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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 16.1890 (Teil 2)

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Ménard, E.: Les ouvrages de peinture, sculpture et gravure exposés au Champ de Mars, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25870#0049

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Dunkerque. — Le fond du port.

Dessin d’Eugène Boudin, d’après son tableau appartenant à Mme la baronne Nathaniel de Rothschild, expose' au Champ de Mars.

LES OUVRAGES DE PEINTURE, SCULPTURE ET GRAVURE

EXPOSÉS AU CHAMP DF, MARS1

(fin)

III

En entrant dans la première de ces galeries de quatre-vingt-dix mètres de long, — ce qui
fait bel et bien deux cents mètres à parcourir et plus du double de peintures à digérer par
galerie! — j'ai débuté par deux déceptions : MM. Agache et George Hitchcock, inférieurs à
eux-mêmes. Cela m'a donné un avant-gout peu séduisant que la suite n’a que trop justifié.
A moins de cultiver la réclame, un examen attentif de cette exposition démontrait irréfutablement
qu'elle constituait aussi peu que possible un Salon trié sur le volet ; son ensemble, en effet,
était très inférieur au Salon annuel des Champs-Elysées, si faible cependant en l'an de grâce 1890.
Les cadres avec lesquels il fallait compter étaient à l’état de rare exception.

Il a dû en coûter à la sévère conscience de M. Meissonier d’exposer une oeuvre à maints

égards inachevée, mais il lui était impossible de ne pas suivre ceux qui l'ont pris pour chef, et,
dès lors, il a bien fait de nous montrer Octobre 1806, d’autant mieux fait que cette composi-
tion témoigne d'un vigoureux regain de jeunesse. Il est manifeste que le ciel manque encore de
modelé et qu’il suit trop la ligne du terrain ; il est non moins certain que la tête de l’alezan de
droite, si parfaitement dessiné, ne participe pas, pour le moment, de la tonalité de la croupe.
L'empereur a l’air d’être en bois, l’historique redingote grise n’est pas à son plan, elle ne
s’enlève pas en valeur, et le cheval blanc, qui est d’une excellente exécution, ne s’enlève pas
sur le ciel. Le mouvement d’un maréchal, qui se penche pour parler à un des officiers de

l’état-major, est très juste, bien que le corps doive être retouché, il ne tourne pas assez. En
cheval gris pommelé a tout spécialement besoin d’être perfectionné. Le terrain, que déparent,
seuls, quelques verts aigres faciles à harmoniser, est bien sous le ciel. Un guide penche un peu
trop à gauche. Sous la réserve de ces retouches complémentaires, Octobre 1806 est une création
dont la supériorité l’emporte de beaucoup sur tout l’ensemble de l'Exposition décennale de

l’artiste en 1889.

« Inter Artes et Naturam », panneau destiné, hélas ! à l’escalier du Musée de Rouen, est
une de ces gageures que perd régulièrement, auprès des connaisseurs, M. Puvis de Chavannes,
cet amateur dont l’habileté consiste à se faire prendre pour un maître. Un sculpteur de beaucoup
de talent, qui s’est laissé endoctriner de la sorte, ne sachant comment s’en tirer devant cette
machine-là, n’a rien trouvé de mieux que ceci à me dire : « Je sais bien que chaque personnage

1. Voir l’Art, i6* année, tome I“r, page 2 53.

Tome XLIX. G
 
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