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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 16.1890 (Teil 2)

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Cui, C.: Cours de littérature musicale des oeuvre pour le piano au conservatoire de Saint-Pétersbourg
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https://doi.org/10.11588/diglit.25870#0044

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COURS DE LITTÉRATURE MUSICALE DES ŒUVRES POUR LE PIANO.

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contraste entre la première et la seconde, et que de fois
Chopin nous donne lieu d’admirer sa variété et son
charme inépuisables! Il existe six volumes de ses œuvres,
à quelque page qu’on les ouvre, on ne peut résister à la
séduction qui vous prend ; on voudrait tout jouer ; il n’en
est pas ainsi des autres compositeurs, où il y a à prendre
et à laisser. — Op. 37. Deuxième Ballade, dédiée à Schu-
mann. Par la nature môme de sa musique, on reconnaît à
l’évidence qu’elle lui était destinée. Quelle étonnante
richesse de conception sous cette modeste dénomination
de Ballade ! — Op. 40. Deux Polonaises. Elles repré-
sentent tout le passé et le présent de la nation polonaise.
« C’est du moins mon sentiment, et c’est peut-être un
paradoxe, dit M. Rubinstein; mais il ne vous semblera
pas étrange lorsque vous entendrez cette musique. Cer-

taines personnes, telles que Hanslick, par exemple,
affirment que la caractéristique musicale est inadmissible;
quant à moi, il me semble impossible d’exprimer la pensée
dans une langue quelconque plus clairement que dans ces
deux Polonaises. « — Op. 41. Quatre Mazurkas. La troi-
sième, en si majeur, originale et charmante, est une sorte
d'Obertas (danse rustique polonaise). — Op. 42. Valse
très connue, tout à fait gentille et délicieuse. — Op. 43.
Tarantelle. « Combien, dit M. Rubinstein, elle est char-
mante au point de vue musical et exempte de banalités ;
et combien l’on y trouve de belles harmonies dont les
Italiens n’auraient jamais eu l’idée, même en songe ! » —-
Op. 44. Polonaise ; on aurait pu l’appeler une Fantaisie,
ne fut-ce qu’en raison de la Mazurka qui s’y trouve inter-
calée. — Op. q5. Prélude, charmant entre les plus char-

Thalberg.

mants, rêverie poétique admirable. — Op. 47. Troisième
Ballade, qu’on pourrait désigner comme italienne, à cause
du caractère italien de son thème. — Op. 48. Deux Noc-
turnes, joués par M. Rubinstein sans autre commentaire
que cette exclamation : « Ils sont vraiment superbes! » —
Op. 49. Fantaisie. M. Rubinstein l’exécuta en renforçant
par une addition assez considérable le déchaînement
d’orage voulu par Chopin; c’était probablement un effet
rétrospectif des idées ultra-virtuosesques de sa jeunesse;
mais il observa tout de suite : « Je ne vous conseille pas
de jouer comme je viens de jouer; je suis un vieil invalide,
ma carrière est finie; quant à vous, jouez comme c’est
écrit. » — Op. 5o. Trois Mazurkas. La seconde est ado-
rable par sa mélodie ; la troisième, par ses harmonies et
sa facture. C’est une composition grandiose dans laquelle
il ne reste de la mazurka que le mouvement et le rythme.
Vers la fin se trouvent les suites d’harmonies les plus
intéressantes, bien qu’un peu tourmentées. — L’Op. 5 1,

Troisième Impromptu ; l’Op. 5 2, quatrième Ballade, et
l’Op. 53, Polonaise, furent exécutés sans aucun commen-
taire. — Op. 5 5. Deux Nocturnes. Il est assez curieux
d’observer qu’à partir du premier de ces Nocturnes (en fa
mineur), la note douloureuse, tragique et parfois héroïque,
s’efface chez Chopin. Dans toutes ses dernières œuvres
dominent la rêverie, le charme entraînant, les modula-
tions neuves, ingénieuses et originales. On peut le remar-
quer dès le second Nocturne de cette œuvre, de même
que dans la première Mazurke de l’œuvre suivante, Op. 56
( Trois Mazurkas, dont la seconde est un fougueux Ober-
tas). — Op. 5p. Berceuse. On l’exécute le plus souvent
avec beaucoup de sentiment, tandis qu’elle ne renferme
que « le duvet des pensées d’un enfant ». — Op. 58.
Sonate, en si mineur. Plus connue et plus fréquemment
exécutée que la Sonate en si bémol mineur, elle lui cède le
pas malgré toutes ses qualités, surtout sous le rapport de
la forme. La première partie de la Sonate n'a pas de con-
 
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