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Revue égyptologique — 6.1891

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Villenoisy, François de: Des donations d'enfants à l'époque copte, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.11061#0042

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Feançois de Villenoisy.

naires, le donateur se nomme, fait à l'économe un exposé des motifs de sa donation et en
indique les conséquences juridiques, c'est-à-dire les droits du monastère sur l'enfant et les
obligations de ce dernier. Quelquefois, il affirme en commençant qu'il jouit de toutes ses fa-
cultés et n'a été l'objet d'aucune pression pouvant agir sur sa volonté. Cette idée est encore
exprimée de nos jours dans beaucoup d'actes de dernière volonté : «Sain de corps et d'esprit».
L'acte se termine par les garanties civiles et religieuses fournies au couvent; puis viennent
les signatures du donateur et des témoins.

Reprenons en détail ces diverses parties :

La date1 par l'année de l'indiction nous laisse une certaine incertitude; il y a, pour les
actes où ce mode de calcul est employé, autant de dates possibles qu'il y a eu de périodes
de quinze ans, depuis Constantin ou Constance. Cette incertitude ne cesse que si l'on trouve
dans le document les noms de personnages connus. Les noms des économes et des gouver-
neurs nous sont, sous ce rapport, d'un grand secours, mais ils ne nous tirent pas toujours
d'embarras d'une manière complète. C'est ainsi que les actes datés, relatifs au diacre Syrus,
comprennent un espace de 34 ans; l'un doit être du 6 octobre 778, l'autre du mois d'août
— septembre 812. Le calcul suivant l'ère de l'hégire peut donner lieu à une erreur, si l'on
n'est pas prévenu. Les Egyptiens qui avaient eu anciennement une année mobile, adoptèrent
à l'époque romaine une année fixe solaire. Or en datant suivant l'ère des Arabes, au lieu
de compter par années mobiles comme ceux-ci, on continua, dans certains actes, de compter
par années fixes, comme dans le calendrier romain. Pour avoir la date exacte, il faut alors,
ajouter à l'année de l'hégire indiquée, la différence produite par le retard des années lu-
naires sur les années solaires. Ainsi, dans un acte que nous allons avoir à citer, et qui,
seul à notre connaissance, est daté cumulativement par tous les systèmes que nous venons
d'indiquer, nous trouvons l'an 451 de Dioclétien et l'an 114 des Sarrasins. Ces 114 années
étaient des années fixes, la date vraie selon l'hégire était l'an 117, car la différence, à cette
époque, était de trois ans environ.

1 De l'ère des égyptiens. — Dans la chronologie copte, il y a trois règles fondamentales formulées
par M. Letronne dans son mémoire sur l'introduction du christianisme en Nubie et en Abyssinie, et plus
tard, dans son recueil des inscriptions, de l'Egypte, tome ii, pages 217 et suivantes.

1° — L'ère de Dioclétien partait du commencement de son règne et commençait le 29 août 285
après Jésus-Christ-, elle ne fut jamais employée par les chrétiens avant la conquête musulmane. Avant
cette époque, elle était exclusivement employée par les païens pour les calculs de l'année fixe, comme,
l'ère de Nabonassar l'était pour l'année vague dans les calculs astronomiques ou civils. Lorsque la con-
quête eut rompu tout lien avec Constantinople, on cessa de dater de l'avènement de l'empereur et on se
rattacha à la seule ère existante, lorsqu'on voulait une date plus précise que celle résultant de l'année
de l'indiction. On changea en même temps son nom en celui d'ère des martyrs, bien que la persécution
eut eu lieu en l'an 19 de Dioclétien, en 302. On l'avait aussi employée avant la conquête pour le calcul
du temps pascal, mais pour cela seulement.

2° — On n'emploie jamais l'ère de Dioclétien sans l'indiquer, car ce n'était pas en Egypte une ère
nationale. Les seuls modes nationaux de chronologie étaient l'année du règne et l'année de l'indiction.

Les ères de Dioclétien on des martyrs, des Sarrasins ou de l'hégire, d'Adam ou même du Christ,
n'avaient pas le caractère officiel des ères particulières consacrées en Syrie par le code de Justinien.

3° — Quand le quantième du mois ou l'année de l'indiction sont exprimés en purs chiffres, ces deux
chiffres, s'ils existent cumulativement, sont en parallélisme complet et chacun d'eux suit toujours le nom
soit du mois, soit de l'indiction.

Pour les auteurs orientaux, l'indiction date du 1er septembre-, pour les auteurs latins ou occidentaux,
elle date du 24 septembre. A partir du concile de Constance, les papes ont adopté la date du 1er janvier.
 
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