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Molinier, Émile: Un décorateur américain: J. G. Low
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.25870#0160
DECORATEUR AMERICAIN
LO W
Nous avons entre les mains l’album illustré d’une
fabrique de terres cuites artistiques de Chelsea (Massa-
^ chussets). Cet album auquel nous empruntons quelques
dessins ne date pas d'hier, puisqu’il remonte à 1882; et, depuis lors, les Américains ont fait dans
cette voie des progrès, comme nous d’ailleurs. Nous n’aurions même pas songé à mettre sous
les yeux de nos lecteurs ces spécimens de l’art décoratif américain, si le bill récemment promul-
gué, et dont tout le monde s’occupe et se préoccupe avec juste raison, ne donnait un regain
d’actualité à tout ce qui touche l’art et surtout l’art industriel aux États-Unis.
Nous ne connaissons pas les États-Unis, et nous n’avons jamais
vu les monuments autour
desquels les Américains ont
fait le plus de bruit que dans
des photographies ; notre
enthousiasme pour eux n’est
pas fort grand et, de temps
à autre, quand on jette les
yeux sur les revues d’archi-
tecture qui nous donnent
des vues ou des plans de
monuments élevés en Amé-
rique, on ne sent pas la
nécessité de modifier son
premier jugement. Beau-
coup de grandes bâtisses, le
besoin visible d'étonner ses
semblables par le nombre
de milliers de dollars dé-
pensés, mais en somme un
sentiment artistique en général peu développé. 11 semble même,
dans les constructions particulières, que l’amour du confort fasse une guerre victorieuse au senti-
ment esthétique.
Cependant, 011 peut se demander si cet état ne sera pas seulement passager. Beaucoup
d’Américains sont venus et viennent constamment en Europe pour y faire de longues études
artistiques, et plusieurs d’entre eux ont un réel talent. On est donc fondé à penser qu’à la
longue ce sang nouveau infusé dans les veines de la nation américaine portera ses fruits et que
Un Berger.
Panneau de'coratif en terre cuite,
par John G. Low.
Tête d’étude.
Panneau en terre cuite, par John G. Low.
LO W
Nous avons entre les mains l’album illustré d’une
fabrique de terres cuites artistiques de Chelsea (Massa-
^ chussets). Cet album auquel nous empruntons quelques
dessins ne date pas d'hier, puisqu’il remonte à 1882; et, depuis lors, les Américains ont fait dans
cette voie des progrès, comme nous d’ailleurs. Nous n’aurions même pas songé à mettre sous
les yeux de nos lecteurs ces spécimens de l’art décoratif américain, si le bill récemment promul-
gué, et dont tout le monde s’occupe et se préoccupe avec juste raison, ne donnait un regain
d’actualité à tout ce qui touche l’art et surtout l’art industriel aux États-Unis.
Nous ne connaissons pas les États-Unis, et nous n’avons jamais
vu les monuments autour
desquels les Américains ont
fait le plus de bruit que dans
des photographies ; notre
enthousiasme pour eux n’est
pas fort grand et, de temps
à autre, quand on jette les
yeux sur les revues d’archi-
tecture qui nous donnent
des vues ou des plans de
monuments élevés en Amé-
rique, on ne sent pas la
nécessité de modifier son
premier jugement. Beau-
coup de grandes bâtisses, le
besoin visible d'étonner ses
semblables par le nombre
de milliers de dollars dé-
pensés, mais en somme un
sentiment artistique en général peu développé. 11 semble même,
dans les constructions particulières, que l’amour du confort fasse une guerre victorieuse au senti-
ment esthétique.
Cependant, 011 peut se demander si cet état ne sera pas seulement passager. Beaucoup
d’Américains sont venus et viennent constamment en Europe pour y faire de longues études
artistiques, et plusieurs d’entre eux ont un réel talent. On est donc fondé à penser qu’à la
longue ce sang nouveau infusé dans les veines de la nation américaine portera ses fruits et que
Un Berger.
Panneau de'coratif en terre cuite,
par John G. Low.
Tête d’étude.
Panneau en terre cuite, par John G. Low.