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Melani, Alfredo: Andrea Palladio: sa vie et son oeuvre
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.25870#0159
ANDREA PALLADIO : SA VIE ET SON ŒUVRE.
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avait imité Bramante, comme l’avaient fait tant d’autres, nous aurions eu peut-être des palais
plus variés, si l’on veut, et moins romains, mais nous n’aurions pas eu Palladio, cette figure si
singulière qui sut animer les lignes architectoniques par une pensée propre à personnifier toute
une époque historique; et cela pour la raison que la pensée et la forme s’accordaient chez lui
pour constituer cette unité organique et vivante, sans laquelle l’art n’existe point.
Un historien d’art autorisé, M. de Geymüller1, remarque qu’entre Bramante et Palladio, non
seulement il n’a pas existé de relations personnelles (le second naquit quatre ans après la mort
du premier), mais que, dans la période comprise entre les oeuvres de Bramante et celles du maître
vicentin, aucun architecte ne surpassa la gloire acquise par ces deux grands représentants de la
Renaissance à son apogée. L’auteur ajoute que, si Raphaël avait vécu alors, il aurait été incon-
testablement le véritable chef de la génération qui sépare Bramante de Palladio.
Palladio rencontra-t-il Michel-Ange lorsque l’architecte de Vicence visita Rome, en i544,
avec Marc Thiene et avec Jean-Baptiste Maganza ? Nous l’ignorons; mais si cette entrevue eut
lieu, il est très facile de reconstituer l’entretien entre les deux artistes, l’un vieux et impétueux,
l’autre dans la fleur de son activité juvénile et entièrement voué à l’étude des monuments les plus
somptueux de Rome.
On nous représente Palladio comme plein de déférence pour les avis d'autrui ; quoique les
faits ne confirment pas cette assertion, qui semble tout à fait véritable, nous parierions pourtant
que si Palladio avait dû parler d’architecture à Michel-Ange, il se serait fâché et aurait envoyé
à tous les diables Buonaroti, ses idées et les écrits de Savonarole, qu’il portait toujours avec
lui, avec la Bible et le poème de Dante, dans ses voyages, dans ses retraites et dans son
atelier 2.
Alfredo Melani.
1. Raffaello Sanpo studiato corne architetto, con l’aiuto di nuovi documenti. Milan, Hoepli, 1884, page 87.
2. N’oublions pas toutefois que, dans un passage de ses Libri, Palladio cite favorablement « Michelangelo Buonaroti w à côté de
Bramante, « huomo eccellentissimo et osscrvatore degli edifici antichi » (homme rare et observateur des monuments anciens).
Tome XL1X.
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avait imité Bramante, comme l’avaient fait tant d’autres, nous aurions eu peut-être des palais
plus variés, si l’on veut, et moins romains, mais nous n’aurions pas eu Palladio, cette figure si
singulière qui sut animer les lignes architectoniques par une pensée propre à personnifier toute
une époque historique; et cela pour la raison que la pensée et la forme s’accordaient chez lui
pour constituer cette unité organique et vivante, sans laquelle l’art n’existe point.
Un historien d’art autorisé, M. de Geymüller1, remarque qu’entre Bramante et Palladio, non
seulement il n’a pas existé de relations personnelles (le second naquit quatre ans après la mort
du premier), mais que, dans la période comprise entre les oeuvres de Bramante et celles du maître
vicentin, aucun architecte ne surpassa la gloire acquise par ces deux grands représentants de la
Renaissance à son apogée. L’auteur ajoute que, si Raphaël avait vécu alors, il aurait été incon-
testablement le véritable chef de la génération qui sépare Bramante de Palladio.
Palladio rencontra-t-il Michel-Ange lorsque l’architecte de Vicence visita Rome, en i544,
avec Marc Thiene et avec Jean-Baptiste Maganza ? Nous l’ignorons; mais si cette entrevue eut
lieu, il est très facile de reconstituer l’entretien entre les deux artistes, l’un vieux et impétueux,
l’autre dans la fleur de son activité juvénile et entièrement voué à l’étude des monuments les plus
somptueux de Rome.
On nous représente Palladio comme plein de déférence pour les avis d'autrui ; quoique les
faits ne confirment pas cette assertion, qui semble tout à fait véritable, nous parierions pourtant
que si Palladio avait dû parler d’architecture à Michel-Ange, il se serait fâché et aurait envoyé
à tous les diables Buonaroti, ses idées et les écrits de Savonarole, qu’il portait toujours avec
lui, avec la Bible et le poème de Dante, dans ses voyages, dans ses retraites et dans son
atelier 2.
Alfredo Melani.
1. Raffaello Sanpo studiato corne architetto, con l’aiuto di nuovi documenti. Milan, Hoepli, 1884, page 87.
2. N’oublions pas toutefois que, dans un passage de ses Libri, Palladio cite favorablement « Michelangelo Buonaroti w à côté de
Bramante, « huomo eccellentissimo et osscrvatore degli edifici antichi » (homme rare et observateur des monuments anciens).
Tome XL1X.