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M. le Dr T. C. L. Wypumalen, secretaire, à l'a-
dresse susdite.

— Annonçons aux amateurs une jolie vente
d'eaux fortes et de dessins. Les eaux-fortes
sont les meilleurs des meilleurs maîtres hol-
landais et dans les dessins il y a une superbe
récolte d'originaux de Erhard Klein et Ridinger.
Cette collection est celle d'un connaisseur éclairé,
Conrad Jahn, de Gotha. (Voir aux annonces).

— Un nouveau « groupe artistique » vient de
se fonder en vue d'organiser chaque année une
exposition particulière. Une idée semblable, dit
la Gazette, avait été mise en avant par d'autres
artistes, il y a environ un an ; n'ayant pas eu de
suite, elle a été reprise par ceux-ci, avec quel-
ques développements. Il s'agissait de fonder —
en dehors de tout cercle — une association
n'ayant ni statuts ni président, composée de
vingt membres — nombre extrême — peintres
et sculpteurs, appartenant tous à l'école des
.« Jeunes. » Ces « vingt » sont, par ordre alpha-
bétique : MM. Chinaye, Frantz Charlet, Courtens,
Delvin, Dubois, Ensor, Finch, Goethals, Knopff,
Jef Lambe, Pantazis, Dario de Regoyos, Schlo-
bach,Van Rysselberghe,Van Strydonclc,Vanaise,
Yerhaert, Yerstraete, Vogels et Wytsman, En
outre, à chaque exposition on inviterait des ar-
tistes étrangers en renom de divers pays, et qui
ne seraient pas les mêmes chaque année. Ceux
qui ont accepté déjà, en principe, de prendre
part à la première exposition — qui aura lieu
vraisemblablement au mois de février prochain
— sont : MM. Artan, Chase, Paul De Vigne, Ge-
mito, Gervex, Heymans, Isaac Israëls, Injalbert,
Leibl, Mauve, Maris, Mellery, Félicien Rops. Ro-
din, Sargent, Vanderstappen, Verwée, Vinçotte
et Wauters.

Nous allons donc voir se former dans tous
les coins de la Belgique des « Groupes » de ce
genre qui vont devenir, c'est à craindre, de pe-
tites coteries ou de petites églises comme on di-
sait autrefois. Nous ne nous donnerons pas la
peine de combattre ce nouveau système de
désarticulation : il tombera bien tout seul.

— Le Courrier de Vart donne les deux auto-
graphes qui suivent et qui ont paru à la vente
Duvaucelle de Senlis. L'un est de Corot, l'autre
de T. Rousseau. Ces deux documents humains,
comme on dit aujourd'hui, permettent d'appré-
cier, une fois de plus, les réalités de la vie d'ar-
tiste :

Mon cher Armand,

J'arriverai sans faute lundi soir ou mardi ma-
tin. J'ai vu Strottin, avec qui je ne demande pas
mieux que de traiter, à la condition qu'il me
fasse des offres acceptables.

Ces marchands de tableaux sont stupides. Ils
achètent des paysages, mais y mettent cette
condition qu'ils s'éloigneront le plus possible de
la nature. Or, je ne saurai jamais faire du pay-
sage qui n'en soit pas. Je ne peux pas arriver à
me représenter des arbres autrement qu'ils ne
poussent, pas plus qu'un homme sans tête, sans
tronc ou sans jambes. Après ça, du train dont
vont les choses, peut-être est-ce l'avenir. Nous

le verrons bien. Mais qu'alors Strottin attende
ma nouvelle manière, j'ai précisément des ormes
à sa disposition.

Bien à vous et à votre chère femme.

Corot.

Barbizen, 1853.

Mon ami,

Tu me racontes tes déboires et tes désillu-
sions. Si je te répondais par le récit des miens,
nous entamerions une symphonie en mineur
capable de faire pleurer un parterre des pro-
priétaires. Je n'en veux à personne de la diffi-
culté que je trouve à gagner cent francs. J'ai
choisi un métier inutile, tant pis pour moi. Evi-
demment ceux qui coupent les arbres font une
besogne plus méritoire que ceux qui les pei-
gnent; il est donc équitable qu'ils vivent mieux.
Mais j'en veux au monde de son ignorance et de
sa bêtise, et c'est surtout à l'ingratitude dont il
t'abreuve que je fais allusion ici.

Voilà, mon cher, la récompense de ton indé-
pendance. Tu t'imagines que tu portes tout avec
toi, comme Bias qui rimerait avec Diaz, je crois.
Quand donc en reviendras-tu ? Ce qu'il faut, c'est
se conformer au monde adopté, contrôlé, marqué
par la génération pour laquelle on est censé
peindre exclusivement. Les femmes mettent des
rubans aux branches des bouleaux et les par-
venus accrochent des panonceaux aux chênes.
Nous voilà obligés d'enguirlander la nature ou
reproduire des châteaux et des parcs. Sans cela
nous sommes des rustres et des sauvages. Ja-
mais je ne me conformerai à l'étiquette, et toi
non plus.

Voilà pourquoi je ne ferai pas fortune, et toi
non plus. Mais je m'en fiche, et toi aussi. Par
conséquent, épargne-moi la plainte, Icomme je
t'épargne les miennes, ou si tu as du trop-plein à
déverser, choisis l'heure du déjeuner, c'est à
celle-là que nous serons peut-etre le plus étonnés
de nous rencontrer, mais en revanche le plus
charmés de nous voir.

T. Rousseau.

— L'Association des Aquafortistes Anversois,
qui, dans le courant de l'année, a obtenu à l'Ex-
position Universelle d'Amsterdam une médaille
d'or, avait envoyé à l'Exposition internationale
de gravure, ouverte en ce moment à Vienne, un
choix de planches publiées par elle : dix cadres
renfermant 40 eaux-fortes dues à 32 artistes dif-
férents. Le jury vient d'accorder à cet envoi un
diplôme d'honneur. Cette distinction est d'autant
plus honorable que le nombre des récompenses
était fort limité et que celle que remporte l'Asso-
ciation des Aquafortistes est la seule attribuée
à la Belgique. C'est assez dire que les travaux
consciencieux de nos aquafortistes ont acquis
rapidement à l'étranger la réputation due à leur
mérite.

— L'Académie de Belgique a jugé, dans sa
séance du 4 de ce mois, le concours de peinture
de 1883, consistant en une frise décorative ayant
pour sujet : Les Secours aux blessés en temps de
guerre.

Le prix de 1000 francs a été accordé, à l'unani.
mité, à M. Henri Evrard, de Saint-Gilles, pour
son carton : Pax in Caritate.

— Il y a eu récemment à Caracas, capitale du
Venezuela, à l'occasion du centenaire de Bolivar,
une exposition internationale à laquelle la Bel-
gique a pris une part honorable.

Plusieurs peintres belges y ont envoyé de leurs
oeuvres : Louis Tydgadt, Fanny Laumans, E.
Schepens, Schouten, Hulk. père et fils, Th. Gé-
rard, Meerts, Carabain, F. Musin, Richard Un-
terberger, Léon Herbo, F. Cogen, Impens, Rof-
fiaen, Dautrebande, Van Keirsbilck, Delpérée,
L. Cardon, Jean Mayné, etc.

Parmi les sculpteurs, Edmond Florimond et
André Laumans. Les peintres belges ont fait
hommage de leurs œuvres au président Guzman
Blanco par l'intermédiaire de M. Sassen, consul
de Venezuela à Bruxelles.

exposition d'arts industriels. —
bruxelles 1883.

L'ouverture de l'exposition approche. Les per-
sonnes qui n'ont pas encore envoyé leur adhé-
sion feront bien de se presser, car le Comité
d'exécution vient de décider que les listes seront
définitivement closes le lr Novembre. — Avis
aux retardataires.

Rappelons que des concours d'éventails et de
dessins de dentelles sont organisés à l'occasion
de cette exposition. Ces concours sont au nombre
de six et des prix de 1000, 500,300 et 200 francs y
sont affectés. L'envoi des objets de concours
devra être fait le 3 Novembre, au Palais des
Beaux-Arts, à Bruxelles.

Parmi les décisions prises par le Comité d'exé-
tion, on nous signale que les concours seront
jugés avant l'ouverture de l'exposition et que les
concurrents pourront joindre leurs envois au
restant de leur exposition. Les objets envoyés
aux concours devront être remis non encadrés,
toutefois l'encadrement pourra être fait après le
jugement.

Adresser les adhésions et toutes demandes de
renseignements à M. Fourcault, Président de
l'Exposition d'Arts industriels, au Palais des
Beaux-Arts, à Bruxelles. (Communiqué).
 
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