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Méreu, Honoré: Le dôme d'Orvieto, X
DOI Seite / Zitierlink:https://doi.org/10.11588/diglit.25870#0148
L'ART.
126
des fresques de Raphaël qui ornent les Stance de Nicolas V. Mais le peintre d’Urbino, préoccupé
des nécessités picturales plus que de la vérité historique, a placé la scène du miracle au Vatican
même et introduit, parmi les personnages qui y assistaient, le pape Jules II et le cardinal de
Saint-Georges. Ugolino di Vieri n’a pas commis cet anachronisme et son dessin, où l’on voit
encore l'église de Sainte-Christine de Bolsène, ainsi que les scènes reproduisant exactement les
personnages qui ont joué réellement un rôle dans la constatation de cet événement légendaire,
gardent un accent de vraisemblance, sinon de vérité, qui fait totalement défaut à la composition
de Raphaël.
XIII
Les fresques de la chapelle du Corporal datent du xiv° siècle. Elles trahissent les incertitudes
Le Jugement universel : les damnés.
Fresque de Luca Signorelli. (Dôme d’Orvieto.) — Dessin de Charles E. Wilson.
de hépoque où l’art flottait entre la méthode giottesque et la manière préraphaélesque de l’école
de l’Ombrie. Quelques-unes de ces fresques, celles, par exemple, qui se trouvent à la gauche et
à la droite de la porte d’entrée, sont complètement détériorées ; d’autres ont été retouchées sous
le pontificat de Pie IX par deux badigeonneurs qui, au lieu de les raviver pieusement, les
ont refaites et mal refaites. Plus on rencontre de peinture restaurée et plus on est convaincu
que, pour les œuvres du pinceau, toute tentative de restauration équivaut à une profanation, à
de rarissimes exceptions près.
Un grand arc posant sur des consoles partage la voûte de la chapelle en deux sections qui,
à leur tour, sont coupées en croix par deux cordons dont l’ornement s accorde avec celui de
l'arc principal. Les compartiments ou pendentifs contiennent des sujets religieux : la Conversion
de saint Augustin; saint Thomas d’Aquin prosterné au pied du crucifix miraculeux qui daigne lui
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des fresques de Raphaël qui ornent les Stance de Nicolas V. Mais le peintre d’Urbino, préoccupé
des nécessités picturales plus que de la vérité historique, a placé la scène du miracle au Vatican
même et introduit, parmi les personnages qui y assistaient, le pape Jules II et le cardinal de
Saint-Georges. Ugolino di Vieri n’a pas commis cet anachronisme et son dessin, où l’on voit
encore l'église de Sainte-Christine de Bolsène, ainsi que les scènes reproduisant exactement les
personnages qui ont joué réellement un rôle dans la constatation de cet événement légendaire,
gardent un accent de vraisemblance, sinon de vérité, qui fait totalement défaut à la composition
de Raphaël.
XIII
Les fresques de la chapelle du Corporal datent du xiv° siècle. Elles trahissent les incertitudes
Le Jugement universel : les damnés.
Fresque de Luca Signorelli. (Dôme d’Orvieto.) — Dessin de Charles E. Wilson.
de hépoque où l’art flottait entre la méthode giottesque et la manière préraphaélesque de l’école
de l’Ombrie. Quelques-unes de ces fresques, celles, par exemple, qui se trouvent à la gauche et
à la droite de la porte d’entrée, sont complètement détériorées ; d’autres ont été retouchées sous
le pontificat de Pie IX par deux badigeonneurs qui, au lieu de les raviver pieusement, les
ont refaites et mal refaites. Plus on rencontre de peinture restaurée et plus on est convaincu
que, pour les œuvres du pinceau, toute tentative de restauration équivaut à une profanation, à
de rarissimes exceptions près.
Un grand arc posant sur des consoles partage la voûte de la chapelle en deux sections qui,
à leur tour, sont coupées en croix par deux cordons dont l’ornement s accorde avec celui de
l'arc principal. Les compartiments ou pendentifs contiennent des sujets religieux : la Conversion
de saint Augustin; saint Thomas d’Aquin prosterné au pied du crucifix miraculeux qui daigne lui