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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 16.1890 (Teil 2)

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Chennevières, Henry de: Exposition universelle de 1889: cent ans de gravure (1789 - 1889), [IV]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25870#0200

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174

L’ART.

duction, réserve pourtant toujours des surprises multiples
aux avisés. Et, comme le genre même de ces deux hau-
tains caricaturistes frôla tout, toucha tout, chacun y ren-
contre forcément un ordre d’idées ou d’images analogue à
sa tournure d’esprit. Gavarni avouait s’être fait au procédé
par l’étude des pierres fameuses d’A. de Lemud, VEnfance
de Callot, Maître Wolframb, Hélène Adelsfreit. Son
goût naturel des colorations énergiques et chaudes le porta
tout de suite au maniement de crayon le plus ressenti; il
aurait voulu traiter la lithographie comme il traitait l’aqua-
relle. Daumier travaillait par grandes simplifications de
traits, avec un nerf de doigté plus concis encore. Leur
commun amour de la pierre aurait eu tort de se ralentir
jamais, car ils eussent eu beau, Daumier surtout, faire

preuve d’une maîtrise égale partout où leur activité se fût
mise à l’œuvre, ni la peinture ni la sculpture ne pouvaient
leur fournir un champ comparable de publicité quoti-
dienne. Aussi la question est-elle de savoir si la consécra-
tion exclusive de leur talent à la lithographie aura davan-
tage servi cet art, ou bien s’ils ne sont pas, au contraire,
les grands bénéficiaires du procédé, au lieu de s’en croire
les bienfaiteurs? De fait, cette pierre fut la pierre angu-
laire de leur popularité ; et, faute d’elle, on ne se les
imagine pas avec une réputation aussi personnelle.

Un recueil à prouver, parallèlement à l’Artiste, la
haute valeur de la lithographie, fut la publication : les
Artistes contemporains, éditée par Vibert-Goupil, de 1846
à 1853, quatre volumes en l’honneur de la peinture d’alors.

La Bourse.
Lithographie d’A. de Lemud

On n’imagine rien de plus franchement délicat. Français
et Eugène Le Roux furent priés de faire, des premiers
fascicules, autant d’irrésistibles tentations. Ils y réussirent
tous deux au point d’embarrasser fort les préférences indi-
viduelles ; car, n’était la qualité de lithographe original
du beau jeune paysagiste, aujourd’hui le vétéran de notre
école de la nature, Eugène Le Roux l’égalait comme per-
fection technique et passait même pour plus nerveux et
fin, si possible. Néanmoins l’ordre de mérite fait primer
Français, sans conteste, aucune considération ne l’empor-
tant sur le prix intrinsèque d’un crayon créateur. Les
pages de début s’ouvrent par une série de ses traductions :
le Bain, de Decamps ; un Paysage, de Marilhat ; un Pâtu-
rage, de G. Roqueplan ; un Jules Dupré, un Rousseau, un
Gabat. Puis, le maître, invité à ne point passer sous

silence sa propre peinture, interprète l’un de ses paysages,
avant de se remettre aux œuvres d’autrui, à une marine de
Charles Leroux, aux Enfants pêcheurs, d’Isabey. Eugène
Le Roux exécute une Porte de mosquée, les Sorcières, le
Mendiant dans la forêt, la Vieille Femme dans l’église, de
Decamps; le Marché aux chevaux, de Vidal. Mouilleron
paraît en troisième avec trois Diaz, un Decamps, un Isa-
bey et un Robert-Fleury. A. Anastasi, homme d’une dexté-
rité très consciencieuse et même brillante, se taille, à leur
suite, une part de collaboration des plus soutenues. Près
de dix lithographies se succèdent à son nom d’après Diaz
(qui lui aussi avait fait des lithographies), d’après Dupré,
Corot, Cabat, Rousseau, Isabey, et pas une d’elles ne
dépare la moyenne supérieure de l’ensemble. Mais le
plein éclat du volume est encore ailleurs et il fait de ce
 
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