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Revue égyptologique — 4.1885

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Nr. 1-2
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Revillout, Eugène: Les prières pour les morts dans l'épigraphie égyptienne
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https://doi.org/10.11588/diglit.11062#0066

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Les peièees poue les moets, etc.

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et jouit à jamais du bonheur. Évidemment ces expressions d'assurances sortent d'un transport
religieux et n'indiquent pas le moins du moindre, pas plus que les expressions analogues des
tombes chrétiennes de Eome, citées naguère par nous, que l'on pensait la prière pour les
morts inutile en thèse générale. Bien, au contraire, nous dirions plutôt que ces élans mystiques
prouvent plus que toute autre chose la croyance à un lieu d'expiation auquel le juste parfait
seul pouvait échapper. Pour peu que le défunt ait été pieux, ses amis croient facilement dans
l'ardeur de leurs regrets qu'il rentrait dans cette exception bienheureuse et l'hymne s'unit
parfois ainsi à la prière au point de la faire disparaître en quelque sorte. Mais bientôt le
sentiment de défiance et de faiblesse reprend le dessus et l'on entend alors le survivant tout
ému épancher son âme dans une invocation et s'écrier ensuite comme à la fin du papyrus
de Pamout qui appartient à la même période (le règne de Néron) : « Menkara, fils de Pamonth,
»a écrit ceci pour son grand père qu'il aime. Pamonth, fils de Herpédorus et de la femme
» Himpsemmout, pour qu'il soit donné à son âme de rester auprès Osiris-Ounnofre, le roi du
» monde entier, le roi de la région de l'abîme, le chef de l'Amenti, et afin qu'il donne accès
» (aussi) à Menkara le fils auprès d'Osiris, le grand Dieu et à ses enfants à jamais!»

A peine ai-je besoin d'ajouter que c'est aussi entre ces deux sentiments — la crainte
et l'espérance — qu'oscillent également la plupart des inscriptions funéraires sur pierre et
que les unes nous donnent une prière, les autres un acte de foi. Nous citerons seule-
ment les inscriptions C a et B P publiées en facsimile dans la planche IV de l'ouvrage de
M. Brugsch, intitulé : Sammlung demotischer Urkunden.

Le Ca porte : «Osiris Apis (Sérapis) donne la vie à Pétosor et à sa (femme) . . . .
» et à sa fille Tsetchons et à ses fils»

et le P B : « Osiris, toi, qui réside dans le Hat-noub, donne vie à Phamin, fils de Petosiris
»et à ses petits enfants à jamais!»

La même formule «donne vie» se retrouve également dans le Cb et dans beaucoup
d'autres textes. Mais il y en a d'autres où l'espérance domine et dans lesquelles on trouve
seulement l'expression «vit ton âme» qui commence le Livre dit de la transmigration. Nous
citerons, par exemple, le D de M. Brugsch ainsi conçu : «Vit ton âme à jamais. Elle ra-
»jeunit éternellement Osiris Pamin, né de Cheloul, la dame qu'on surnomme Tsetsoter. Sa
» durée de vie fut d'une année, dix mois, 18 jours». On comprend qu'on n'eut pas eu de
grands doutes sur le salut d'un enfant de cet âge.

Pour les grandes personnes il en était tout différemment et c'était surtout pour elles qu'une
classe spéciale de prêtres, les Choachytes chargés de prier comme les Taricheutes étaient
chargés de les ensevelir et de garder leurs corps pour la résurrection. On peut consulter à ce
sujet le mémoire intitulé : Taricheutes et Choachytes que j'ai publié dans la Zeitschrift de
M. Lepsius. On y verra avec quel soin les familles s'assuraient à haut prix ces sortes de
prières perpétuelles et les abus qui étaient résultés de cette exploitation des défunts.

(La suite à un prochain numéro.)

Nota. — Nous avons suivi clans cet article la règle si bien développée et si fort à propos appliquée
par M. Miller et qui consiste à ne pas vouloir rendre les patois grecs — menant au grec moderne d'avant
la réforme — plus réguliers qu'ils ne l'étaient, et cela pas plus pour la syntaxe que pour l'orthographe,
pas plus pour les désinences casuelles ou temporelles que pour les voyelles intérieures. Il ne faut rien
 
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