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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 23.1901

DOI issue:
Nr. 1-2
DOI article:
Maspero, Gaston: À travers la vocalisation égyptienne, [7]
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.12426#0057

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A TRAVERS LA VOCALISATION ÉGYPTIENNE

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serve, ici comme presque toujours, la vocalisation la plus ancienne. La forme cn^y T.,
c«hy T. B., chhoy M. B., du pluriel montre que la voyelle de la seconde radicale était
également un a1 : probablement fallait-il joindre à cette vocalisation, au moins pendant
les époques antiques, l'ou léger de la terminaison masculine singulière. On a donc, pour
le masculin singulier, la prononciation vraisemblable *Sanaou-SÂna avec l'accent sur la
première syllabe, comme le prouve la place de la voyelle dans le copte c*ai-coit. Ajoutons
à SÂnaou-Sana la terminaison lourde du féminin, -it [et], et voyons quelles seront les
prononciations possibles du mot il s + n + î't, sœur, qui résultera de cette com-
binaison.

A. Et d'abord, prenons la première syllabe : le féminin de «m B. et de co« T. M.
y présente dans les deux dialectes la même forme en ô long, cioiti-coone. Steindorff
l'explique par une loi d'après laquelle toute voyelle brève peut s'allonger, lorsque la
syllabe dans laquelle elle se trouve passe à l'état de syllabe ouverte, et e en h, o en. u :
coït, frère, syllabe fermée, avait un o bref, mais, l'adjonction de l'e du féminin ayant
pour effet d'ouvrir la première syllabe, l'o bref se muait en 10 long2. Je reviendrai plus
loin sur cette loi. Essayons d'abord de retrouver le mécanisme de l'allongement qu'on
observe au féminin. La présence de l'o à cette place nous montre que nous avons
affaire à un phénomène d'époque relativement récente, puisqu'il ne remonte pas plus
haut que le moment où I'a commença à s'obscurcir en o, soit probablement à la fin de
l'époque thébaine et pendant la première époque saïte. Des altérations analogues se
rencontrent dans un certain nombre d'autres mots, IhmiM., ikoum T., malus, moxius,

lioiii M., fiooite T. t, 1IOXŒ, e-otouj M., jEtlliopS, e-e-ouji, yEtlliopissci, Kovp M., Slirclus,

Kd,-ypi, sur (la, ujojul, lycoxi T. M. n, socer, ujtojme T. tc, ujooxxi, ujiojul M. ^, socrus,
^AïoirA M., ^julota T. M., h, cameius, ^aa^-s-Ai M. ^, ts^ju^TTAe T. t, camela, et
ce changement est attribué justement par Stern à l'influence de la flexion féminine3.
Les exemples ne sont pas assez nombreux pour qu'on en découvre la règle à première
vue, et les données qui en résultent sont assez contradictoires : si les o brefs du masculin
s'allongent, comme c'est le cas pour ctone de cou, les to longs du masculin s'abrègent
tout aussi bien dans feom-fioon.e de àton-iiuKoii et dans e-ootyi de e-ou>uj. Ce sont, je crois,
les deux formes KdvTpi, surda, et ^jul^t-Ai, ^aa^-s-Ac, camela, qui peuvent nous fournir
la solution du problème. Le mot ^aju^Ai, ^«ma^tAc, a d'autant plus d'importance en
l'espèce qu'il est emprunté à une langue étrangère; pour qu'il ait revêtu au féminin
une vocalisation si différente de celle que le féminin a d'ordinaire dans la langue
d'origine, il faut que l'analogie l'ait plié aux règles que le féminin subissait en égyp-
tien vers l'époque où il s'est fixé dans sa prononciation actuelle. Cet exemple et celui

1. SteindorH admet aussi la présence de cet a final : « Die... Nomina coït Brader uncl ■xoV Schiff bilden
die Purale cnity und e^H-y. Beiden liegt eine Singularform *sna und *ed\a zu Grande » (Kopîisc/ie Gram-

matlk, § 113, p. 62). -xoV répond en effet à l'antique A v\ *z.vî, où Ta s'est obscurci en o.

2. Steindorff, Koptische Grammatik, § 33 b, p. 25 : « Umgekehrt werden kurze Vokale gedehnt, wenn
die Silbe geôffnet wird, und zwar &zu h, e zu h, o zu to (bez. o*y, § 38 a); z. B. ne^K, dir, aber hhth:
(në-ten), etich; ujoai., Schioiegereater, aber uicjoaic, Schwiegermutter; coït, Brader (àg. *son), aber fem.
cwiie, Schwester (âg. *sô-net) u. a. m. »

3. Stern, Koptische Grammatik, p. 100, § 205.
 
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