Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 23.1901

DOI issue:
Nr. 1-2
DOI article:
Moret, Alexandre: Le titre "Horus d'or" dans le protocole pharaonique
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.12426#0032

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
26

LE TITRE « HORUS D'OR » DANS LE PROTOCOLE PHARAONIQUE

La forme particulière du titre de Papi Ier, jg^Wjè?, interprétée, pour des raisons

historiques, par E. de Rougé « le triple Horus vainqueur », ne peut être opposée à la
traduction « Horus d'or ». De même que Chéops et Mihtimsaouf Ier sont comparés non

pas à « Horus d'or », mais « au double Horus d'or (Horus et Sit) » j^>j)^, de même
Papi Ier est identifié à une autre forme d'Horus, la forme plurielle, qui existait à côté de
la forme simple et de la forme double. La liste dynastique divine du Papyrus de Turin
fait régner, après Osiris et Sit, le dieu-roi \ jjj « Horus-les-dieux1 » ; or, pré-

cisément, les textes de la pyramide de Papi Ier comparent celui-ci à cet Horus parti-
culier : f^ûùl n ^J^^ (( ce Miriri (Papi) est Horus-les-dieux2 ». La variante

V__-_:--A /www _2lcN^

ne semble donc pas demander une explication historique; elle est à l'Horus
pluriel ce que ^1^> est à l'Horus double, ce que est à l'Horus simple: l'adionc-
tion de ne doit pas plus étonner dans ce cas que dans les autres.

Pour défendre la traduction fWï = or dans le groupe js? , nous invoquerons enfin
le témoignage de la pierre de Palerme. On lit sur ce monument, qui date au plus tard
de la VIe dynastie, après le nom d'Horus simple d'un roi, une rubrique qui signale
un « nom doré », mais celui-ci est malheureusement en lacune. Le passage est celui-ci :

Ç**£\... « l'Horus Noutir-n (dont) le nom royal doré3... ». Il











JL





paraît difficile de ne pas voir ici mention d'un « nom d'or » dans le protocole d'un roi :

pouvons-nous croire que ce « nom d'or » puisse désigner un titre autre que ^ ?

Nous croyons donc qu'à l'époque ancienne, la vraie traduction du groupe jg^ est
« Horus d'or ». Pour préciser le sens exact de ce titre et comprendre en quoi il différait
du nom d'Horus simple, nous devons nous demander quel effet les Égyptiens attendaient
de l'or et quelle puissance ils lui prêtaient.

* *

L'or symbolisait pour les Égyptiens, entre autres choses, la durée et l'indestructi-
bilité. A ce titre, l'or et d'autres métaux faisaient partie intégrante du corps 1° des
dieux, 2° des rois, 3° des morts qui avaient subi les rites préservateurs de la corruption.
C'est ce qu'il nous faut établir rapidement pour définir le sens du titre Hor noub.

Les dieux étaient mortels comme les hommes4, mais leurs corps avaient le privilège
de se minéraliser, c'est-à-dire d'être incorruptibles, et, en cet état, la mort n'était qu'une
autre forme de la vie. Les récits relatifs au règne du roi Râ nous disent que « lorsque
ce dieu devint vieux, ses os furent d'argent, ses chairs d'or, ses cheveux de lapis-lazuli

1. Cf. Kônigsbuch, pl. III où se trouve un fac-similé du Papyrus de Turin.

2. Pyramide de Papi I", 1. 251.

3. A. Pellegrini, Nota sopra un' iscrizione egizia del Museo di Palermo (extrait de VArchioio storico
Siciliano, N. S., anno XX, 1896), p. 305, pl. I. — Cf. l'article d'Ed. Naville, Recueil, t. XXI, p. 117.

4. Cf. Maspero, Histoire, I, p. 111, note 2.
 
Annotationen