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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 23.1901

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Nr. 1-2
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Moret, Alexandre: Le titre "Horus d'or" dans le protocole pharaonique
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https://doi.org/10.11588/diglit.12426#0030

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24

le titre « horus d'or » dans le protocole pharaonique

d'un second exemplaire hiéroglyphique complet du décret de Rosette1, — que Jjg^ a
son équivalent démotique dans les deux mots ho kœki et son équivalent grec dans
(Pa<TiXeiWcoç) àvciTOzXwv 6n:ep.Tépou, c'est-à-dire « superior inimicis2 ». Quel est cet ennemi?
se demande Brugsch; c'est celui qu'Horus, « vengeur de son père », a vaincu, Sit-
Typhon. Le signe de l'or, noub Ç^\, est employé ici par allitération avec l'ethnique

Noubti « l'habitant de la ville Noub, Ombos », épithète caractéristique du meur-

trier d'Osiiïs. Le groupe représenterait donc précisément Horus sur Sit d'Ombos,
c'est-à-dire dominant son adversaire, triomphant de Sit-Typhon. Dans un de ses
derniers ouvrages, Brugsch remarque aussi que les épithètes variées qui suivent dans
le protocole de chaque pharaon l'élément fixe Hor noub expriment souvent le triomphe
du roi sur ses ennemis, assimilés à Sit : « vainqueur des Asiatiques, des étrangers,
fort du glaive, fort de courage3, » etc. L'opinion de Brugsch a été généralement
adoptée; E. de Rougé en voit même la confirmation dans ce fait que Papi Ier, qui
ajouta aux deux Égyptes la province de Nubie, s'intitule 1^^/^. c'est-à-dire « le
triple Horus vainqueur » de la Thébaïde, du Delta et de l'Ethiopie.4.

Notre intention n'est point de contester l'interprétation donnée par Brugsch des
inscriptions ptolémaïques de Rosette ou de Philse. Ainsi que le suggèrent les transcrip-
tions démotique et grecque, le groupe Hor noub pouvait bien être interprété Hor
Noubti aux basses époques; mais on sait, par d'autres exemples, combien, à l'époque
grecque, certains titres ou expressions officiels ont été détournés de leur sens premier.
Ainsi, on ne saurait considérer que l'épithète ^37 nib hibou sitou ait été rendue
exactement par xuptoç -upiaxovcae-nfipfStov, « seigneur des panégyries trentenaires », attendu
que ces panégyries ne sont, à l'origine, nullement trentenaires et qu'elles ne tombent
jamais que par hasard sur la trentième année d'un règne. — Nous doutons aussi qu'avant
la basse époque on ait pu écrire l'épithète du dieu Sit Noubti, « l'Ombien », autrement
que avec le J caractéristique de l'orthographe d'Ombos et le ^, indice du nom

ethnique3. Si, à l'époque grecque, noub a fait penser à Noubti, c'est peut-être à cause
de la vogue du sanctuaire d'Ombos, où le culte typhonien de Sobkou était en grand
honneur depuis que les Ptolémées avaient magnifiquement restauré le temple local, et
depuis qu'Ombos était devenu métropole d'un nome particulier, « l'Ombitès6 ». Aussi
nous demandons-nous si l'expression Hor noub ne signifie pas simplement « Horus
d'or », et non point « Horus sur Sit ».

D'abord, pour justifier la traduction « Horus sur Sit », nous doutons qu'on puisse
tirer grand parti des épithètes variables qui accompagnent et commentent l'élément
a Hor noub ». Jusqu'à la fin du Moyen-Empire thébain, ces épithètes sont très courtes :

1. Publié par Bouriant dans le Recueil, t. VI, p. 1-20.

2. H. Brugsch, loc. cit., p. 13-14.

3. Die jEc/yptologie, p. 202.

4. E. de Rougé, Recherches sur les monuments qu'on peut attribuer aux six premières dynasties, p. 116-
117. Cf. Maspero, Histoire, I, p. 262 et 416.

5. Voir les mémoires de Pleyte, Sur quelques monuments relatifs au dieu Set, et d'Ed. Meyer, Set-

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Typhon, où les très nombreux exemples de Noubti ont toujours l'orthographe ^ ou .

6. Brugsch, Dictionnaire géograpliique, p. 318.
 
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