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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 16.1890 (Teil 2)

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Michel, Émile: Les dessins de Rembrandt, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25870#0099

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La Bénédiction de Jacob.

Fac-similé d’un dessin de Rembrandt, appartenant au Musée de Stockholm.

LES DESSINS DE REMBRANDT

(fin)

III

a composition a été l’une des préoccupations les plus vives de Rem-
brandt, et les études qu’il a faites pour développer cette partie si
capitale de son art tiennent une place importante dans sa vie et
dans son œuvre. Il y apporte à la fois cet esprit d’indépendance
absolue qui est en lui et un désir ardent de profiter des enseigne-
ments que pourront lui donner ses prédécesseurs de tous les temps
et de tous les pays. On sait qu’il vit entouré des meilleures gravures
d'après les maîtres italiens et qu’à grand prix il cherche à se les
procurer, celles de Marc-Antoine notamment. Non content de les
regarder dans ses cartons, il dessine lui-même celles qui lui semblent les plus remarquables.
C’est tantôt la gravure bien connue de Mantegna, la Calomnie d’Apelle, que très finement il

reproduit à la plume ; tantôt, c’est le ferme profil d’André Doria, « duc de Gênes », qu’il

encadre dans un médaillon; ou bien c'est la Vierge à la chaise et le Portrait de Castiglione,
d’après Raphaël. Mais, parmi ces compositions des artistes de la Renaissance italienne, il en est
une surtout qui l'a frappé ; il est vrai que c’est le chef-d’œuvre de Léonard : la Cène. Par

deux fois, il l’a copiée : dans un dessin à la plume daté de 1635 (Cabinet de Berlin) et dans

un autre à la sanguine, qui appartient au prince Georges de Saxe. Ce dernier est particulière-
ment intéressant. Après en avoir tracé soigneusement une esquisse légère, Rembrandt revient à
grands coups de crayon sur son travail, avec une intention très nettement marquée. On connaît
1 œuvre admirable dans laquelle le maître italien a si fortement exprimé, avec les nuances et les
contrastes qu’ils comportent, tous les sentiments qu’éprouvent les divers personnages. L’écueil

i. Voir l’Art, i6° année, tome II, page 41.

Tome XLIX. t3
 
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