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Leroi, Paul: Salon de 1890: introduction, II-III, [6]; le centenaire de l'art
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.25870#0260
SALON DE 1890.
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Le pinceau de M. Gerke Henkes est surtout l’interprète fidèle de la vie de la petite bour-
geoisie néerlandaise1.
M. Kaemmerer, un Hollandais en rupture de ban, se livre à Paris à la confection de sujets
maniérés, genre xvme siècle, qui sont d’un large débit en gravures et même en estampes
coloriées, tandis que M. de Haas, tout en ayant fixé sa résidence à Bruxelles, reste, dans ses
pâturages, fidèle à l’art de sa patrie; il en est de même des frères Oyens — David et Pierre —
qui traitent le genre un peu en charge, mais avec esprit.
A signaler aussi M. Sadée, M. Charles Storm van S’Gravesande, un peintre qui fait mordre
habilement l’eau-forte ; M. Elchanon Verveer, un vétéran qui se maintient fermement sur la
brèche; M. Taco Mesdag, M. Pieter Stortenbeker, M. Albert Neuhuis, M. Hubert Vos, qui
s’est établi à Londres, si je ne me trompe, et qui compromet dans des tonalités excentriques les
Jeunesse entreprenante.
Dessin de Mme Henriette Ronner, d’après son tableau de l’Exposition Universelle de 1889.
qualités puissantes révélées au Salon de Paris par sa toile : Au Réfectoire de l’Hospice des
vieillards, à Bruxelles, dont le succès n’a pas été moins franc à l’Exposition Universelle.
Mariniste absolument hors de pair, M. Hendrik Willem Mesdag est un peintre doublé d’un
poète —• voyez son tableau du Musée du Luxembourg — et d’un poète dont le pinceau est
devenu l’éloquent interprète de la pensée. Son faire est varié comme son modèle sans cesse
changeant. Marée montante, A l’ancre. Nuit au bord de la mer, à Scheveningue, autant de
preuves de l’extrême souplesse du talent de ce vaillant artiste qui, à tous ses mérites, joint la
bonne fortune de pouvoir satisfaire ses passions de collectionneur raffiné. La galerie qu’a réussi
à se former M. Mesdag est exceptionnellement précieuse ; l’art français y occupe une place
importante, ses meilleurs maîtres y trônent magnifiquement.
1. Voir dans l’Art, 160 année, tome Ior, pages 104 et 169, les remarquables dessins de M. Gerke Henkes, d’après ses tableaux de l’Expo-
sition Universelle de 1889 : l’Édition du matin et le Chroniqueur.
Tome XLIX.
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Le pinceau de M. Gerke Henkes est surtout l’interprète fidèle de la vie de la petite bour-
geoisie néerlandaise1.
M. Kaemmerer, un Hollandais en rupture de ban, se livre à Paris à la confection de sujets
maniérés, genre xvme siècle, qui sont d’un large débit en gravures et même en estampes
coloriées, tandis que M. de Haas, tout en ayant fixé sa résidence à Bruxelles, reste, dans ses
pâturages, fidèle à l’art de sa patrie; il en est de même des frères Oyens — David et Pierre —
qui traitent le genre un peu en charge, mais avec esprit.
A signaler aussi M. Sadée, M. Charles Storm van S’Gravesande, un peintre qui fait mordre
habilement l’eau-forte ; M. Elchanon Verveer, un vétéran qui se maintient fermement sur la
brèche; M. Taco Mesdag, M. Pieter Stortenbeker, M. Albert Neuhuis, M. Hubert Vos, qui
s’est établi à Londres, si je ne me trompe, et qui compromet dans des tonalités excentriques les
Jeunesse entreprenante.
Dessin de Mme Henriette Ronner, d’après son tableau de l’Exposition Universelle de 1889.
qualités puissantes révélées au Salon de Paris par sa toile : Au Réfectoire de l’Hospice des
vieillards, à Bruxelles, dont le succès n’a pas été moins franc à l’Exposition Universelle.
Mariniste absolument hors de pair, M. Hendrik Willem Mesdag est un peintre doublé d’un
poète —• voyez son tableau du Musée du Luxembourg — et d’un poète dont le pinceau est
devenu l’éloquent interprète de la pensée. Son faire est varié comme son modèle sans cesse
changeant. Marée montante, A l’ancre. Nuit au bord de la mer, à Scheveningue, autant de
preuves de l’extrême souplesse du talent de ce vaillant artiste qui, à tous ses mérites, joint la
bonne fortune de pouvoir satisfaire ses passions de collectionneur raffiné. La galerie qu’a réussi
à se former M. Mesdag est exceptionnellement précieuse ; l’art français y occupe une place
importante, ses meilleurs maîtres y trônent magnifiquement.
1. Voir dans l’Art, 160 année, tome Ior, pages 104 et 169, les remarquables dessins de M. Gerke Henkes, d’après ses tableaux de l’Expo-
sition Universelle de 1889 : l’Édition du matin et le Chroniqueur.
Tome XLIX.
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