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Bulletin de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace — 2.Sér. 20.1902

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Weisgerber, Henri: La Corporation des chirurgiens-barbiers de Ribeauvillé 1860 - 1791: documents pouvant servir à l'histoire de la chirugie en Alsace au dix-huitiéme siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.24775#0018

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façon d’agir ouvrait, la porte bien grande aux charlatans, qui devaient être
en nombre et former la grande majorité de ces opérateurs ambulants,
puisque, encore au commencement du dix-huitième siècle nous trouvons
dans un dictionnaire de médecine de cette époque1, à l’article Labium
leporinum, que le bec de lièvre était traité généralement par des onguents,
très rarement par une opération réservée aux charlatans des places pu-
bliques. (Marcklschreyer, littéralement: crieur sur les marchés.)

Cette situation était à peu près la même dans tous les pays civilisés.
Cependant un mouvement de renaissance parti d’Italie au commencement
du quinzième siècle se propagea lentement, mais ne s’accentua sérieuse-
ment qu’au commencement du dix-huitième siècle dans les grands centres
intellectuels. Depuis, les chirurgiens ont largement pris leur revanche, et
leur rôle dans la médecine moderne, grâce aux perfectionnements acquis,
a pris une importance très considérable.

Nous avons dit que les chirurgiens, se servant d’instruments et faisant
usage de leurs mains, étaient considérés comme exerçant une profession
médiocrement relevée et, encore à la fin du siècle dernier, regardée
comme très inférieure à celle du médecin. En consultant la liste générale
des métiers de Paris au seizième siècle nous trouvons que les barbiers
et chirurgiens sont classés au «Deuxième rang qui sont les mestiers
d’entre les meilleurs et médiocres» sur la même ligne que les bouchers,
chaudronniers, écrivains, etc., après les apothicaires, épiciers, mégissiers,
mais avant les armuriers, cordonniers, gantiers, menuisiers, serruriers,
qui manient des outils plus volumineux et plus lourds.

Les phases par lesquelles passa l’histoire des barbiers-chirurgiens furent
à peu près les mêmes dans les différents États de l’Europe. En France, au
douzième siècle, on avait peu à peu confondu les barbiers avec les chirur-
giens proprement dits, chacun empiétant sur le domaine de l’autre. On
distingua les chirurgiens de robe longue qui opéraient, mais ne devaient
«faire le poil», des barbiers-chirurgiens de robe courte qui faisaient le
poil et pouvaient, en outre, faire des saignées, arracher les dents, panser
les plaies, réduire les luxations, etc. En 1311 parut l’édit de Philippe
le Bel, destiné à réglementer les corporations des barbiers, mais sans
donner de résultats satisfaisants, puisque de nombreux édits furent suc-
cessivement promulgués, prenant partie, suivant les influences du moment,

1. Medicinische Schatz-Kammer, de Woyt. Leipsig, 1734. Voy. aussi ce que dit à ce
sujet Daniel Martin dans La Vie à Strasbourg au dix-septième siècle. — Ch. Nerlinger
Revue d’Alsace, quarante-huitième année, p. 421, note.
 
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