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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 16.1890 (Teil 2)

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Chennevières, Henry de: Exposition universelle de 1889: cent ans de gravure (1789 - 1889), [IV]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25870#0199

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EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1889.

jolies, dit-on, et ne pre'sageaient guère les laiderons du
temps présent. Le mari de la débutante eut donc l’idée de
se faire la main par les portraits des amies et camarades
de sa femme : Anaïs Aubert, Bourbier, — était-ce un nom
de circonstance? —• Jenny Vertpré, Falcoz, Albert, Faÿ,
et nombre d’autres. Puis, au fur et à mesure de l’assu-
rance du doigté, l’artiste s’éleva d’un bond à des modèles
autrement flatteurs pour sa vanité : l’Impératrice du Bré-
sil, la Princesse de Bade, la Marquise de Villagarcia, les
princesses de Courlande, de Hesse et de Ligne. Toutes
les gentillesses du crayon le plus mignard furent mises en
usage pour le service de ce beau monde.

Mouilleron et Eugène Le Roux peuvent être classés à
la suite de Grevedon dans l’historique de la lithographie

CENT ANS DE GRAVURE (1789-1889). 173

savante. Leurs deux crayons s’affirmèrent tout de suite
comme talents de traduction, et bénéficièrent du hasard
de coïncidence le plus enviable, car ils arrivaient à l’heure
juste du déclin de la lithographie originale et furent assez
heureux pour amoindrir, à force de surhabiletés manuelles,
les regrets des amateurs du genre. S’attachant ainsi à la
technique exclusive du procédé, au double point de vue
de sa pratique et de sa conformité au caractère des œuvres
à reproduire, ils renouvelèrent d’une certaine façon la
lithographie. Mouilleron en vint à la faire participer à la
fois de la peinture à l'huile et du pastel. Les peintres y
trouvèrent le compte de leur touche, de leur coloris et de
leur épiderme. Le Roux se spécialisa principalement aux
ouvrages de Decamps. Il parvint même à diversifier la

Légende des frères Van Eyck.
Lithographie d'A. de Lemud.

monotonie de facture inhérente au maître, et ce ne fut pas
un mince service rendu. Decamps, à ses débuts, ne s’était
pas fait faute, comme Isabey, comme tous les contempo-
rains, d’essayer de la pierre : sa vigueur habituelle de
jugement lui avait tout de suite dicté la subordination des
adresses de pratique aux notes vivaces du sentiment. Aussi
n’hésitait-il pas, toutes les recettes de l’outil observées du
reste, à maintenir aux choses leur nature propre, la
rudesse aux rudes, l’imprévu aux bizarres. Ses lithogra-
phies originales devaient donc se ressentir, par plus d’un
motif, de sa manière de peintre. Le Roux trouvait là l’in-
dication capitale du Decamps lithographique et des effets
à imiter, mais il s’y rendait compte en même temps com-
bien il importait, pour l’honneur de son peintre favori,
de dissimuler au mieux une incompréhensible similitude

de facture appliquée, avec un non-sens inconscient, aux
genres de sujets les plus opposés.

Gavarni et Daumier. — Il paraît bien invraisemblable
de trouver à faire des réflexions tant soit peu inédites sur
les deux satiristes les plus lithographes du siècle. Ces deux
légers et vivants esprits ont eu des biographes à profusion.
L’abondance d’écritures doit même troubler leur mémoire
et faire tort à leur œuvre ; car, à force de lire ou d’avoir
lu, comme préparation à l’examen studieux de leurs mil-
liers de pierres, des monographies de toutes sortes, le
public se croirait presque dispensé d’aller plus loin et s’en
tiendrait quasi volontiers à ces variantes de récits, de juge-
ments et de points de vue. Le fait d’un simple feuilletage
de curiosité, au hasard de cette innombrable double'pro-
 
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