déjà dans le livre de Théodosius, De Situ Terrœ sanctœ, ouvrage du commencement
du VIe siècle de notre ère, et que l'on retrouve, à l'exception de Sabbatios et de Pro-
batios, dans les traditions éthiopiennes.
On comprend mieux, maintenant, l'intention qui avait associé, sur les murs de ce
tombeau devenu église, tant d'éléments d'une apparence aussi disparate. C'est pour
mettre les parois sous protection, c'est pour en bannir toute sorte d'influences nuisibles
que l'on avait eu recours à cette lettre du Christ au roi Abgar et à ces listes de noms,
auxquelles on s'était accoutumé d'attribuer une force protectrice magique. La lettre
adressée au roi Abgar finit par telle formule même : « Moi, Jésus, j'ai écrit cette lettre
de ma propre main, afin qu'au lieu où cette écriture sera appliquée, aucun pouvoir
(8jva,uiç) hostile (mot à mot : àvTixe((xlvûv) ne puisse s'approcher à jamais. » On sait qu'en
vertu de cette assertion, l'original prétendu de cette lettre avait été attaché sur la
muraille de la porte de la ville d'Édesse, et que, malgré cette précaution, la ville a
été prise.
Les quarante martyrs de la ville de Sébaste appartiennent au nombre des saints
auxquels l'Eglise copte a consacré un culte spécial. Quant à cela, il suffit de renvoyer
le lecteur aux rituels, par exemple celui des Theotokia (p. 42; 184). L'emploi qu'on
faisait des noms de ces martyrs à des usages magiques paraît avoir été très répandu
dans l'Égypte chrétienne. C'est ainsi que, dans une collection d'incantations, de formules
magiques et de talismans, qui jadis appartenait à un magicien copte, collection que,
maintenant, possède le Musée de Berlin, se trouvent sur trois papyrus des noms ap-
partenant à ce catalogue et que deux fois on y en lit l'énumération entière (voy. Erman,
dans la Zeitschrift de 1895, p. 46, et la publication de ces documents dans le Recueil
des JEgyptische Urkunden aus den Kôniglichen Museen zu Berlin, koptische und
arabische Urkunden, vol. I, nos 8, 19 et 20). De plus, la publication des Manuscrits
coptes du Musée d'Antiquités des Pays-Bas à Leyde, que nous devons à MM. Pleyte
et Boeser, a fait connaître un livre copte écrit sur papyrus, qui contient un recueil de
textes magiques; et c'est dans ce livre que la correspondance du Christ avec le roi
Abgar, le catalogue des sept dormants d'Éphèse et le catalogue des quarante martyrs
de Sébaste se trouvent réunis ensemble et font corps avec les exorcismes et prières
magiques de saint Grégoire le Grand. Même, les inscriptions divisives servant de
titre aux différents catalogues et à la lettre du Christ sont à peu près identiques dans
l'inscription de Faras et dans le recueil de Leyde. On peut en conclure que, pour les
inscriptions de Faras, ces documents ont été empruntés avec leurs titres à un recueil
très semblable à celui de Leyde, mais qui contenait de plus la formule latine, qui com-
mence par Sator.
M. Nathanaël Bonwetsch a publié, dans une étude spéciale qu'il a faite récemment
du Testament des quarante martyrs (voy. Studien zur Geschichte der Théologie und
Kwche herausgegeb. von N. Bonwetsch und R. Seeberg, vol. I, p. 80 et 84, note 1),
quatre différents catalogues de ces martyrs : le catalogue qui est contenu dans le
Testament des martyrs de Sébaste, le catalogue que nous offrent les Actes grecs de ces
martyrs, le catalogue des Acta Sanctorum et celui de la Passio beati Gorgonii. Comme
du VIe siècle de notre ère, et que l'on retrouve, à l'exception de Sabbatios et de Pro-
batios, dans les traditions éthiopiennes.
On comprend mieux, maintenant, l'intention qui avait associé, sur les murs de ce
tombeau devenu église, tant d'éléments d'une apparence aussi disparate. C'est pour
mettre les parois sous protection, c'est pour en bannir toute sorte d'influences nuisibles
que l'on avait eu recours à cette lettre du Christ au roi Abgar et à ces listes de noms,
auxquelles on s'était accoutumé d'attribuer une force protectrice magique. La lettre
adressée au roi Abgar finit par telle formule même : « Moi, Jésus, j'ai écrit cette lettre
de ma propre main, afin qu'au lieu où cette écriture sera appliquée, aucun pouvoir
(8jva,uiç) hostile (mot à mot : àvTixe((xlvûv) ne puisse s'approcher à jamais. » On sait qu'en
vertu de cette assertion, l'original prétendu de cette lettre avait été attaché sur la
muraille de la porte de la ville d'Édesse, et que, malgré cette précaution, la ville a
été prise.
Les quarante martyrs de la ville de Sébaste appartiennent au nombre des saints
auxquels l'Eglise copte a consacré un culte spécial. Quant à cela, il suffit de renvoyer
le lecteur aux rituels, par exemple celui des Theotokia (p. 42; 184). L'emploi qu'on
faisait des noms de ces martyrs à des usages magiques paraît avoir été très répandu
dans l'Égypte chrétienne. C'est ainsi que, dans une collection d'incantations, de formules
magiques et de talismans, qui jadis appartenait à un magicien copte, collection que,
maintenant, possède le Musée de Berlin, se trouvent sur trois papyrus des noms ap-
partenant à ce catalogue et que deux fois on y en lit l'énumération entière (voy. Erman,
dans la Zeitschrift de 1895, p. 46, et la publication de ces documents dans le Recueil
des JEgyptische Urkunden aus den Kôniglichen Museen zu Berlin, koptische und
arabische Urkunden, vol. I, nos 8, 19 et 20). De plus, la publication des Manuscrits
coptes du Musée d'Antiquités des Pays-Bas à Leyde, que nous devons à MM. Pleyte
et Boeser, a fait connaître un livre copte écrit sur papyrus, qui contient un recueil de
textes magiques; et c'est dans ce livre que la correspondance du Christ avec le roi
Abgar, le catalogue des sept dormants d'Éphèse et le catalogue des quarante martyrs
de Sébaste se trouvent réunis ensemble et font corps avec les exorcismes et prières
magiques de saint Grégoire le Grand. Même, les inscriptions divisives servant de
titre aux différents catalogues et à la lettre du Christ sont à peu près identiques dans
l'inscription de Faras et dans le recueil de Leyde. On peut en conclure que, pour les
inscriptions de Faras, ces documents ont été empruntés avec leurs titres à un recueil
très semblable à celui de Leyde, mais qui contenait de plus la formule latine, qui com-
mence par Sator.
M. Nathanaël Bonwetsch a publié, dans une étude spéciale qu'il a faite récemment
du Testament des quarante martyrs (voy. Studien zur Geschichte der Théologie und
Kwche herausgegeb. von N. Bonwetsch und R. Seeberg, vol. I, p. 80 et 84, note 1),
quatre différents catalogues de ces martyrs : le catalogue qui est contenu dans le
Testament des martyrs de Sébaste, le catalogue que nous offrent les Actes grecs de ces
martyrs, le catalogue des Acta Sanctorum et celui de la Passio beati Gorgonii. Comme