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SUR UNE FORMULETTE DES PYRAMIDES
uns des autres par un signe ainsi figuré, □__Les traits qui le composent rejoignent
les traits tracés entre les colonnes de signes, de manière que les chapitres sont enfermés
dans-des rectangles fort longs, qui se prolongent de colonne en colonne en
bien des cas. Pour mieux faire comprendre ce que je dis, je reproduis ci-
joint le petit chapitre de la flamme, tel qu'on le voit dans la Pyramide de
Teti, en retournant toutefois les signes de gauche à droite. Si l'on examine
J| ^| l'ensemble, on s'aperçoit que la formula-est enfermée dans son rectangle,
du château,
û
J
AAA/WX
Cl
1
0
I
□
1
n
comme le nom d'une ville dans le signe
□ g '
U
etc., et
dinaires
que les lignes qui l'enveloppent, réduites aux dimensions or-
d'un hiéroglyphe courant, forment ce signe même . Chacune des formules
est donc considérée comme close de murs et habitant une enceinte fortifiée,
probablement contre les pouvoirs qui tendraient à la détruire sur la paroi, et,
par conséquent, à priver le mort de son bénéfice. Si l'on se rappelle alors
que les chapitres d'un ouvrage ou d'un recueil s'appellent <y> et que le
sens porte et non bouche est bien indiqué dans cet emploi par les analogies
sémitiques, ^Ul, on doit avouer qu'ici au moins l'imagination égyptienne a
développé la métaphore d'une façon logique : il fallait une porte <~^> pour
pénétrer dans l'enceinte où les formules se tenaient cloîtrées. Cela dit, l'idée
du cadre employé dans les Pyramides a-t-elle été suggérée aux scribes par
l'usage antérieur du mot j dans le sens de chapitre, ou l'idée d'appeler un
chapitre ^ porte leur est-elle venue après qu'ils eurent déjà imaginé le
cadre en forme de
J3
château, ou bien les deux idées sont-elles contempo-
raines l'une de l'autre et sont-elles nées en même temps? Le certain c'est
qu'on rencontre l'emploi du cadre ^ et le sens chapitre de | la porte,
dans les textes des Pyramides : à cette hauteur d'antiquité, il est difficile
pour le moment de juger cette petite question de généalogie linguistique.
J'ajouterai que le signe employé dans les papyrus hiératiques de l'âge
classique pour séparer deux lettres, par exemple, ou deux textes différents,
et qui répond à l'hiéroglyphique ^--a. r^—û, de même époque, me paraît
provenir du signe en usage aux siècles des Pyramides. En effet, la divi-
sion —a a un rapport de forme très réel avec le signe -__a : il simule assez
bien le tronçon du bras replié, et il ne diffère de r>_a ou de _a et de
jj tous les signes du même genre que par l'absence de la main —a. Il y aurait
là, comme dans bien des cas, une confusion provenant de la similitude des
formes hiératiques, que je n'en serais pas étonné.
SUR UNE FORMULETTE DES PYRAMIDES
uns des autres par un signe ainsi figuré, □__Les traits qui le composent rejoignent
les traits tracés entre les colonnes de signes, de manière que les chapitres sont enfermés
dans-des rectangles fort longs, qui se prolongent de colonne en colonne en
bien des cas. Pour mieux faire comprendre ce que je dis, je reproduis ci-
joint le petit chapitre de la flamme, tel qu'on le voit dans la Pyramide de
Teti, en retournant toutefois les signes de gauche à droite. Si l'on examine
J| ^| l'ensemble, on s'aperçoit que la formula-est enfermée dans son rectangle,
du château,
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□
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n
comme le nom d'une ville dans le signe
□ g '
U
etc., et
dinaires
que les lignes qui l'enveloppent, réduites aux dimensions or-
d'un hiéroglyphe courant, forment ce signe même . Chacune des formules
est donc considérée comme close de murs et habitant une enceinte fortifiée,
probablement contre les pouvoirs qui tendraient à la détruire sur la paroi, et,
par conséquent, à priver le mort de son bénéfice. Si l'on se rappelle alors
que les chapitres d'un ouvrage ou d'un recueil s'appellent <y> et que le
sens porte et non bouche est bien indiqué dans cet emploi par les analogies
sémitiques, ^Ul, on doit avouer qu'ici au moins l'imagination égyptienne a
développé la métaphore d'une façon logique : il fallait une porte <~^> pour
pénétrer dans l'enceinte où les formules se tenaient cloîtrées. Cela dit, l'idée
du cadre employé dans les Pyramides a-t-elle été suggérée aux scribes par
l'usage antérieur du mot j dans le sens de chapitre, ou l'idée d'appeler un
chapitre ^ porte leur est-elle venue après qu'ils eurent déjà imaginé le
cadre en forme de
J3
château, ou bien les deux idées sont-elles contempo-
raines l'une de l'autre et sont-elles nées en même temps? Le certain c'est
qu'on rencontre l'emploi du cadre ^ et le sens chapitre de | la porte,
dans les textes des Pyramides : à cette hauteur d'antiquité, il est difficile
pour le moment de juger cette petite question de généalogie linguistique.
J'ajouterai que le signe employé dans les papyrus hiératiques de l'âge
classique pour séparer deux lettres, par exemple, ou deux textes différents,
et qui répond à l'hiéroglyphique ^--a. r^—û, de même époque, me paraît
provenir du signe en usage aux siècles des Pyramides. En effet, la divi-
sion —a a un rapport de forme très réel avec le signe -__a : il simule assez
bien le tronçon du bras replié, et il ne diffère de r>_a ou de _a et de
jj tous les signes du même genre que par l'absence de la main —a. Il y aurait
là, comme dans bien des cas, une confusion provenant de la similitude des
formes hiératiques, que je n'en serais pas étonné.