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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 16.1890 (Teil 2)

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Leroi, Paul: Salon de 1890: introduction, II-III, [6]; le centenaire de l'art
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https://doi.org/10.11588/diglit.25870#0267

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236

L’ART.

Si la gratuité est un excellent principe en matière d’enseignement primaire et secondaire,
s’il est absolument nécessaire que tout le monde sache dessiner, il est insensé que l'État crée
des déclassés, race faméliquement vaniteuse, qui a pour toute carrière d'assaillir perpétuellement
sénateurs, députés, fonctionnaires et ministres, en quête de quelque pauvre commande destinée
à être plus que pauvrement exécutée. C’est de la sorte que s’enrichissent les Musées de province!

L’État constitué en fabricant d’architectes, de sculpteurs, de peintres et de graveurs est une
conception gouvernementale inepte et qui serait burlesque, si elle n’était si triste.

Ou l'École des Beaux-Arts doit être fermée, ou la gratuité doit cesser d’exister, sans préju-
dice d’autres réformes urgentes, à commencer par la suppression de ce fléau des ateliers qui n’a
que trop exercé de ravages. Mais lorsqu’on a l’intention sincère d’opérer des réformes, on n’a
pas la naïveté de les soumettre aux votes de gens qui sont juge et partie en la matière.

Paul Leroi.

(La fin au prochain numéro.)

DLVII

JeaVRobie. Notes d'un Frileux, in-40 de i3o pages.
Bruxelles, Imprimerie Polleunis, Ceuterick et De Smet,
35, rue des Ursulines. Photographies de M. Alexandre,
d’après les croquis de l’Auteur, 1890.

Régal de lettré, régal d’artiste, régal exquis, cette nou-
velle édition, revue et augmentée con amore par un
peintre justement renommé, doublé d’un écrivain de race.
Vous admirerez les dessins fac-similés à souhait; ils vous
révéleront un côté du talent de M. Robie, tout à fait
inconnu du grand public, à qui sa modestie laisse ignorer
que le peintre de fleurs, le peintre de nature morte traite
avec non moins de succès le paysage et la figure. Pour
convaincre à ce sujet les plus incrédules, il suffit de les

renvoyer aux dessins des Notes d'un Frileux ; ils sont
caractéristiques dans leur perfection : la Rive gauche du
Nil, à Louqsor; les si vivantes Funérailles d’un prêtre
mahométan à Jaffa; Effet de neige, à Venise; Le Caire,
vue prise à Mahmacha ; Coup de vent sur le Nil ; Keneh,
si chaudement coloré, et Changement de décor, sans parler
des exquises vignettes dans le texte, de ce texte où l’es-
prit pare constamment la justesse de l’observation, où le
goût guide toujours une plume alerte et l’empêche de
jamais dépasser la mesure, où l’excellence d’un conseil se
dissimule sous un fin sourire, où de la première à la der-
nière ligne, on chercherait en vain — mérite suprême! —
une trace de pose, de pédantisme ou de l’odieux caboti-
nage, si en honneur de nos jours, lecture, en un mot, qui
ne cesse pas un instant d’être un enchantement.

Noël Gehuzac.
 
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