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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 16.1894

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Nr. 1-2
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Loret, Victor: Recherches sur plusieurs plantes connues dans anciens égyptiens, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.12252#0012

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RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES

nous en coûtât rien, ainsi que des concombres, des pastèques, des poireaux (l^rt = itpièa),
des oignons et des aulx. »

Le Poireau n'a pas encore été découvert dans les tombeaux de l'ancienne Egypte.
Pourtant, G. Schweinfurth a cru un moment pouvoir reconnaître cette espèce dans
divers spécimens du genre Allium rapportés par M, E. Schiaparèlli de tombes de
FAssassif et de Drah-abou '1-neggah. Il a même publié, à ce sujet, d'intéressantes
remarques sur les rapports anatomiques que présentait, avec VA. Ampe/oprasum L.,
VA. Porrum L. des anciens Égyptiens1. Mais les spécimens, soigneusement étudiés au
microscope par le Dr Volkens, se sont trouvés être des Aulx et non des Poireaux, et
Schweinfurth lui-même a corrigé son erreur dans la traduction allemande de son
mémoire2.

Le nom du Poireau, en copte, est irai, Hs'e, ear'e, mot dont la sonorité est bien égyp-
tienne et dont j'avais-en vain, pendant longtemps, cherché à retrouver la forme
originelle dans les textes anciens. Pourtant, dans la seconde édition de ma Flore pha-
raonique3, j'indiquais avec doute, au cours de l'index hiéroglyphique (p. 138), le mot
1^ ^ comme étant l'orthographe antique du copte uxi. Depuis, le doute a fait place
chez moi à la certitude, grâce à certains documents nouveaux, et je crois que la déter-
mination de la plante Aaqi peut être considérée comme acquise.

C'est un passage du Papyrus Westcar qui m'a mis sur la voie de cette identifica-
tion\ La plante l ^ y est mentionnée comme un légume ordinairement attaché

en botte. Le roi Chéôps, en effet, pour récompenser un magicien habile, lui accorde un

traitement de ° • ? 8 A ^ f\j7)1K "$^(]%\ A ^ <~=><i"=:;:v Q, « mille pains,

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cent cruches de bière, un bœuf et cent bottes de poireaux " ».

Je sais que d'autres légumes que les Alliacées peuvent être attachés en bottes, par
exemple les radis, les navets ou les carottes. Mais jamais, â ma connaissance, ces der-
nières espèces n'ont été figurées dans les tombeaux parmi les objets comestibles, tandis
qu'au contraire la représentation de bottes d'oignons, d'aulx, d'échalottes ou de poi-
reaux tombe si naturellement sous le pinceau des peintres chargés de dessiner des
victuailles, qu'il n'est presque pas de monument funéraire, fût-ce quelque stèle insigni-
fiante et minuscule, qui n'ait sa botte d'oignons ou de poireaux étalée sur une table

d'offrandes. Je ne crois pas, d'autre part, qu'il y ait lieu de discuter bien longuement le

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sens « botte » que j'attribue au mot Q_=_^ . Déjà, le déterminatif indique bien
qu'il s'agit d'une chose nouée ou entourée d'un lien. Le même mot, avec le o du féminin,
est écrit au-dessus des bottes de flèches qui sont si fréquemment représentées dans les
tombes, de l'Ancien-Empire à la XIP dynastie \ Dans ce cas, le mot ne porte ordinaire-

1. Les dernières décotteertes botaniques dans les anciens tombeaux de l'Egypte (Bull, de l'Inst. Égyjit.,
le Caire. 1886, p. 49-54).

2. Die letz-ten botanisehen Entdeckungcn in don Gràbern yEgyptens, mit Verbesserungcn und Zusatzen
[Engler's botanisehe Jahrbiic/icr, Leipzig. 1886, p. 10-11).

3. Paris, E. Leroux, 1892.

4. M. A. Erman, l'éditeur de ce texte, avait déjà entrevu la nature de la plante en traduisant Aaqi par
Zwiebel.

5. Pap. Westc-, pl. IX, 1. 20-21.

6. R. Leps., /Eltest. Teast., pl. VIII, XXXVIII; Miss, du Caire, t. 1. p. 214, 221, 232.
 
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