REÇU
EIL
DE TRAVAUX RELATIFS A LA PHILOLOGIE ET A L'ARCHÉOLOGIE
ÉGYPTIENNES ET ASSYRIENNES
Vol. XVI Fascicules I et II
Contenu : 1) Recherches sur plusieurs Plantes connues des anciens Égyptiens, par Victor Lorét. — 2) Monu-
ments égyptiens de la Collection Dugas, par Alexandre Moret. — 3) Deraotische Miscellen, von
\Y. Spiegelbrrg. — 4) Varia, von W. Spiegelberg. — 5) Notes d'épigraphie et d'archéologie
assyriennes, par Fr.-V. Scheil, O. P. — 6) Noie sur un groupe hiéroglyphique de basse époque,
par Victor Loret. — 7) Notes et Remarques, par G. Daressy. — 8) Textes recueillis dans quelques
collections particulières, par G. Legrain. — 9) Ostraca hiératiques du Louvre, par W. Spiegelberg.
— 10) Des Papyrus hiératiques inédits du Louvre, par W. Spiegelberg. — 11) Johannes Dùmichen,
von W. Spiegelberg. — 12) A travers la vocalisation égyptienne, par G. Maspero. — 13) Notes
d'épigraphie et d'archéologie assyriennes, par FrJ.-V. Scheil, O. P. — 14) Recherches sur plusieurs
Plantes connues des anciens Égyptiens, par Victor Lorkt. — 15) Sur un fragment de papyrus gréco-
copte, par Victor Loret. — 16) Le nom d'épervier du roi Sozir au Sinaï, par Georges Bénéditë.
RECHERCHES
SUR
PLUSIEURS PLANTES CONNUES DES ANCIENS ÉGYPTIENS
{Suite i )
PAR
Victor Loret
X. — LE POIREAU
Si Ton fait abstraction des passages satiriques de Juvénal (xv, 9) et de ses imitateurs
sur l'adoration fétichiste que témoignaient les Égyptiens à l'Oignon, au Poireau et à
d'autres légumes d'ordre inférieur, — passages qu'il serait peut-être imprudent de con-
sidérer comme des documents importants pour l'histoire de la botanique, —■ Pline est
le seul, à ma connaissance, parmi les écrivains grecs ou latins, qui ait fait mention du
Poireau égyptien, et encore l'a-t-il fait en des termes extrêmement concis, quoique
flatteurs : « Laudatissimus in yEgypto, mox Ostise, atq'ue Aricisé (XIX, 3.3) ». Ni Héro-
dote, ni Diodore, ni Strabon, ni Théophraste, ni Dioscoride ne parlenfdu Poireau parmi
les plantes des rives du Nil. A tel point que, si l'espèce égyptienne n'était signalée dans
la Bible, on pourrait hésiter à ranger VAllium Porrutn au nombre des végétaux pha-
raoniques. Mais le Livide des Nombres (xi, 5) cite le Poireau d'une manière qui ne nous
laisse aucun doute sur la réputation qu'avait cette plante parmi les produits alimentaires
de l'Égypte. Les enfants d'Israël, en route vers la Terre-Promise, se plaignent à Moïse
du manque de nourriture et lui rappellent l'abondance d'autrefois : « Il nous souvient,
— s'écrient-ils avec regret, — des poissons que nous mangions en Égypte, sans qu'il
1. Pour les numéros I-IX. voir Recueil, t. VII, p. 101-114, et t. XV, p. 105-130.
recueil, xvi.
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EIL
DE TRAVAUX RELATIFS A LA PHILOLOGIE ET A L'ARCHÉOLOGIE
ÉGYPTIENNES ET ASSYRIENNES
Vol. XVI Fascicules I et II
Contenu : 1) Recherches sur plusieurs Plantes connues des anciens Égyptiens, par Victor Lorét. — 2) Monu-
ments égyptiens de la Collection Dugas, par Alexandre Moret. — 3) Deraotische Miscellen, von
\Y. Spiegelbrrg. — 4) Varia, von W. Spiegelberg. — 5) Notes d'épigraphie et d'archéologie
assyriennes, par Fr.-V. Scheil, O. P. — 6) Noie sur un groupe hiéroglyphique de basse époque,
par Victor Loret. — 7) Notes et Remarques, par G. Daressy. — 8) Textes recueillis dans quelques
collections particulières, par G. Legrain. — 9) Ostraca hiératiques du Louvre, par W. Spiegelberg.
— 10) Des Papyrus hiératiques inédits du Louvre, par W. Spiegelberg. — 11) Johannes Dùmichen,
von W. Spiegelberg. — 12) A travers la vocalisation égyptienne, par G. Maspero. — 13) Notes
d'épigraphie et d'archéologie assyriennes, par FrJ.-V. Scheil, O. P. — 14) Recherches sur plusieurs
Plantes connues des anciens Égyptiens, par Victor Lorkt. — 15) Sur un fragment de papyrus gréco-
copte, par Victor Loret. — 16) Le nom d'épervier du roi Sozir au Sinaï, par Georges Bénéditë.
RECHERCHES
SUR
PLUSIEURS PLANTES CONNUES DES ANCIENS ÉGYPTIENS
{Suite i )
PAR
Victor Loret
X. — LE POIREAU
Si Ton fait abstraction des passages satiriques de Juvénal (xv, 9) et de ses imitateurs
sur l'adoration fétichiste que témoignaient les Égyptiens à l'Oignon, au Poireau et à
d'autres légumes d'ordre inférieur, — passages qu'il serait peut-être imprudent de con-
sidérer comme des documents importants pour l'histoire de la botanique, —■ Pline est
le seul, à ma connaissance, parmi les écrivains grecs ou latins, qui ait fait mention du
Poireau égyptien, et encore l'a-t-il fait en des termes extrêmement concis, quoique
flatteurs : « Laudatissimus in yEgypto, mox Ostise, atq'ue Aricisé (XIX, 3.3) ». Ni Héro-
dote, ni Diodore, ni Strabon, ni Théophraste, ni Dioscoride ne parlenfdu Poireau parmi
les plantes des rives du Nil. A tel point que, si l'espèce égyptienne n'était signalée dans
la Bible, on pourrait hésiter à ranger VAllium Porrutn au nombre des végétaux pha-
raoniques. Mais le Livide des Nombres (xi, 5) cite le Poireau d'une manière qui ne nous
laisse aucun doute sur la réputation qu'avait cette plante parmi les produits alimentaires
de l'Égypte. Les enfants d'Israël, en route vers la Terre-Promise, se plaignent à Moïse
du manque de nourriture et lui rappellent l'abondance d'autrefois : « Il nous souvient,
— s'écrient-ils avec regret, — des poissons que nous mangions en Égypte, sans qu'il
1. Pour les numéros I-IX. voir Recueil, t. VII, p. 101-114, et t. XV, p. 105-130.
recueil, xvi.
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