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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 12.1875

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Nr. 6
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Bonnaffé, Edmond: Le pour et le contre
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https://doi.org/10.11588/diglit.21841#0515

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LE POUR ET

LE

CONTRE

^'•JfBfcfc?? E Premier parla ainsi :

« Je ne sais qui a fait aux Parisiens une réputation de
S Ajlv^J fatuité; c'est une erreur qui tient à ce que l'on ignore
leurs façons de parler. Ainsi vous entendez tous les jours
de braves gens qui s'écrient en se frottant les mains :

f

\MMw^W:hJ^« Quel triomphe ! nos artistes sont les premiers du
T^liÉlà inonde ; » et vous vous demandez par quel miracle

la vérité ne leur saute pas aux yeux quand la France
décline visiblement, entraînant avec elle son école tout entière.

« Eh bien, vous vous trompez. Le Parisien sait parfaitement
à quoi s'en tenir et ne se fait aucune illusion. Mais il ressemble
aux Romains, surtout à ceux du Bas-Empire ; il a inventé des
locutions néfastes, un dictionnaire de mots qu'il ne faut pas
prononcer. Le mot décadence est du nombre; il gêne, il dérange les habi-
tudes prises, il inquiète. Chacun le connaît à merveille, mais ne l'articule
point. Comme cela se pratique chez un malade, on est convenu de cer-
taines réticences avant de l'aborder et on le complimente sur son bon
visage.

« Que les Parisiens s'amusent à ces gentillesses, c'est leur affaire.
Quant à moi, je veux regarder le mal en face et, si je dois mourir, qu'on
me le dise tout net.

« Malheureusement l'Ecole française en est là; elle est frappée au
cœur. Du jour où la science s'est mise à gouverner le monde, l'art était
perdu sans ressource et l'on pouvait prédire logiquement toutes les
phases de sa décadence.

« Notre capacité créatrice n'est pas indéfinie. La Providence mesure
à chaque peuple la dose qui lui convient et le budget, si je puis ainsi
 
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