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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 16.1894

DOI issue:
Nr. 3-4
DOI article:
Loret, Victor: Études de droguerie égyptienne
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.12252#0152

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études de droguerie égyptienne

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la partie dure et reprenaient l'inscription là où le grés redevenait pênétrable â leurs
instruments. On a remarqué déjà, sur bien des monuments de même matière, un grand
nombre d'exemples de ce l'ait. La recette d'Edfou peut donc être considérée comme
absolument complète.

A part pour quelques mots, dont le sens était encore indécis il y a une vingtaine
d'années ; à part pour les noms d'aromates, qu'il n'a pas entrepris d'identifier, M.Dùmi-
chen a donné de ce texte une traduction suffisamment exacte. Et pourtant, je doute
qu'un parfumeur à qui l'on donnerait cette traduction comme recette puisse réussir à la
mettre à exécution et à en tirer quoi que ce soit. C'est qu'il y manque en effet un élé-
ment indéfinissable, quelque chose qui n'est rien et qui est tout, deux ou trois renseigne-
ments minimes que l'Egyptien sous-entendai t, parce qu'il n'avait pas à les donner à des
gens du métier, et que de courtes additions, glissées doucement entre les mots du texte,
auraient pu remplacer avantageusement pour nous. Ainsi, la quantité de parfum à obtenir
est seulement d'un demi-litre. Mais on doit, pour arriver à ce résultat, employer un litre
et demi de liquides divers et un kilo trois quarts cle substances sèches. Que devient cette
masse d'ingrédients en excès ? Le texte le dit à peine ; AL Dumichen ne le dit pas.

Pour ma part, j'ai exécuté mentalement la recette égyptienne tout en la traduisant,
et je suis sûr d'être arrivé, au moins, a la rendre exécutable. C'est là le charme et l'uti-
lité de ce genre de textes : on ne peut les mal traduire sans le reconnaître soi-même ou
sans le laisser voir immédiatement à d'autres. L'exécution d'une recette de parfumerie
égyptienne est, à la traduction de cette recette, ce que la preuve est à une opération
mathématique. Si les manipulations sont irréalisables, c'est que la traduction est fausse.
Aussi ne saurait-on assez recommander aux débutants, s'ils veulent acquérir une saine
méthode de travail, de se livrer de préférence à l'étude de ces documents techniques
plutôt qu'à l'examen de questions religieuses dans lesquelles l'imagination, n'étant
retenue en rien par la logique, n'a que trop de tendances à s'envoler à l'aventure :
l'histoire des sciences et la lexicographie égyptienne ne pourront qu'y gagner.

I

Adoptant, pour la traduction de ce texte, la même méthode que j'ai employée
autrefois pour l'étude duKyphi , je le diviserai artificiellement en autant de parties que
la préparation du parfum exige d'opérations spéciales. Je procéderai ensuite à la déter-
mination des ingrédients et je résumerai le tout sous la forme d'une recette paraphrasée
avec réduction des poids et mesures pharaoniques en poids et mesures modernes.

A oici d abord le titre de la recette : | 1 \ -ÂXÏ <= ^lS o

O /wv\M

/VWV\A

/WW\A

recette pour fabriquer 1 han d'Ex tuait surfin de Styrax, afin

cle parfumer Hàthor de l'odeur que donne son eau. »

Tout indique, dans ces quelques mots, que le parfum dont il s'agit est de consistance
liquide. D'abord, le han est bien plus souvent une mesure de liquides qu'une mesure de
solides : le Kyphi, par exemple, qui est un composé sec destiné à être brûlé, se mesure
en ten et non en han. Ensuite, l'expression « l'odeur que donne son eau » montre bien que
 
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