à
s'utiliser au mieux de ses goûts et de ses
désirs Son premier travail littéraire fut
une traduction de l'Histoire des Pays-
Bas de Grattam, laquelle ne vit pas le jour.
En 1831 il se rendit à Bruxelles pour le
compte du Journal anglais The World et y
suivit les discussions du Congrès national
qui eurent un si grand retentissement en
Europe. Ce furent ses premières armes dans
le journalisme et la politique militante. A
quelque temps de là il est appelé à la rédac-
tion du célèbre journal Le Temps. On se rap-
pellera le rôle que joua cete feuille politique
fondée par Jacques Coste et d'où partit la
protestation des journalistes contre les or-
donnances de Charles X. Auguste Urbain se
trouva mêlé aux discussions de l'époque et fut
le collègue de Linguet, Loève-Weimar, Léon
Fouché, Charles Nodier, etc., etc. C'est à
cette brillante école qu'il s'initia à la polé-
mique politique et à la critique littéraire;
c'est au milieu de ce groupe d'hommes, l'hon-
neur et la gloire du véritable journalisme
moderne, que les yeux et le cœur d'Auguste
Urbain entrevirent ce que les peuples ont le
droit d'attendre de ceux qui dirigent leurs
destinées; il comprit la mission du journa-
lisme politique quotidien et si, par la suite,il
s'en dégoûta quelque peu, il n'en conserva
pas moins sa conviction sur le rôle civilisa-
teur de la presse militante.

Au Temps Urbain commence par la tra-
duction d'articles tirés des Revues anglaises,
puis on lui confie la polémique politique
étrangère et particulièrement celle qui con-
cernait la Belgique. Dans l'exécution de cette
dernière mission il déploie un talent d'ap-
préciation et un style qui attirent sur lui
 
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