LE DOME D’ORVIETO.
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ments lourds et saugrenus dont ils étaient coutumiers. Ces artisans ignorants et prétentieux
s'étaient rués sur le Dôme d’Orvieto et s’y étaient acharnés avec une férocité inouïe. Nous
devons même nous féliciter que le mal n’ait été que relatif, puisque, d'après la tradition, il se
serait trouvé, au xvne siècle, un vandale qui aurait proposé aux administrateurs de l’Œuvre du
Dôme de raser la façade et d’en reconstruire une à son propre goût. La façade que nous
voyons aujourd’hui l’aurait donc échappé belle.
Depuis quelques années, on a entrepris des travaux qui doivent, autant que possible,
rendre au monument sa physionomie première. Notre dessin est antérieur à l’époque où ont été
commencés ces travaux déjà très avancés et qui feront disparaître tous les placages qu’on voit
Intérieur du Dôme d’Orvieto.
Dessin de M. Deville, d'après une photographie.
aux parois des nefs latérales, et aussi, espérons-le, les statues des apôtres rangées sur deux
files, entre l’entrée principale et le maître-autel, et qui ont le grave inconvénient d’altérer la
proportion des colonnes et de diminuer l’ampleur de la nef centrale. Le faîtage, que la rage
des innovateurs n’avait pas épargné, a été reconstruit à neuf, et l'on est en train, maintenant,,
de refaire les dessins qui, autrefois, ornaient les caissons. Les stucs ont été raclés, les chapelles
démolies et c’est au cours de ces restaurations qu’a été retrouvée la porte dont je viens de-
parler, ainsi qu’une série de fresques placées dans les enfoncements des tribunes, le long des
deux nefs latérales, et qui remontent évidemment aux premiers siècles de la peinture italienne.
Cette œuvre de restitution sera terminée, dit-on, en 1890, et est dirigée par M. Zampi, archi-
tecte d Orvieto, dont l’érudition et le bon goût sont à la hauteur de cette tâche difficile. Il nous
sera donc donné de retrouver sous peu, dans la cathédrale d’Orvieto, la majesté simple et sévère
dans laquelle l’avaient conçue les premiers artistes chargés de son édification.
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ments lourds et saugrenus dont ils étaient coutumiers. Ces artisans ignorants et prétentieux
s'étaient rués sur le Dôme d’Orvieto et s’y étaient acharnés avec une férocité inouïe. Nous
devons même nous féliciter que le mal n’ait été que relatif, puisque, d'après la tradition, il se
serait trouvé, au xvne siècle, un vandale qui aurait proposé aux administrateurs de l’Œuvre du
Dôme de raser la façade et d’en reconstruire une à son propre goût. La façade que nous
voyons aujourd’hui l’aurait donc échappé belle.
Depuis quelques années, on a entrepris des travaux qui doivent, autant que possible,
rendre au monument sa physionomie première. Notre dessin est antérieur à l’époque où ont été
commencés ces travaux déjà très avancés et qui feront disparaître tous les placages qu’on voit
Intérieur du Dôme d’Orvieto.
Dessin de M. Deville, d'après une photographie.
aux parois des nefs latérales, et aussi, espérons-le, les statues des apôtres rangées sur deux
files, entre l’entrée principale et le maître-autel, et qui ont le grave inconvénient d’altérer la
proportion des colonnes et de diminuer l’ampleur de la nef centrale. Le faîtage, que la rage
des innovateurs n’avait pas épargné, a été reconstruit à neuf, et l'on est en train, maintenant,,
de refaire les dessins qui, autrefois, ornaient les caissons. Les stucs ont été raclés, les chapelles
démolies et c’est au cours de ces restaurations qu’a été retrouvée la porte dont je viens de-
parler, ainsi qu’une série de fresques placées dans les enfoncements des tribunes, le long des
deux nefs latérales, et qui remontent évidemment aux premiers siècles de la peinture italienne.
Cette œuvre de restitution sera terminée, dit-on, en 1890, et est dirigée par M. Zampi, archi-
tecte d Orvieto, dont l’érudition et le bon goût sont à la hauteur de cette tâche difficile. Il nous
sera donc donné de retrouver sous peu, dans la cathédrale d’Orvieto, la majesté simple et sévère
dans laquelle l’avaient conçue les premiers artistes chargés de son édification.