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Leroi, Paul: Salon de 1890: introduction, II, [5]; le centenaire de l'art
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L’ART.
visiteur s'écrier : « Tiens ! un faux Alma-Tadema ! un pscudo Colin Hunter ! un Bonvin ! un
Isabey! un Heilbuth ! un Couture! un Rosa Bonheur! un Schenck! un Gustave Boulanger! un
Ridgway Knight! un Vollon! un Burne
Jones! un Charles Jacque ! un Dicksee !
un Henri Baron ! un Brendel ! un
Bouguereau ! un Oswald Achenbach !
un Degas ! un Cormon ! un Charles
Comte ! » Et la litanie continuait,
allongée par quelque nouvel arrivant.
Etat de choses malsain et pro-
fondément affligeant, cette épidémie
d’imitation.
Le Catalogue officiel de M. Proust,
le commissaire spécial, catalogue qui
demeurera comme un modèle d’incor-
rection, de négligence et d’omissions,
avait eu soin de passer sous silence,
en peinture, le regretté Favretto, pro-
bablement parce que son tableau était
bien peint et d’une jolie tonalité et
les têtes de son aquarelle spirituelle-
ment traitées ; en sculpture, Gemito,
parce que son exquis petit bronze,
une simple carte de visite, faisait échec
et mat maintes sculptures de vastes
proportions.
Si les Italiens de Paris tenaient
la corde, tels que MM. Lodovico Marchetti avec
y ■ ■ /
Etude, par Baldomeeo Galofre.
distinction mais possède l'entente du tableau ; soi
est heureusement posé dans la toile; — Caprile,
ldomero Galofre. — Dessin de Niccola Sanesi.
sa Cour d’honneur du château de Blois, dont
le ciel est lumineux, J. Rossano, -—- son
Effet de neige, d’une impression juste, est
bien étudié, — et Giovanni Boldini, — son
Portrait de Verdi, — M. Paul Lafond en
a fait une belle eau-forte, -— portrait au
pastel daté du g avril 1886, est excellent,
la justesse des valeurs est parfaite et l’exé-
cution du chapeau tout à fait étonnante, —
il nous était venu de Milan, de Rome, de
Naples, de Venise, de Florence, quelques
. peintres qui contrastaient très favorablement
avec l’ensemble inquiétant de l’exposition
italienne; c’était le cas de MM. Giuseppe
Barzacco, — son Chioggia n’est pas œuvre
vulgaire, bien que les figures y soient trop
égales; — Simi, qui a bien dessiné ses
parents, mais les a incrustés dans la mu-
raille; la mère a beaucoup plus de caractère
que son mari ; — Bartolomeo Bezzi, dont
les Bords d’une rivière se voient avec plai-
sir ; — Pietro Bouvier, qui manque de
Cadeau artistique s’arrange bien, partout et
qui, lui aussi, est loin d’être distingué, mais
L’ART.
visiteur s'écrier : « Tiens ! un faux Alma-Tadema ! un pscudo Colin Hunter ! un Bonvin ! un
Isabey! un Heilbuth ! un Couture! un Rosa Bonheur! un Schenck! un Gustave Boulanger! un
Ridgway Knight! un Vollon! un Burne
Jones! un Charles Jacque ! un Dicksee !
un Henri Baron ! un Brendel ! un
Bouguereau ! un Oswald Achenbach !
un Degas ! un Cormon ! un Charles
Comte ! » Et la litanie continuait,
allongée par quelque nouvel arrivant.
Etat de choses malsain et pro-
fondément affligeant, cette épidémie
d’imitation.
Le Catalogue officiel de M. Proust,
le commissaire spécial, catalogue qui
demeurera comme un modèle d’incor-
rection, de négligence et d’omissions,
avait eu soin de passer sous silence,
en peinture, le regretté Favretto, pro-
bablement parce que son tableau était
bien peint et d’une jolie tonalité et
les têtes de son aquarelle spirituelle-
ment traitées ; en sculpture, Gemito,
parce que son exquis petit bronze,
une simple carte de visite, faisait échec
et mat maintes sculptures de vastes
proportions.
Si les Italiens de Paris tenaient
la corde, tels que MM. Lodovico Marchetti avec
y ■ ■ /
Etude, par Baldomeeo Galofre.
distinction mais possède l'entente du tableau ; soi
est heureusement posé dans la toile; — Caprile,
ldomero Galofre. — Dessin de Niccola Sanesi.
sa Cour d’honneur du château de Blois, dont
le ciel est lumineux, J. Rossano, -—- son
Effet de neige, d’une impression juste, est
bien étudié, — et Giovanni Boldini, — son
Portrait de Verdi, — M. Paul Lafond en
a fait une belle eau-forte, -— portrait au
pastel daté du g avril 1886, est excellent,
la justesse des valeurs est parfaite et l’exé-
cution du chapeau tout à fait étonnante, —
il nous était venu de Milan, de Rome, de
Naples, de Venise, de Florence, quelques
. peintres qui contrastaient très favorablement
avec l’ensemble inquiétant de l’exposition
italienne; c’était le cas de MM. Giuseppe
Barzacco, — son Chioggia n’est pas œuvre
vulgaire, bien que les figures y soient trop
égales; — Simi, qui a bien dessiné ses
parents, mais les a incrustés dans la mu-
raille; la mère a beaucoup plus de caractère
que son mari ; — Bartolomeo Bezzi, dont
les Bords d’une rivière se voient avec plai-
sir ; — Pietro Bouvier, qui manque de
Cadeau artistique s’arrange bien, partout et
qui, lui aussi, est loin d’être distingué, mais