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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 21.1899

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Nr. 3-4
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Naville, Edouard: Figurines égyptiennes de l'époque archai͏̈que
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https://doi.org/10.11588/diglit.12428#0226

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FIGURINES ÉGYPTIENNES DE L'ÉPOQUE ARCHAÏQUE

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thinite. Ce qui m'a paru militer le plus fortement en faveur de cette date, c'est la
nature de la terre cuite, qui est tout à fait celle de la poterie noire de Nagada et
d'Abydos. C'est aussi le fait d'avoir trouvé, dans une collection qui date de bien des
années, deux figurines faites pour un emploi analogue, et qui sont de l'autre genre cle
poterie de Nagada, la terre rouge avec ornements peints en noir, comme cela se voit
sur un grand nombre de vases et sur les figurines de M. Pétrie.

Ces deux terres cuites, qui sont creuses aussi et qui servaient de vases., appar-
tiennent toutes deux au Musée d'Athènes, à la collection Démétrio, où, grâce à l'obli-
geance de MM. Cavvadias et Stais, j'ai pu les faire photographier. Elles sont toutes
deux de cette pâte rouge lissée, dont sont faits la grande majorité des vases trouvés
dans ces anciennes sépultures. Celle de la planche II représente une femme agenouillée
et visiblement près de devenir mère. Les membres inférieurs sont à peine détachés,
sauf les pieds sur lesquels elle est appuyée. En revanche, les deux bras reposant sur les
genoux sont assez bien modelés, surtout le long du dos. Il en est de même des seins
qui sont très proéminents. En tenant compte des conventions de la reproduction gra-
phique, on peut dire que cette femme est dans la position figurée par l'hiéroglyphe (W),


qui sert de déterminatif aux verbes « concevoir » et « être enceinte ». Tout le travail est
très grossier, en particulier les traits de la physionomie. La figure est inégale. Le côté
gauche étant plus petit, elle est tournée légèrement dans cette direction; les yeux sont
d'un relief peu marqué. On les a dessinés au pinceau d'une grandeur très exagérée; le
nez est gros et court, les lèvres épaisses, le menton plutôt fuyant. Cette femme porte
un collier dessiné en noir sur la gorge et sur la nuque. On a également peint en noir le
bout des seins et les ongles. La figure est creuse comme celle cle Louxor, mais elle n'a
pas une simple ouverture sur le crâne. Sur le sommet de la tête est un cou cle bou-
teille, duquel part une anse qui aboutit derrière la tête. Devons-nous voir dans cette
terre cuite une simple femme ou une déesse? Je ne saurais le dire; mais il me semble
probable que le liquide qui était clans la cavité intérieure était considéré comme ayant
une influence quelconque sur la parturition, cela me parait indiqué par la forme du
vase qui le renfermait.

La figure de la planche III, de même grandeur et de même substance que l'autre, d'un
travail tout à fait analogue, doit provenir cle la même tombe. Cette fois, c'est une figure
masculine. Une ligne noire peinte autour du cou paraît incliquer le bord d'un vêtement
dont ce personnage serait revêtu et duquel on voit sortir les jambes. Comme la femme,
il est agenouillé, mais il a les deux coudes attachés derrière le clos ; ce qui inclique que
c'est un prisonnier. Le lien qui joint les deux coudes est strié de noir; les cheveux sont
marqués par des points noirs semés sur le crâne, et on lui a peint une barbiche au
menton. Les yeux sont traités comme ceux de la femme, les lèvres ont été accentuées
par un instrument tranchant qui a gratté le vernis. La figurine est creuse comme
l'autre, l'orifice cle la cavité est au sommet cle la tète; l'anse qui allait clu crâne aux
épaules était brisée et a été refaite.

Voilà donc trois terres cuites dont on ne peut nier qu'elles diffèrent considérable-
ment des objets de même nature, cle style vraiment égyptien, et que nous pouvons
 
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