RECENZJE
(fig. 14—15). Ces deux compositions pendants se
rapprochent particulierement du Saint Sebastien,
n° 399 de 1’Albertina, mais elles different dans la
facture, les delicates ombres etant marąuees non
a la plume mais au pinceau, comme dans le dessin
d’une collection privee a Milan reproduit par Rava 48
et attribue par lui a Piazzetta. Ces dessins ont fait
partie des collections de la Societe des Beaux-Arts de
Varsovie, ou ils etaient exposes comme oeuvres de
Francesco Bartolozzi.
L’attribution a Francesco Piranesi de 1’Interieur
d’un palais (n° 74) du Musee de Varsovie, jugee in-
teressante par Pallucchini, a ete contestee par Byam
Shaw et Rava. On reproduit ici le verso de ce dessin
nouvellement degage de son montage, pour renouer
la discussion (fig. 16). Tl represente l’interieur d’un
palais en rapport avec la serie des Prisons de
1744—45, mais il est inferieur p.ex. au dessin
d’Edimbourg49, c’est pour cette raison sans doute
qu’il a ete barbouille. Cependant le visage d’homme,
jete en travers d’un trait vigoureux, semble etre de
la main meme du maitre.
Les etudes de Bernardo Bellotto (n° 65—68),
exposees comme representation du groupe des 78
II. 20. Giauanni Battista Crespi dit Cerano,
Allegorie, peinture (detail) Milan, Castello
Sforzesco. (Cliche M. Perotti, Milan)
dessins de ce peintre au Musee de Varsovie, ont ete
commentees a la suitę des expositions de Venise en
1955, de Hollande et d’Angleterre en 1958. Quelques
complements posterieurs seront discutes par S. Ko-
zakiewicz dans sa monographie en preparation.
Les dessins exposes de Giacomo Guardi appar-
tenaient a deux groupes distincts. Les vues de Venise
(n° 79—80) du Musee de Varsovie ne different pas
des autres dessins topographiques que cet artiste
executait par serie a 1’intention des touristes qui les
emportaient en souvenir de leur sejour a Venise.
Notre vue de l’Isola della Beata Vergine delle Grazie
p.ex. se repete presque identique dans la serie de la
collection Wallraf50. L’autre groupe de dessins
a sujets de Venise (n° 81—94), provenant de la collec-
tion du prince Sanguszko actuellement au Musee de
Tarnów, a ete prete par Fiocco a Giacomo Guardi
parce que dans le style des caprices de son pere,
Francesco. Pallucchini obseiwe que ces dessins
s’ecartent tellement de ceux que Giacomo signait de
sa main qu’on pourrait penser tout aussi bien a un
autre imitateur du grand Guardi. Ragghianti soupęon-
ne meme leur auteur de fraude consciente. Rava les
deprecie a outrance, en leur reconnaissant un seul
merite, celui de servir d’avertissement aux collection-
neurs inexperimentes. Morassi, au contraire, y voit
des images pleines de vie qui aideront a formuler une
juste opinion sur Giacomo Guardi51.
La Naissance de la Vierge (n° 12) du Musee de
Varsovie, attribuee a un peintre venitien XVIIe siede,
doit etre classee parmi les dessins du XVIIIe siecle
et prdbablement qualifiee d’ancienne copie. Une com-
position analogue, mais parfaitement dechifrable et
plus spontanee a passe en vente a la maison Artaria
comme oeuvre de P. Veronese52. Elle est executee
pareillement, a la plume et lavee de bistre avec en
plus des traiits de sanguine, et demontre, comme
l’a fait remarquer Ragghianti a propos de notre
dessin, 1’influence du Veronese a travers celle de
Sebastiano Ricci. Cette juste observation s’aecorde
48 c. E. R a v a,' o.c., il. 34. — Sur Novelli voir les
articles de M. Yaltolina dans la revue „Padova” de
1933 et le >livre de <M. Lanckorońska, Die venezia-
nische Buchgraphik des 18 Jahrhunderts, Hamburg 1959.
49 D. B a x a n d a 11, Fifty Master Drawings in the
National Gallery of Scottland, Edinburgh 1961, n° 42. Le
papier de notre dessin est filigrane d’un ecu a trois fleurs
de lys surmonte d’une couronne ducale et soussigne des
initiales G F C danis un cartouche.
□o A. Morassi, o.c., n° 40, et n° 25 ou il commente
toute la serie en la datant vers 1800—1804. Voir aussi le
catalogue des peinltures de Budapest: A. Pi gier,
Orszagos Szepmiinćszeti Milseum A. Regi Keptar Kata-
logusa, 1954, s. 257, dans leąuel la serie de tableautins qui
resultent de ces dessins porte encore rattribution a Fran-
cesco Guardi; la vue de Sainte Marie des Graces est au
n° 638.
51 A. Morassi, OjC., p. 28.
52 Kupferstiche, Radierungen, Holzschnitte, Stein-
drucke... Handzeichnungen,... aus alten Wiener und italieni-
schen Sammlungen, Wien 1930—1931, n° 975a, pl. HI.
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(fig. 14—15). Ces deux compositions pendants se
rapprochent particulierement du Saint Sebastien,
n° 399 de 1’Albertina, mais elles different dans la
facture, les delicates ombres etant marąuees non
a la plume mais au pinceau, comme dans le dessin
d’une collection privee a Milan reproduit par Rava 48
et attribue par lui a Piazzetta. Ces dessins ont fait
partie des collections de la Societe des Beaux-Arts de
Varsovie, ou ils etaient exposes comme oeuvres de
Francesco Bartolozzi.
L’attribution a Francesco Piranesi de 1’Interieur
d’un palais (n° 74) du Musee de Varsovie, jugee in-
teressante par Pallucchini, a ete contestee par Byam
Shaw et Rava. On reproduit ici le verso de ce dessin
nouvellement degage de son montage, pour renouer
la discussion (fig. 16). Tl represente l’interieur d’un
palais en rapport avec la serie des Prisons de
1744—45, mais il est inferieur p.ex. au dessin
d’Edimbourg49, c’est pour cette raison sans doute
qu’il a ete barbouille. Cependant le visage d’homme,
jete en travers d’un trait vigoureux, semble etre de
la main meme du maitre.
Les etudes de Bernardo Bellotto (n° 65—68),
exposees comme representation du groupe des 78
II. 20. Giauanni Battista Crespi dit Cerano,
Allegorie, peinture (detail) Milan, Castello
Sforzesco. (Cliche M. Perotti, Milan)
dessins de ce peintre au Musee de Varsovie, ont ete
commentees a la suitę des expositions de Venise en
1955, de Hollande et d’Angleterre en 1958. Quelques
complements posterieurs seront discutes par S. Ko-
zakiewicz dans sa monographie en preparation.
Les dessins exposes de Giacomo Guardi appar-
tenaient a deux groupes distincts. Les vues de Venise
(n° 79—80) du Musee de Varsovie ne different pas
des autres dessins topographiques que cet artiste
executait par serie a 1’intention des touristes qui les
emportaient en souvenir de leur sejour a Venise.
Notre vue de l’Isola della Beata Vergine delle Grazie
p.ex. se repete presque identique dans la serie de la
collection Wallraf50. L’autre groupe de dessins
a sujets de Venise (n° 81—94), provenant de la collec-
tion du prince Sanguszko actuellement au Musee de
Tarnów, a ete prete par Fiocco a Giacomo Guardi
parce que dans le style des caprices de son pere,
Francesco. Pallucchini obseiwe que ces dessins
s’ecartent tellement de ceux que Giacomo signait de
sa main qu’on pourrait penser tout aussi bien a un
autre imitateur du grand Guardi. Ragghianti soupęon-
ne meme leur auteur de fraude consciente. Rava les
deprecie a outrance, en leur reconnaissant un seul
merite, celui de servir d’avertissement aux collection-
neurs inexperimentes. Morassi, au contraire, y voit
des images pleines de vie qui aideront a formuler une
juste opinion sur Giacomo Guardi51.
La Naissance de la Vierge (n° 12) du Musee de
Varsovie, attribuee a un peintre venitien XVIIe siede,
doit etre classee parmi les dessins du XVIIIe siecle
et prdbablement qualifiee d’ancienne copie. Une com-
position analogue, mais parfaitement dechifrable et
plus spontanee a passe en vente a la maison Artaria
comme oeuvre de P. Veronese52. Elle est executee
pareillement, a la plume et lavee de bistre avec en
plus des traiits de sanguine, et demontre, comme
l’a fait remarquer Ragghianti a propos de notre
dessin, 1’influence du Veronese a travers celle de
Sebastiano Ricci. Cette juste observation s’aecorde
48 c. E. R a v a,' o.c., il. 34. — Sur Novelli voir les
articles de M. Yaltolina dans la revue „Padova” de
1933 et le >livre de <M. Lanckorońska, Die venezia-
nische Buchgraphik des 18 Jahrhunderts, Hamburg 1959.
49 D. B a x a n d a 11, Fifty Master Drawings in the
National Gallery of Scottland, Edinburgh 1961, n° 42. Le
papier de notre dessin est filigrane d’un ecu a trois fleurs
de lys surmonte d’une couronne ducale et soussigne des
initiales G F C danis un cartouche.
□o A. Morassi, o.c., n° 40, et n° 25 ou il commente
toute la serie en la datant vers 1800—1804. Voir aussi le
catalogue des peinltures de Budapest: A. Pi gier,
Orszagos Szepmiinćszeti Milseum A. Regi Keptar Kata-
logusa, 1954, s. 257, dans leąuel la serie de tableautins qui
resultent de ces dessins porte encore rattribution a Fran-
cesco Guardi; la vue de Sainte Marie des Graces est au
n° 638.
51 A. Morassi, OjC., p. 28.
52 Kupferstiche, Radierungen, Holzschnitte, Stein-
drucke... Handzeichnungen,... aus alten Wiener und italieni-
schen Sammlungen, Wien 1930—1931, n° 975a, pl. HI.
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