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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 16.1890 (Teil 2)

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Leroi, Paul: Salon de 1890: introduction, II, [5]; le centenaire de l'art
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https://doi.org/10.11588/diglit.25870#0085

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SALONDE1890. 6g

M. Paul Hoecker était avantageusement représenté par A bord d’un vaisseau de guerre;
cela se découpe toutefois trop par plans.

Le meilleur des trois paysages de M. Karl Heffner — Printemps, Italie, — d’une belle pâte
et tout le côté droit charmant, avait été beaucoup moins favorablement placé que ses deux autres
cadres, de qualité inférieure cependant.

Le Portrait de M. Klein, un sculpteur, par M. Karl Stauffer, était parfaitement dessiné,
les yeux très bien, mais les cheveux ressemblaient à une perruque prête à se soulever.

L’auteur des Paysans, cet éclatant succès de 1878 l, M. Wilhelm Leibl déconcertait ses
admirateurs; des mérites de coloriste puissant, oui; le dessin, autrefois si serré, se montre malheu-
reusement aujourd’hui très lâché et l'ensemble de la facture est mou. M. Leibl annonçait une si
vigoureuse personnalité qu’il est impossible, à mon avis, de se refuser à croire à de brillantes
revanches. Les Joueurs de cartes, Avant la fête, Orphelines, Voiliers, nous montraient le meilleur
du talent de M. Gotthard Kuehl, qui en
a beaucoup. M. Kuehl, depuis longtemps
installé à Paris, sait dessiner, sait com-
poser, sait peindre. Voyez ses Voiliers;
l’arrangement est remarquable ; c’est fran-
chement établi dans la toile ; c’est savam-
ment brossé avec une séduisante liberté
de pinceau ; les blancs sont de belle qua-
lité, bien qu’il faille faire quelque réserve
au sujet d’un certain aspect de papier
cassant. Un petit rien suffirait à amener
la perfection dans les lignes ; si l’abat-
jour de la lampe était droit, cela eût calmé
le tout. Cette dissection, dirai-je, des Voi-
liers démontre à quel point M. Kuehl
arrive à avoisiner la perfection. Il doit
donc lui être rigoureusement interdit de
s’égarer dans des erreurs telles que Tête-
à-tête, une lourde erreur.

Très bien doué, M. Liebermann nage
en plein papillotage parce qu’il n'étudie
pas les relations de valeurs ; il n’en a pas
l’intuition et ne s’en rend pas compte.

Tous ses noirs, tous ses blancs sont égaux,
toutes ses taches de soleil sont égales,
elles aussi, d’un bout à l’autre. Jamais rien
de pareil dans la nature. L’artiste est sur une pente fatale; toutefois, il est assez fort pour
réagir; il en est temps.

De ce minuscule Salon, tous ceux qui visitent les expositions de Berlin et surtout de Munich
ont pu conclure à bon droit que si l’école vieux jeu de Dusseldorf a vécu, l’art allemand moderne
n’a pas encore découvert sa voie nationale ; les sillons qu'il trace sont plus nombreux jusqu’ici
que personnels. Les tentatives les plus originales, depuis l'important ensemble que Paris fut
appelé à étudier en 1878, c’est à M. Friedrich von Uhde qu’en revient le mérite. S’il n’y est
pas resté rigoureusement fidèle ainsi qu’on l’eût désiré, il est, je crois, d’organisation assez
robuste pour revenir sur ses pas et reprendre résolument le filon qu’il avait commencé à exploiter
au grand honneur de sa renommée.

La Russie et le Grand-Duché de Finlande comptent plus d’un peintre distingué, mais ces
artistes, malgré leur très réelle valeur, sont loin encore d’être réunis sous une doctrine spéciale

1. Les Paysans ont été' gravés dans l'Art par F. Leenhofï. Voir l’Art, 5e année, tome IV, page 1G6.

Tome XLIX. i i

La Culotte déchirée.

Dessin de José-Julio de Souza-Pinto,
d’après son tableau de l’Exposition Universelle de 1889.
 
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