SCÈNE D'INITIATION AUX MYSTÈRES DTSIS
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un personnage de type égyptien,, debout, la tête tournée à droite, le torse et les jambes
nus, vêtu de la shenti, coiffé du klaft. A droite et à gauche de ce personnage, deux
Anubis à tête de chien, drapés dans une longue tunique flottante, tournés l'un à droite,
l'autre à gauche. Enfin, à l'extrémité, deux éperviers coiffés d'une tiare, tournés l'un à
droite, l'autre à gauche. Ce sont des reproductions des types figurés de l'ancien art
égyptien; mais dans l'interprétation même de ces figures on reconnaît la touche d'un
artiste de l'époque romaine qui a perdu le sentiment du style et du caractère des modèles
qu'il copie.
Sur le relief supérieur sont représentés deux groupes de personnages séparés l'un de
l'autre par une colonne à chapiteau corinthien qui supporte l'extrémité de deux arcs.
L'un des groupes se compose de deux personnages, l'autre d'un seul. Le monument étant
incomplet, il est difficile de dire si le relief comprenait un plus grand nombre de person-
nages. Il paraît pourtant vraisemblable que sous la voûte de gauche, comme sous la
voûte de droite, était figuré un groupe de deux personnages dont un seul est resté.
D'autre part, si, comme nous allons le voir, deux des personnages représentés sont Isis
et Horus, il est fort probable que la troisième personne de la triade égypto-alexandrine,
Osiris-Sérapis, était représentée à droite d'Isis. Le monument, dans son intégrité, se
serait alors composé de trois arcades, abritant chacune un groupe de deux personnages,
au centre Isis, à gauche Horus, à droite Osiris, chacune des trois divinités étant
assistée d'un personnage.
Des trois personnages figurés sur notre relief, l'identification de deux ne peut élever
aucun doute. A gauche, un Horus militaire est assis sur un escabeau à quatre pieds,
sans dossier. Il est figuré de profil et tourné vers la droite. Le dieu est représenté sous
les traits d'un homme à tête d'épervier. Il est vêtu clu costume militaire des Romains,
c'est à dire d'une tunique à manches courtes, serrée à la taille par une ceinture bordée
en bas d'un clave; par-dessous, le dieu porte un pantalon, terminé, lui aussi, par un clave
qui s'arrête au milieu du mollet. Sur la tunique est jeté un manteau dont un pan appa-
raît sur l'épaule droite et dont la masse principale flotte sur l'avant-bras gauche du dieu.
Les pieds semblent chaussés d'une haute bottine. Delà main gauche, Horus s'appuie sur
un haut bâton terminé par une sorte de pomme. Sur le pouce de la main gauche vient se
greffer un agathodémon de grandes dimensions, en forme de momie et à tête d'épervier.
La main droite est relevée à hauteur de l'épaule, la paume en avant, faisant face au
personnage qui s'avance vers le dieu. Le geste paraît être un geste cle bienveillance plu-
tôt que cle défense.
Cette représentation d'Horus n'est pas nouvelle. M. Clermont-Ganneau a signalé
déjà1 une statuette en bronze duBritish Muséum, représentant un Horus hiéracocéphale
en costume militaire romain. L'habitude de traiter ainsi à la [romaine les anciens dieux
égyptiens se retrouve aussi sur certaines monnaies des nomes égyptiens frappées sous
Trajan, Hadrien, Antonin, Marc-Aurèle etDomitien. Sur une monnaie d'Apollonopolis,
la ville d'Horus, le dieu est figuré en costume militaire romain, tenant la hache de la
1. Reçue archéologique, 1877, I, p. 23. Voir la gravure à la p. 24.
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un personnage de type égyptien,, debout, la tête tournée à droite, le torse et les jambes
nus, vêtu de la shenti, coiffé du klaft. A droite et à gauche de ce personnage, deux
Anubis à tête de chien, drapés dans une longue tunique flottante, tournés l'un à droite,
l'autre à gauche. Enfin, à l'extrémité, deux éperviers coiffés d'une tiare, tournés l'un à
droite, l'autre à gauche. Ce sont des reproductions des types figurés de l'ancien art
égyptien; mais dans l'interprétation même de ces figures on reconnaît la touche d'un
artiste de l'époque romaine qui a perdu le sentiment du style et du caractère des modèles
qu'il copie.
Sur le relief supérieur sont représentés deux groupes de personnages séparés l'un de
l'autre par une colonne à chapiteau corinthien qui supporte l'extrémité de deux arcs.
L'un des groupes se compose de deux personnages, l'autre d'un seul. Le monument étant
incomplet, il est difficile de dire si le relief comprenait un plus grand nombre de person-
nages. Il paraît pourtant vraisemblable que sous la voûte de gauche, comme sous la
voûte de droite, était figuré un groupe de deux personnages dont un seul est resté.
D'autre part, si, comme nous allons le voir, deux des personnages représentés sont Isis
et Horus, il est fort probable que la troisième personne de la triade égypto-alexandrine,
Osiris-Sérapis, était représentée à droite d'Isis. Le monument, dans son intégrité, se
serait alors composé de trois arcades, abritant chacune un groupe de deux personnages,
au centre Isis, à gauche Horus, à droite Osiris, chacune des trois divinités étant
assistée d'un personnage.
Des trois personnages figurés sur notre relief, l'identification de deux ne peut élever
aucun doute. A gauche, un Horus militaire est assis sur un escabeau à quatre pieds,
sans dossier. Il est figuré de profil et tourné vers la droite. Le dieu est représenté sous
les traits d'un homme à tête d'épervier. Il est vêtu clu costume militaire des Romains,
c'est à dire d'une tunique à manches courtes, serrée à la taille par une ceinture bordée
en bas d'un clave; par-dessous, le dieu porte un pantalon, terminé, lui aussi, par un clave
qui s'arrête au milieu du mollet. Sur la tunique est jeté un manteau dont un pan appa-
raît sur l'épaule droite et dont la masse principale flotte sur l'avant-bras gauche du dieu.
Les pieds semblent chaussés d'une haute bottine. Delà main gauche, Horus s'appuie sur
un haut bâton terminé par une sorte de pomme. Sur le pouce de la main gauche vient se
greffer un agathodémon de grandes dimensions, en forme de momie et à tête d'épervier.
La main droite est relevée à hauteur de l'épaule, la paume en avant, faisant face au
personnage qui s'avance vers le dieu. Le geste paraît être un geste cle bienveillance plu-
tôt que cle défense.
Cette représentation d'Horus n'est pas nouvelle. M. Clermont-Ganneau a signalé
déjà1 une statuette en bronze duBritish Muséum, représentant un Horus hiéracocéphale
en costume militaire romain. L'habitude de traiter ainsi à la [romaine les anciens dieux
égyptiens se retrouve aussi sur certaines monnaies des nomes égyptiens frappées sous
Trajan, Hadrien, Antonin, Marc-Aurèle etDomitien. Sur une monnaie d'Apollonopolis,
la ville d'Horus, le dieu est figuré en costume militaire romain, tenant la hache de la
1. Reçue archéologique, 1877, I, p. 23. Voir la gravure à la p. 24.