Académie des Sciences <Paris> [Editor]: Machines et inventions approuvées par l'Académie Royale des Sciences depuis son établissement jusqu'à présent (3.1713/19(1735)) [Cicognara, 917C]

I 8 ReCÜ EIL DES MaCHINES,

— Soit le fossé ST, la bréche TV étant faite, ôc ie loge-
1713. ment de la contrescarpe SX étantouvert, on apportera
N°.i4ÿ. plusieurs travées avec le moins de bruit qu ii sera possible ;

-*- on attachera à chaque côté du pont aux endroits IL une

corde qui soit assez longue pour traverser toute la largeur
du fossé, ensuite on fera passier cette travée la premiere :
on en joindra une seconde, une troisieme, &c. comme ii
est représenté dans le logement SX par la travée YZ que
l’on arrête par le coin W , ainsi de suite jusqu’à ce que i’011
soit parvenu à l’escarpe du fossé, toujours en dirigeant cet
asTemblage par les cordes attachées à son extrêmité, &que
l’on retient par les autres bouts au logement d’où on ie
jette. Cette manœuvrese peutfaire en très-peu detemps ;
& M. d’Herman l’a fait monter en présence du feu Roi
sur le canai de Versailles/en 10 minutes 3$" de temps,
après quoi les Gardes Françoises&SuisTes défilerent des-
sus à 4 de hauteur.

Lorsque M. d’Herman présenta ce pont, M. de Camus
prétendit en être l’auteur, & allégua qu’il y avoit quei-
ques années qu’il avoit fait un pont de cette espece
à Berci chez M. d’Ons-en-Brai. L’Académie envoya des
CommiiTaires à Berci, &ils y vérifîerent qu’en effet ie pont
de M. de Camus y étoit depuis 1710. M. d’Herman ne
disputa point à M. Camus la premiere invention ; mais
il afîura simplement qu’il n'en avoit rien su.