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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 16.1890 (Teil 2)

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Mannheim, Jules: Les armes européennes anciennes a l'exposition universelle de 1889, [2]
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Leroi, Paul: La gravure et la lithographie au salon de 1890 et a l'exposition du Champ de Mars, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25870#0096

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8o

L’ART.

pulvérin en corne, orné d’un portrait microscopique en
verre églomisé de Henri III ; un autre, aux armes de Fran-
çois Ier, trouvé à Chambord, et une pièce fort commode
sans doute que nous baptiserons du nom de pulvérin-
montre-cadran-solaire-boussole, mot qui par son étendue
ravirait le chimiste ou encore l’Annamite, le plus difficile
sous ce rapport, tous trois de la collection Riggs. Il y a,
en outre, une bandoulière de mousquetaire saxon du xvie
siècle, n° 285, à M. Dupasquier, ainsi que des ceinturons,
à M. Reubell et au comte d’Arlincourt, et une collection
de platines, à M. Maurice, que nous ne voulons pas
oublier.

Pour ce qui concerne les chevaux, les mors, étriers,
éperons de toutes les époques ne manquent pas; le Musée
de Nancy et la collection Riggs en comptent beaucoup;
de même des chanfreins et bardes de crinières dont deux
aux armes de Freiberg, poinçonnés d’Augsbourg, un poin-
çonné : Roma (vitrine 23), faisant partie d’une armure
complète non exposée dont Varmet est à rondelle, tous de
la collection Riggs ; d’autres, enfin, de la collection d’Arlin-
court (vitrine 3o). Voici encore cinq muselières de parade,
repercées à jour (vitrine 57, collection Riggs] ; deux bos-
settes émaillées, des plus rares (même vitrine), et une selle
hispano-mauresque très remarquable, en corne de cerf et
cuir vert découpé (vitrine 56, collection Riggs).

Nous serions désolé de terminer sans recommander
à l’attention publique deux casques de punition militaires
prussiens, du xvne siècle, munis d’oreilles d’âne, solution

unique du problème consistant à mettre sur des têtes car-
rées des coiffures rondes de leur calibre ; ils étaient exposés
à l’entrée de la salle de M. Riggs, sur la même panoplie
que des instruments de torture originaires de Dresde et de
Nuremberg et des instruments de chirurgie provenant de
l’hôtel Carnavalet et analogues à ceux du traité de Mathieu
Paris, chirurgien du xvie siècle. Enfin de nombreux et
curieux dessins, à M. Spitzer et au ministère de la guerre,
la collection de médailles et plaquettes de M. G. Dreyfus,
la vitrine de M. Desmottes permettent de se faire une idée
de la façon dont toutes les pièces précédemment décrites
étaient portées et maniées ; on comprend qu’il est impos-
sible d’insister sur ce point, de même que sur l’artillerie
qui n’était représentée à l’Exposition, et pour cause, que
par de fidèles réductions empruntées au Musée d’artillerie,
ou des canons minuscules comme ceux de M. Spitzer.

Nous 11e croyons pas pouvoir mieux achever notre
travail que par cette remarque : il n’v a pas pour les per-
sonnes voulant se faire une idée d’ensemble sur l’arme-
ment offensif ancien, au point de vue purement militaire
et non artistique, de meilleure école que la série admira-
blement comprise, que M. le colonel Robert, directeur du
Musée d’artillerie, avait réunie dans les salles du Ministère
de la guerre, avec les armes de ce Musée, et qui consti-
tuait un résumé de notre trop long article et en même
temps la preuve manifeste de notre supériorité sur nos
ancêtres dans l’art de tuer avec science et prodigalité.

Jules Mannheim.

LA GRAVURE ET LA LITHOGRAPHIE

AU SALON DE 1890 ET A L’EXPOSITION DU CHAMP DE MARS

I

Au Champ de Mars, la lithographie n’existait pas. Au
Salon, si elle existait un peu plus, elle ne valait, en géné-
ral, pas le diable ; oncques ne la vis si pitoyablement
représentée, et cependant elle a trouvé le moyen de peser
d’un poids considérable dans les décisions du jury, non
par la valeur négative des œuvres exposées, mais par les
votes de MM. les lithographes, des maîtres, la plupart,
dans l’art de jouer à passe-moi la casse, je te passerai le
séné.

Ces messieurs se sont fait octroyer un nombre consi-
dérable de récompenses, eux qui n’en méritaient pas
l’ombre, en comblant de leur côté de médailles et autres
bons points plus d’un graveur qui n’y avait que de
médiocres titres.

Parmi les jurés, il s’en est trouvé qui goûtent fort peu
ce genre de justice distributive et qui n’ont pas hésité à
s’en expliquer sans détours.

Toute règle a ses exceptions ; aussi en cherchant bien,
peut-on signaler aux connaisseurs quelques lithographies
dignes, en fort petit nombre, de leur attention. Ce sont :
VImmortalité, de M. Fantin-Latour ; la pièce originale de
M. Jean-Jules Jacott et son Marchand d’images, d’après

Guillemin; j’entends s’écrier que c’est vieux jeu, que cela
sent i83o d’une lieue ; je le veux bien, jeunes gens, mais
c’est plein de savoir, et je vous souhaite de parvenir à des-
siner seulement à moitié aussi bien que le fait toujours
M. Jacott; vous pourrez alors commencer à avoir voix au
chapitre ; d’ici là, contentez-vous de méditer sur votre
ignorance ; son étendue laisse de la marge à vos réflexions ;
puissent-elles vous être salutaires! Puis, Eté ; roses tré-
mières, de M. Etienne Corpet; — Place Saint-Marc, à
Venise, par M. Philippe Benoist, qui manque de tout
mordant, qui ne s’occupe pas des valeurs et fait évidem-
ment vieux, mais qui dessine, et fort bien, et possède
savamment l’architecture; — enfin et surtout, les deux
lithographies du regretté Eugène Cicéri, qui vient de
mourir sans jamais avoir été en décadence ; celui-là était
un modeste, qui se contentait de bien connaître ce qu’il
faut pour produire une chose d’art.

Un mot d’encouragement à un élève de M. de Winter,
M. Anatole Bernast, pour son Saint Vincent, d’après
M. Théodule Ribot. Quant à M. Bahuet, son Fou, d’après
Frans Hais, est une cruelle déception ; il est heureusement
de force à prendre une éclatante revanche.

Paul Leroi.

(A suivre.)

Le Gérant, E. MENARD.
 
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