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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 16.1894

DOI issue:
Nr. 1-2
DOI article:
Loret, Victor: Recherches sur plusieurs plantes connues des anciens égyptiens, [4]
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.12252#0115

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102

RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES

G0 La môme confusion existe en hiératique. Et même, jusqu'à une certaine époque,
cette écriture n'avait qu'un seul signe pour rendre | et \. Dans les très intéressants
tableaux paléographiques que M. A. Erman a dressés à propos du Papyrus Westcar1,
on constate que, sous la XVIIIe dynastie, la distinction est loin d'être nettement établie
entre les deux signes. Aussi attribue-t-il au signe qui nous occupe, pour le Papyrus
Ebers, les deux valeurs ? et \, en s'appuyant sur un passage de ce document (51/17)
où le mot | , « blanc », est écrit | '

De tout cet ensemble de faits, il résulte bien nettement que le nom de plante du
Papyrus, Ebers n'a rien à voir avec le mot qui fait l'objet de cette étude. L'obstacle
qui nous arrêtait se trouve donc écarté et l'identification reste acquise entre | ^\lj et
&ht, avec cet enchaînement de sens : 1° feuille de palmier (servant à fabriquer des
cordages, des nattes et des corbeilles); 2° bande étroite, lanière de feuille de palmier
(servant de monture aux guirlandes); 3° guirlande de fleurs (montée sur une lanière de
feuille de palmier).

Je devais, pour terminer, parler du mot copte Aeacou, qui désigne la feuille clu
palmier. C'est là un mot égyptien repris au grec. Baîç, en effet, et son diminutif fia-lov
ont été, comme tant d'autres mots, empruntés par les Grecs à la langue égyptienne.
Hésychius explique le mot fixk par pâêooc cpotvtxoç;; Y Etymologicum magnum, par xa«8oç
cfoWoç. Clueremon (Porphyr., De Abstin., IV, 7), parlant des prêtres égyptiens, écrit :

xom) o' aÙToTç ex twv crTtaofxwv io~j cpotvtxoç., aç xaXoùat $a'£c, èTrbrÀEXTO. Ce Sens est exactement

celui que les textes égyptiens appliquent au mot J {( <l Mais Horapollon (I, 3-4),
les Évangélistes {Jean, xn, 13; Marc, xi, 8; Matth., xxi, 8) et les Septante (/ Macch.,
xiii, 51) emploient et 3afov dans le sens plus large de « palme », sens que n'avait
pas l'égyptien et qu'on ne trouve que dans le copte

Il est à remarquer que A^icoh est rentré en copte avec une signification toute
spéciale, jsy», « feuille de palmier », qu'il n'avait ni en égyptien, ni en copte pur.
De même, comme nous l'avons vu plus haut, c^omi^, en copte, désigne le dattier
femelle, sens restreint que n avaient ni le copte km, ni l'égyptien ] l Ifo dont les
Grecs ont fait cpoiv.ij.

Je signalerai, à l'occasion, d'autres cas dans lesquels les Coptes, n'ayant pas
reconnu en grec clés mots tirés de l'égyptien, les ont introduits clans leur vocabulaire
en en dénaturant le sens, afin de ne pas faire double emploi avec les mots correspon-
dants qu'eux-mêmes tenaient de leurs ancêtres pharaoniques.

Lvon, 22 février 1894.

1. A. Erman, Die Mârchen des Pap. Westc., 11, Schrifttafel IV, M 73-74.
 
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