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N° 22.

30 Novembre 1883.

Vingt-cinquième ànnek.

JOURNAL DES BEAUX-ARTS

ET DE LA LITTÉRATURE.

DIRECTEUR: M. AD. SIRET.

MEMBRE DE L'ACADEMIE ROY. DE BELGIQUE, ETC.

SOMMAIRE. Beaux-Arts : Dictionnaire des pein-
tres. — Affaire de ménage. — Le costume histo-
rique. — Littérature : Correspondance de Pa-
ris. Les origines des noms. — Un livre de
M. Loise jugé en France. — Le rapport de
M. J. Stallaert. — Chronique générale. — Ca-
binet de la curiosité. — Annonces.

Beaux-Arts.

DICTIONNAIRE DES PEINTRES.

Les deux dernières livraisons (6 et 7) se-
ront distribuées dans le cours de cette quin-
zaine. Ainsi se trouve terminée cette publi-
cation qui n'a subi que cinq ou six mois de
retard par suite d'indisposition.

N'être Dictionnaire réalise le grand desi-
deratum des amateurs de tableaux. Nous
voulons le rendre aussi complet que possible
en introduisant dans le présent journal une
rubrique sous laquelle viendra se ranger
tout ce qui concernera la vie des peintres
et l'histoire des tableaux. Ce sera une
sorte de Supplément ouvert qni , lorsque
les matières le permettront, formera un vo-
lume à annexer au Dictionnaire. Nous com-
prendrons également dans ce Supplément
tout ce qui aura pour but de corriger ou de
modifier le texte de l'ouvrage principal.
Cette rubrique portera pour titre Supplément
au Dictionnaire cles peinUes. Les artistes mo-
dernes dont le décès aura été constaté, y fi-
gureront. Nous commencerons prochaine-
ment cette publication qui se fera au fur
et à mesure de la découverte et de la pro-
duction des documents. Ad. Sirkt.

AFFAIRE DE MÉNAGE.

Une industrie bizarre mais très licite s'est
révélée depuis quelques années dans le
monde de la critique des arts. Un monsieur
quelconque découpe dans les journaux les
articles qui s'occupent de tel et tel et envoie
les dits articles à l'intéressé. Celui-ci paie
Pour ce service une annuité de 5, 10 ou
18 fr. selon les cas. Et tout est dit.

C'est fort bien, mais qu'arrive-til ? C'est
que l'artiste, le littérateur, le comédien,
l'homme politique qui s'est abonné à un
journal spécial où il a quelque droit de voir
sa personnalité relevée, combattue ou dis-
cutée, trouve très logique qu'il est inutile

PARAISSANT DEUX FOIS PAR MOIS.

PRIX PAR AN -, BELGIQUE : 9 FRANCS.

ÉTRANGER : 12 FR.

ADMINISTRATION ET CORRESPONDANCE

A S'-NICOLAS (BELGIQUE).

de s'abonner à ce journal puisqu'un autre
lui-même veille sur tous les journaux qui
pourraient s'occuper de lui. 11 se désabonne
donc. On comprendra aisément que dès lors
l'existence de certains journaux devient dif-
ficile sinon impossible, caria plupart de ces
gens, les artistes surtout, s'abonnent à un
journal non pour les principes qu'il repré-
sente, non pour l'intérêt qu'il peut offrir,
mais pour qu'à l'occasion leurs noms et
leurs travaux soient cités. Ce serait ne pas
connaître son époque que de ne pas con-
venir de ce que nous avançons.

On nous objectera qu'un artiste, diplo-
mate, comédien ou autre, ne peut.pas s'a-
bonner à tous les journaux où il pourrait
être question de lui. Fort bien, mais il n'y a
que les arrivés qui soient dans ce cas. Pour
eux l'industrie dont nous parlons est par-
faite, mais il n'en est pas de même pour
ceux, et c'est le plus grand nombre, qui
visent à la gloire tout en luttant pour la vie.
Ceux-là ont besoin qu'on leur tende une
main amie. Or, cette main amie se retirera
si, à son tour, elle ne trouve point dans la
loi de la solidarité sociale les conditions de
son existence.

Il y a là pour les artistes, tout comme pour
les journaux d'art, un danger sérieux. Prou-
vons-le par des exemples qui seront d'autant
plus frappants qu'ils se passent au sein de
notre ménage de journaliste d'art. Nous ne
savons ce qui se patse chez les autres,
mais ce doit être la môme chose.

M. X., artiste abonné à Genève, nous écrit
pour nous remercier des éloges que nous
avons faits de ses œuvres. A la fin de
l'année, notre libraire de Genève nous an-
nonce le désabonnemeni de M. X., désabon-
nement basé sur ce qu'une agence particulière
le mettra dorénavant au courant de ce qui le
concerne. Evidemment la rédaction qui ne
savait pas même le nom de cet abonné, ne
changera rien à l'estime qu'elle avait pour
lui, mais en apprenant ce qui arrive il ne
doit pas lui être défendu d'éprouver un
certain désappointement.

Ce cas s'est produit chez nous un certain
nombre de fois depuis quelques années.

Mais, nous dira-t-on, l'artiste est intéressé
à conserver de bonnes relations avec le
journal. Cela peut être vrai quand une pu-
blication artistique, opérant sur une petite

échelle, est en rapports intimes avec ses
clients, mais la chose est impossible dans
une exploitation un peu étendue et sérieuse.
De plus, l'artiste une fois prôné, est satisfait
et il exploite longtemps et avec adresse
l'éloge fait de lui dans l'année pendant laquelle
il était abonné au journal qui l'a révélé.

Autre abus : Un M. Y. nous remercie des
encouragements que lui a donnés le Journal
des Beaux-arts et il signe : votre abonné. Ce
qui est inexact puisque sa lettre est adressée
à M. V., Directeur de l'agence de...

Un autre artiste a reçu d'une agence sem-
blable la communication d'un de nos articles
où nous ne nous gênons nullement pour le
renvoyer à l'école. Réponse de ce monsieur
qui, ayant pour lui une loi insensée, réclame
l'insertion de sa protestation. Nous n'avons
rien à objecter à cela : l'agent et l'artiste sont
dans leur droit, mais il est souverainement
vexant d'avoir à s'occuper de personnes
qu'un entremetteur (car ce n'est que cela) a
excitées contre nous. Que dirait-on d'un
individu qui se serait créé la mission d'aller
répéter aux gens ce que d'autres ont dit de
désobligeant sur leur compte?

Que des journaux reproduisent dans une
certaine limite et dans des circonstances
données, ce que leurs confrères impriment,
soit. Mais ériger ce déchiquetage, ce débou-
lonnement du journal, peut-on dire, en prin-
cipe et en faire une industrie que nous
voyons grandir tous les jours, c'est autre
chose. Nous est avis qu'il y a là un danger
réel pour la critique d'art et qu'un congrès
de spécialistes ne serait pas absolument
inutile.

LE COSTUME HISTORIQUE

13e ET 14e LIVRAISONS.

Ces deux livraisons ont paru il y a quelques
mois et la place nous a manqué pour les exa-
miner plus tôt. C'est toujours la même perfec-
tion dans l'exécution matérielle, exécution qui
11e s'est jamais démentie et que nous nous
bornerons à rappeler en termes généraux en
taisant ressortir la parfaite loyauté avec la-
quelle la maison Firmin Didot a toujours
mené à bonne fin ses publications impor-
tantes. Le Costume historique ne sera pas
une des moins merveilleuses créations de
librairie sorties de cette célèbre officine ; elle
 
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