LE TITRE a HORUS D'OR » DANS LE PROTOCOLE PHARAONIQUE
25
Ousirniri s'appelle IJ^ « Hor noub est divin »; Papi II, « Hor noub prime
Amenemhaît Ier, // f | \^ « Hor noub renouvelle les naissances » ; Amenemhaît II,
a Hor noub est juste de voix » ; un des Sobkouhotpou, « Hor
noub a ses doubles divins ». Jusqu'ici, rien ne se rapporte à l'idée d'Horus « triom-
phant1 ». A partir de la XVIII3 dynastie, l'épithëte se développe en plusieurs ex-
pressions de deux mots, relatives aux événements du règne et en particulier aux faits
de guerre; c'est à ces épithètes que Brugscli fait allusion. Il est certain que la plupart
des pharaons de la XVIIIe et de la XXe dynastie font suivre leur titre de termes tels
que « frappeur des 9 arcs », |^ ^ ^ | | ' ' 0U (< ^raseur ^es Anou », ^ D ma!>s
chacun de ces rois attache aussi au même titre Hor noub des épithètes à sens pure-
ment religieux ou pacifique. Par exemple, Touthmès III est « illustre par ses levers »,
W \> , en même temps que « grand du glaive, écraseur des 9 arcs » ;
■ w i__a _zf iii
Aménophis III, pourvu de sept épithètes, se dit « brillant de devenirs, grand de mer-
veilles », t^j|fl |j| J^Sc | ' tou^ autarjt clue (( frappeur des Monitiou, écraseur des
Tehennou »; Ramsès II, qui use d'une douzaine cle formules, n'en a que trois nettement
belliqueuses. Le caractère multiple, verbeux, contradictoire de ces épithètes, semble
leur des 9 arcs »
• , qualité que
s'attribuent la plupart des Ramsès. Aussi nous semble-t-il qu'on ne peut s'appuyer,
pour préciser le vrai sens du titre Hor noub, que sur les épithètes uniques, invariables
et plus significatives des pharaons de l'Ancien-Empire.
Sous l'Ancien-Empire, les épithètes se réduisent à un seul groupe, parfois à un
signe. Snofroui, le premier pharaon qui utilise le titre, l'emploie tout seul; il intercale
prouver qu'elles étaient devenues vagues, peu significatives; « frap
s'ajoutait après Hor noub aussi aisément que « riche d'années »
simplement dans son cartouche. Après lui, on trouve pour Chéops , pour
Chephren ] j^?, pour Ousirniri l J^5, pour Papi Ier ff^hVK; p0ur Mihtimsaouf Ier
pour Papi II ] Les formes telles que j^iî^> ou sont très significatives. Chacun
sait que ces deux éperviers symbolisent les dieux des deux parties de l'Egypte, Horus
et Sit, les jumeaux qui s'étaient partagé le monde; à ces deux divinités on assimilait
le pharaon possesseur des deux Égyptes qui sont les deux moitiés d'Horus et cle Sit
C C '.-^-i ^ , var. -S- J^J^.). Si donc ^^.^^ sont Horus et Sit, il devient
difficilement admissible que fVi soit Noubti, c'est-à-dire Sit; en effet, on aurait alors
« Horus et Sit sur Sit », « vainqueurs de Sit », ce qui est inexplicable ici3.'Il nous
semble donc que dans des expressions de ce genre la traduction « or » s'impose pour
r», ce qui est conforme à l'orthographe et au sens radical du signe.
L Les exemples dans Lepsius, Kônigsbuch, passim.
2. Cette forme semble analogue à ^^^^ employée pour désigner les dieux des deux moitiés de
la vallée du Nil (les rives est et ouest, ou le nord et le sud). — (Cf. Lepsius, Denkm., III, 186; Éd. Meyer,
Set-Typhon, p. 35; Ed. Naville, Recueil, t. XXI, p. 121.)
3. Au contraire, des exemples de l'expression |sj, qui semble bien devoir se traduire par « Sit d'or » et
non pas « Sit Noubti », sont donnés par Pleyte, Sur quelques monuments relatifs au dieu Set, pl. VII, n° 145,
et pl. III, nos 4 et 13. Au n° 13 correspond un Sit, double couronne en tête, glaive et massue en mains, c'est-
à-dire en costume royal, ainsi qu'il convient à un dieu qui porte le « nom d'or ».
recueil, xxiii. — nouv. sér., vii. 4
25
Ousirniri s'appelle IJ^ « Hor noub est divin »; Papi II, « Hor noub prime
Amenemhaît Ier, // f | \^ « Hor noub renouvelle les naissances » ; Amenemhaît II,
a Hor noub est juste de voix » ; un des Sobkouhotpou, « Hor
noub a ses doubles divins ». Jusqu'ici, rien ne se rapporte à l'idée d'Horus « triom-
phant1 ». A partir de la XVIII3 dynastie, l'épithëte se développe en plusieurs ex-
pressions de deux mots, relatives aux événements du règne et en particulier aux faits
de guerre; c'est à ces épithètes que Brugscli fait allusion. Il est certain que la plupart
des pharaons de la XVIIIe et de la XXe dynastie font suivre leur titre de termes tels
que « frappeur des 9 arcs », |^ ^ ^ | | ' ' 0U (< ^raseur ^es Anou », ^ D ma!>s
chacun de ces rois attache aussi au même titre Hor noub des épithètes à sens pure-
ment religieux ou pacifique. Par exemple, Touthmès III est « illustre par ses levers »,
W \> , en même temps que « grand du glaive, écraseur des 9 arcs » ;
■ w i__a _zf iii
Aménophis III, pourvu de sept épithètes, se dit « brillant de devenirs, grand de mer-
veilles », t^j|fl |j| J^Sc | ' tou^ autarjt clue (( frappeur des Monitiou, écraseur des
Tehennou »; Ramsès II, qui use d'une douzaine cle formules, n'en a que trois nettement
belliqueuses. Le caractère multiple, verbeux, contradictoire de ces épithètes, semble
leur des 9 arcs »
• , qualité que
s'attribuent la plupart des Ramsès. Aussi nous semble-t-il qu'on ne peut s'appuyer,
pour préciser le vrai sens du titre Hor noub, que sur les épithètes uniques, invariables
et plus significatives des pharaons de l'Ancien-Empire.
Sous l'Ancien-Empire, les épithètes se réduisent à un seul groupe, parfois à un
signe. Snofroui, le premier pharaon qui utilise le titre, l'emploie tout seul; il intercale
prouver qu'elles étaient devenues vagues, peu significatives; « frap
s'ajoutait après Hor noub aussi aisément que « riche d'années »
simplement dans son cartouche. Après lui, on trouve pour Chéops , pour
Chephren ] j^?, pour Ousirniri l J^5, pour Papi Ier ff^hVK; p0ur Mihtimsaouf Ier
pour Papi II ] Les formes telles que j^iî^> ou sont très significatives. Chacun
sait que ces deux éperviers symbolisent les dieux des deux parties de l'Egypte, Horus
et Sit, les jumeaux qui s'étaient partagé le monde; à ces deux divinités on assimilait
le pharaon possesseur des deux Égyptes qui sont les deux moitiés d'Horus et cle Sit
C C '.-^-i ^ , var. -S- J^J^.). Si donc ^^.^^ sont Horus et Sit, il devient
difficilement admissible que fVi soit Noubti, c'est-à-dire Sit; en effet, on aurait alors
« Horus et Sit sur Sit », « vainqueurs de Sit », ce qui est inexplicable ici3.'Il nous
semble donc que dans des expressions de ce genre la traduction « or » s'impose pour
r», ce qui est conforme à l'orthographe et au sens radical du signe.
L Les exemples dans Lepsius, Kônigsbuch, passim.
2. Cette forme semble analogue à ^^^^ employée pour désigner les dieux des deux moitiés de
la vallée du Nil (les rives est et ouest, ou le nord et le sud). — (Cf. Lepsius, Denkm., III, 186; Éd. Meyer,
Set-Typhon, p. 35; Ed. Naville, Recueil, t. XXI, p. 121.)
3. Au contraire, des exemples de l'expression |sj, qui semble bien devoir se traduire par « Sit d'or » et
non pas « Sit Noubti », sont donnés par Pleyte, Sur quelques monuments relatifs au dieu Set, pl. VII, n° 145,
et pl. III, nos 4 et 13. Au n° 13 correspond un Sit, double couronne en tête, glaive et massue en mains, c'est-
à-dire en costume royal, ainsi qu'il convient à un dieu qui porte le « nom d'or ».
recueil, xxiii. — nouv. sér., vii. 4