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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 21.1899

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Nr. 3-4
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Maspero, Gaston: Sur une formulette des pyramides
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https://doi.org/10.11588/diglit.12428#0162

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SUR UNE FORMULETTE DES PYRAMIDES

151

J'ai expliqué, il y a quinze ans, le seul qui présentât quelque difficulté, ZZ^l : c'est
le cou, la gorge, avec le sens secondaire que ce mot assume de poitrine, sein, mamelle,
et la traduction littérale de la locution ( j '^,J1 ' sera, pour prendre le sens que
Brugsch prête à ( '.' ^ en pareille position (Dict. hiérogl., SuppL, p. 101), « celle
» qui appartient (die gehôrige) à la gorge de Râ », avec une ambiguïté d'expression
qu'on ne peut rendre dans nos langues. La déesse invoquée est la flamme, ou plutôt,
AAAAA^Jj ( étant un pluriel, les flammes, mais les flammes représentées collectivement
par une seule personne, si bien que tout ce qui suit, adjectifs et verbe, est un singulier.
Le rédacteur du texte me paraît d'ailleurs avoir joué sur le double sens auquel le mot
A~ww J ( ^ prêtait de flamme matérielle et de flamme personnifiée. En tant que flamme
matérielle, elle est dans la gorge de Râ, et elle est vomie par lui contre ses ennemis;
en tant que flamme déesse, son image peut être suspendue comme une amulette au cou
du dieu, et c'est ce dernier sens que M. Piehl préfère1. Il me paraît qu'ici, comme
dans bien des cas, le scribe a conçu les deux idées à la fois, et je traduirai sans trop
préciser : « qui est à la gorge de Râ. »

Cela dit, la formulette comprend : 1° l'appel à la déesse, développé en deux
membres de phrase parallèles; 2° l'indication de celle de ses actions dont on attribue
le bénéfice au mort :



Ci Ci

' ci ' v\ Flamme[s], amie d'Horus,

^JJ 0 Noire-de-Buste, qui es à la gorge de Râ,

( s=> Tu es vers le ciel,

2

0

4KÏD

□ ^

N. est vers le ciel !

i—j

Et de façon moins servile : « Flamme amie d'Horus, — déesse au Buste noir qui
» es à la gorge de Râ, — ainsi que tu montes au ciel, — N. monte au ciel! » La traduc-
tion Noire-de-Buste n'est qu'un à peu près, et il vaudrait mieux dire peut-être Noire
par-devant, qui conviendrait en même temps à la flamme matérielle et à la flamme
déesse. L'épithète répond exactement à la façon dont le feu est représenté dans les
peintures détaillées des hypogées : un foyer jaune clair, enveloppé d'une zone rouge vif,
dont lès languettes sont cernées de courtes fumées noires.

Tel est ce chapitre minuscule : si petit qu'il soit, on doit, pour le comprendre et
pour en comprendre la traduction, essayer cle se figurer l'objet matériel dont il parlait
et la manière dont les Égyptiens figuraient cet objet. Je ne veux point poser la plume
sans noter une observation très générale et que personne n'a faite encore, à ma connais-
sance. Les chapitres en lesquels les textes des Pyramides se divisent sont séparés les

1. Contribution au Dictionnaire hiéroglyphique, dans les Proceedings de la Société d'Archéologie
biblique, t. XX, p. 318.


 
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