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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 21.1899

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Nr. 1-2
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Naville, Edouard: Les plus anciens monuments égyptiens, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.12428#0118

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LES PLUS ANCIENS MONUMENTS ÉGYPTIENS

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une ville d'Egypte et non à une autre. Cette persistance devait être encore plus marquée
à une époque où les communications étaient moins fréquentes qu'aujourd'hui, et où par
conséquent le mélange des idées et des races provenant des divers points de l'empire
devait se faire moins facilement.

Ce n'est pas seulement l'art et l'industrie qui diffèrent dans l'ancienne période
thinite et celle de Memphis qui suivit. C'est, jusqu'à un certain point, la langue et
l'écriture. Cela n'a rien que de très naturel. On s'explique parfaitement que le parler
n'ait pas été absolument le même dans deux localités aussi éloignées que Négadah et
Memphis ; surtout quand ces localités n'avaient été encore que peu de temps réunies
sous le même sceptre. L'écriture étant la représentation du langage parlé était dans le
même cas. Nous trouvons à Hiéraconpolis des signes hiéroglyphiques qui nous paraissent
étranges; cela vient de ce que nous connaissons l'Ancien-Empire surtout par Memphis
ou par des monuments tels que ceux d'Assouan, d'une époque plus tardive que la période
thinite. Même pour les signes qui nous sont connus, il n'est pas certain que la lecture
de plusieurs d'entre eux doive être la même que dans les textes de la Ve et de la VIe dy-
nastie. Il me paraît probable que les signes phonétiques que nous trouvons dans les
noms des rois d'Abydos doivent, dans quelques cas, avoir une valeur idéographique;
par exemple, le du nom du roi Serpent, le cr^> du nom du roi Den. Cette pré-
dominance des signes idéographiques dans des monuments aussi anciens que la palette
d'El-Kab n'est pas pour nous étonner. Il en est de même dans les inscriptions de l'an-
cienne Chaldée. Ces différences sont intéressantes à étudier dans les monuments peu
nombreux qui ont conservé des traces d'archaïsme dans l'écriture et dans les mots, quoi-
qu'ils proviennent des environs de Memphis, et qui forment aussi une sorte de transi-
tion entre les deux périodes. Je signalerai dans ce genre les tombeaux que Mariette
considère comme archaïques, et ceux qu'il place au début de la IVe dynastie1. On voit
que les titres des tombes de ' ou de ^zz*> s> ne sont pas les mêmes que plus

tard. On y trouve des mots qui, à ma connaissance, disparaissent dans les textes posté-
rieurs2. Nous signalerons plus loin des traces d'archaïsme bien marqué dans la tombe
d'] V\ de l'époque de Snefrou, et l'un des monuments les plus anciens de la

nécropole memphitique.

Ce sont, à mon avis, des monuments des trois premières dynasties, qui ont été
trouvés récemment dans les nécropoles delà Haute-Égypte; mais avons-nous quelque
chose de Ménès lui-même? MM. Maspero et Borchardt nous l'affirment, et reconnais-
sent l'un et l'autre le nom du premier roi d'Égypte sur une petite tablette d'ivoire,
malheureusement incomplète, qui a été trouvée dans la nécropole de Négadah, et qui est
maintenant au Musée de Gizèh3. Cette opinion a été admise par la plupart des égypto-

1. Mastabas, p. 68 et suiv.

2. J'en donnerai comme exemple le mot U <rr>, qui paraît désigner une femme de rang inférieur ha-

j—p-1 A/VNAAA © ,

bitant dans un H h .Cf. Lepsius, Auslo., pl. IX; Mariette, Mastabas, p. 70, 94, 483; Pétrie, Medum,
pl. IX.

3. Voir la planche, faite d'après une photographie que je dois à l'obligeance de M. le professeur Hess. La
reproduction est notablement plus grande que la tablette elle-même.
 
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