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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 21.1899

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Nr. 3-4
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Naville, Edouard: Figurines égyptiennes de l'époque archai͏̈que
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https://doi.org/10.11588/diglit.12428#0225

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214

FIGURINES ÉGYPTIENNES DE L'ÉPOQUE ARCHAÏQUE

ayant conduit à l'Aphrodite hellénique au travers de bien des transformations. A ren-
contre de cette opinion, M. Salomon Reinach a soutenu que la déesse nue était une
importation d'Occident en Orient, et que ce type était né dans les îles de la mer Égée,
d'où il se serait répandu en Asie; mais nous sommes ramenés à l'ancienne idée par la
découverte de nombreuses statuettes de ce genre, faite par l'Expédition américaine en
Mésopotamie dans les couches chaldéennes les plus profondes. En outre, si la figurine
qui nous occupe est vraiment de l'époque thinite, comme je ne puis m'empêcher de le
croire, elle laisse bien loin derrière elle, comme antiquité, les statuettes égéennes les
plus anciennes. Si on la compare aux figurines chaldéennes de Niffer, il y a là certaine-
ment un trait de ressemblance entre les deux civilisations, à ajouter à ceux qui ont été
signalés par MM. Hommel et de Morgan, et dernièrement par M. Heuzey.

Ce n'était pas une simple amulette; elle a servi à contenir un liquide quelconque,
car elle est creuse dans toute sa longueur, et elle a une ouverture au sommet du crâne
pour verser le contenu. La chevelure est relevée en forme de diadème, une tresse épaisse
aboutissant au milieu du dos forme une anse à l'aide de laquelle on suspendait cette
figurine quelque part, car cette bouteille à forme humaine ne pouvait pas se tenir debout.
Elle devait renfermer un liquide particulièrement précieux, dont l'effet magique ou
curatif était très efficace et qui était censé sortir des seins de la déesse, si c'en est une.
Ce qui le ferait croire, c'est une offrande funéraire qu'on rencontre assez souvent dans
les tombes du Nouvel-Empire. Il s'agit de deux vases presque toujours de forme allongée

et qui portent le nom de °Mfr\ iAi, -^<-^! ou I . Ils renferment

ou de l'eau aawa ou quelquefois du lait ( La formule d'offrande est la suivante :

AAAAAA liû û

AAAAAA n A A 7—7 ^ Ci

J 1 jj\ /-^ | ^ « Tu reçois l'eau qui jaillit des seins de ta mère

AAAMA AAAAAA
V----AAAAAA

Isis. »

Il est possible qu'il y ait là l'un de ces jeux de mots fréquents dans les inscriptions
égyptiennes, et qui reposerait sur l'assonance entre [~~le nom des vases, et le

jlllltuuij y AAAAAA

mot «wv«y, les seins. Mais, de même qu'un grand nombre d'offrandes, comme, par
exemple, le vin, se nomment ce Para^ 'es rattacher à Horus, il est

possible que le liquide offert dans ces vases fût censé réellement être le lait de la déesse.
Je crois aussi que c'était pour contenir une substance du même genre, et dont le grand
prix ne permettait de mettre qu'une petite quantité, qu'on a fait une cavité de
1 pouce 1/4 de profondeur dans la tête de l'une des figurines trouvées par M. Pétrie4.

La statuette noire que nous venons de décrire est d'un travail si grossier qu'on ne
peut guère tirer de conclusions du type de la physionomie. Le nez est très proéminent,
les yeux démesurément grands, le menton plutôt effacé. Il est toujours un peu hasardé
de fixer une date pour un objet dont on ne connaît pas la provenance exacte. Les fouilles
ultérieures montreront si je me suis trompé en assignant cette figurine à l'époque

1. Deir el-Bahari, I, pl. VI à VII; Lepsius, Denkm., III, 48.

2. Schiaparelli, Lihro dei Funerall, II, p. 330.

3. Dùmichen, Hist. Inschr., II, pl. 6, 1. 11.

4. Nagada, p. 14.
 
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