CHARLES FILIGER, MALARZ SZKOŁY PONT-AYEN
II. 22. Władysław Slewiński, Dziewczyna z rudymi włosami, ok. 1896,
ol. pł. 32 X 37 cm. Wł. pryw. w N. Jorku. (Fot. Jaworska)
CHARLES FILIGER PEINTRE DE L’ECOLE DE PONT-AYEN
On sait bien peu sur la vie de Charles Filiger.
II n’y a pas longtemps ses oeuvres ne figuraient pas
jusqu’ici dans les musees europeens. Cet artiste in-
teressant et enigmatique eut, il est vrai, au cours
des demieres annees, plusieurs expositions a Paris
et a Londres. Mais dans les ouvrages sur l’art on ne
peut rtrouver d’etudes plus detaillees ayiant trait a son
oeuvre. On attend que la parution annoncee depuis
des annees du livre d’Amdre Breton, collectionneur
et admirateur du talent de Filiger, nous apportera
beaucoup d’informaitions predeuses et de reflexions
peirsonnelles de 1’auteur sur la vie et 1’oeuwe de
1’artiste. Cela sera d’autant plus interessant, que
Breton, itheoricien le plus eminent du surrealisme,
considere Filiger comme un des iniciateurs de ce
courant dans la peinture.
Les peintres de Bretagne, confreres de Filiger,
1’appelaient „doux et mistique”. Cette „douceur” se rap-
portaiit probablement a son caractere itaciturne et
docile — rien qu’en apparence d’ailleurs — et a sa
vie emgmatique donit il ne parlait jamais a personne.
Par „misticisme” on definissait sans aucun doutę le
genie de son oeuvre. Celle-cti se icomposait de gouaches
de petites dimensions, traitant le plus souvent de
sujets religieux et revelanit des influences de 1’art
byzantin et du Quatrocento italien, auxquelłes se
melait l’expression naive des „images d’Epinal”. Ces
composiitions, laussi ibien laiques que religieuses, Situees
toujours sur fond du paysage breton, sont impregnees
du misticisme souligne a juste titre.
Apres avoir souligne les faits precites, je me pro-
pose, en vertu d’une analyse detaillee des com-
positions figuratives de Filiger, de demonitrer quelles
avaient pu etre les sources du misticisme caracteri-
sant 1’artiste. Dans ce but, j’ etudie la biographie
de Filiger et je compare les mentions a son sujet — bien
raires et insignifiantes dans la litterature de l’epoque —
avec ce que contiiennent la correspondance non publiee
du peintre, les lettres ou il est question de lui et sa
legende toujours vive en Bretagne.
II s’avere, que ce imisereux, cet alcooliąue invetśre,
tel que Font connu et ireitenu en imemoire les pecheurs
bretons, pęt anachoretę et philosophe, donit sę sou-
21
II. 22. Władysław Slewiński, Dziewczyna z rudymi włosami, ok. 1896,
ol. pł. 32 X 37 cm. Wł. pryw. w N. Jorku. (Fot. Jaworska)
CHARLES FILIGER PEINTRE DE L’ECOLE DE PONT-AYEN
On sait bien peu sur la vie de Charles Filiger.
II n’y a pas longtemps ses oeuvres ne figuraient pas
jusqu’ici dans les musees europeens. Cet artiste in-
teressant et enigmatique eut, il est vrai, au cours
des demieres annees, plusieurs expositions a Paris
et a Londres. Mais dans les ouvrages sur l’art on ne
peut rtrouver d’etudes plus detaillees ayiant trait a son
oeuvre. On attend que la parution annoncee depuis
des annees du livre d’Amdre Breton, collectionneur
et admirateur du talent de Filiger, nous apportera
beaucoup d’informaitions predeuses et de reflexions
peirsonnelles de 1’auteur sur la vie et 1’oeuwe de
1’artiste. Cela sera d’autant plus interessant, que
Breton, itheoricien le plus eminent du surrealisme,
considere Filiger comme un des iniciateurs de ce
courant dans la peinture.
Les peintres de Bretagne, confreres de Filiger,
1’appelaient „doux et mistique”. Cette „douceur” se rap-
portaiit probablement a son caractere itaciturne et
docile — rien qu’en apparence d’ailleurs — et a sa
vie emgmatique donit il ne parlait jamais a personne.
Par „misticisme” on definissait sans aucun doutę le
genie de son oeuvre. Celle-cti se icomposait de gouaches
de petites dimensions, traitant le plus souvent de
sujets religieux et revelanit des influences de 1’art
byzantin et du Quatrocento italien, auxquelłes se
melait l’expression naive des „images d’Epinal”. Ces
composiitions, laussi ibien laiques que religieuses, Situees
toujours sur fond du paysage breton, sont impregnees
du misticisme souligne a juste titre.
Apres avoir souligne les faits precites, je me pro-
pose, en vertu d’une analyse detaillee des com-
positions figuratives de Filiger, de demonitrer quelles
avaient pu etre les sources du misticisme caracteri-
sant 1’artiste. Dans ce but, j’ etudie la biographie
de Filiger et je compare les mentions a son sujet — bien
raires et insignifiantes dans la litterature de l’epoque —
avec ce que contiiennent la correspondance non publiee
du peintre, les lettres ou il est question de lui et sa
legende toujours vive en Bretagne.
II s’avere, que ce imisereux, cet alcooliąue invetśre,
tel que Font connu et ireitenu en imemoire les pecheurs
bretons, pęt anachoretę et philosophe, donit sę sou-
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