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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 21.1899

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Nr. 3-4
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Groff, William: Moi͏̈se et les magiciens à la cour du pharaon: d'après la tradition chrétienne et les textes démotiques
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.12428#0234

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moïse et les magiciens a la cour du pharaon

auxquelles fait allusion le passage précité de l'épître à Timothée, sont censées se dérouler
sous les règnes de Ramsès II et de Mer-en-ptah. On sait que le grand magicien de ces
temps-là fut le prince j|i Ha-m-us, fils de Ramsès II, frère de Mer-en-ptah1 et

de Bent-anta. La forme hiératique de son nom correspondrait aux signes hiérogly-
phiques, de même en démotique2 ; mais, fait assez fréquent dans cette dernière écriture,
les caractères employés pour écrire le nom du prince magicien sont susceptibles de
diverses lectures. Il paraît même y avoir eu une sorte d'hésitation quant à la forme
graphique de l'un des signes en démotique; ainsi, dans le Roman de Setna3, on

trouve J'IÇ^il^'l^0) \i) e* {^4-^ ^f3 (f& > c es^ ^en une transcription, ou des équi-
valents démotiques, de la vraie et ancienne forme du prototype hiéroglyphique (ou
hiératique), du nom du prince écrit ^^^l^' dont la lecture est Ha-m-us ou, si
l'on veut, Kha-m-oïs*. Mais, dans la transcription démotique, le premier signe ^
peut être lu soit s ha, soit ^ ma; Ç est pour (ou ^j), mais ressemble à , c'est-à-dire

[ a, complément phonétique de | ma; 3 est ^^m; ou k> est bien l'équivalent
démotique cle j us%, mais, — et surtout pour les personnes qui ne sont pas très fami-
lières avec l'écriture démotique, la lecture en serait bien difficile, — on sera très porté
à y reconnaître des caractères alphabétiques, ||^, Jj b, et l ou /, <=> er; enfin, *j est
pour 1 s. Ainsi, on pouvait lire ce nom propre, soit Ha-m-us, ou Hà-m-b-r-s, ou
bien M-a-m-b-r-s. Saint Jérôme, dans le passage précité de l'épître à Timothée,
dit : Quemadmoclum autem Jannes et Mambres restiterunt Moysi... Alors, sans
doute, Jambrès est pour Mambrès, qui est une transcription de la lecture ^ Jj^. J
<=> 1 ^ Mambrès, de la forme démotique du nom du prince Ha-m-us, le célèbre
magicien du temps de la XIXe dynastie, et dont la renommée fut encore bien grande
à l'époque grecque et romaine, et même a été transmise jusqu'à nous, aujourd'hui6.

L'identification du Mambrès de la tradition chrétienne avec Ha-m-us des textes

1. Revillout, Le Roman de Setna, iutrodiictkrn.

2. Ibid., p. 7.

3. Papyrus, col. V (111), 1. 4 et 7 (cf. VI (IV), dernière ligne). Voyez Revillout, Le Roman de Setna,
p. 123, 128 (cf. 215); Hess, Der demotische Roman von Stne Ha-m-us, p. 108, 111 (cf. p. 141).

4. Maspero, Zeitschrlft fur àgyptische Sprache, 1877, p. 143.

5. L'équivalent démotique du signe j us se trouve à la colonne V (III), 1. 4, du Roman cle Setna, dans le
nom du roi Uscrmara. Le signe us a ici la forme graphique J-jj/, mais, dans ce cas, il est employé pour rendre
la syllabe us, ordinairement écrite par le signe ""j user. Ce signe est remplacé, à la ligne 7, par ^Uji as^r
(pour user). Sur | us et "j user, voyez Urugsch, Dictionnaire, p. 348-350; cf. Maspero, Zeitschrift, 1877,
p. 143 (précité). Notons encore que le signe paraît avoir été lu Sx; Exaav, "Avvaç, 'lavvîjc; (voyez Manethon,

édition Unger, p. 120, 145 et suiv.).

6. Groff, Discours (inédit) prononcé au Lane Theological Seminary, Cincinnati, le 3 décembre 1898. Il
paraît, ainsi que le Dr Wise, de Cincinnati, me l'a fait remarquer,' que la forme Mambres aurait été connue à
la tradition juive (voyez The American Israélite, du 26 janvier 1899). Jambrès est probablement une faute
causée par •'Jayvîjç. On trouve aussi Manès (cf. The American Israélite, précité), ce nom serait bien un nom
propre égyptien, mais il est peut-être une faute causée par le voisinage de Mambrès, comme 'Iajjiêpîjç par
'Iavvïjç. Selon la tradition, "Iavv7,c; fut un Juif. (Cf. Pline, précité.) Probablement, selon la légende primitive,
l'Égyptien Hamus = Mambrès seul fut l'adversaire de Moïse (et Aaron?). (Il est peu probable que Mambrès
et Manès ('Iaw^ç) soient une seule personne, 'Iavvrjç; cf. le frère de Setna, nommé dans le Roman de Setna,
col. IV (II). J'espère revenir sur ces questions bientôt.) Pour Ha-m-us, voyez Revillout, Le Roman de Setna,
introduction.
 
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