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Bulletin de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace — 2.Sér. 20.1902

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Hoffmann, Charles: L' Abbaye de Marbach
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https://doi.org/10.11588/diglit.24775#0083

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L’ABBAYE DE MARBACH.

i.

L’abbaye de Marbach1 2 3 fat fondée dans le Mundat supérieur, territoire
de l’évêché de Strasbourg, par Burchard de Geberswiler, vassal de l’Église de
Strasbourg et administrateur du Mundat, voici à quelle occasion. Burchard,
fatigué de la chasse, s’endormit un jour au lieu appelé Marbach*; c’était
en l’année 1060, si Ton en croit une notice rédigée par le dernier prieur
J. Herrgott. Pendant son sommeil il eut une vision. Jésus-Christ, la très
sainte Vierge et saint Augustin lui apparurent et lui commandèrent d’ériger
en leur honneur un couvent au lieu même où il reposait*. Cette tradition
n’a point laissé de trace dans les anciens titres de l’Abbaye; il ne commence
à en être question qu’au seizième siècle4. Aussi bien les anciens litres de
l’Abbaye que nous possédons encore sont tous, ou à peu près, ce qu’on
appelle aujourd’hui des papiers d’affaires; et il n’est pas étonnant que des
papiers d’affaires ne relatent pas une vision, c’est-à-dire un fait surnaturel,
qui aurait été le motif déterminant de la libéralité de Burchard.

Quoiqu’il en soit, Burchard se mit aussitôt à l’œuvre. Pendant que l’on
élevait les constructions, il s’occupa de doter la nouvelle fondation, lui
donna une grande partie de son patrimoine «magna prediorum et familie
sue parte donavit»5, et pour en assurer la durée ou la perpétuité, il voulut
que la propriété des biens dont il se dépouillait appartint à douze vassaux

1. Les plus anciens documents appellent l’Abbaye, Marbach (1096, 1118, 1191,
1194, etc.) Au treizième siècle, on employait les deux formes: Marbach et Marpach. Au
seizième siècle, on écrivait aussi Marppach. Un titre de 1462 porte Morpach et un con-
trat de 1308 même Marchbach. En 1501, on trouve Margkbach.

2. Ce lieu doit son nom à un ruisseau qui, de nos jours, comme du temps de Grandi-
djer [Œuvres inéd., III, p. 117), se «voit à peine ..., ne se forme même qu’à la fonte des
neiges ou dans les temps de grandes pluies». Cependant le jugement de 1188 le nomme
«torrens Marbach». Aurait-il été plus considérable en 1188?

3. Cependant les documents appellent indifféremment, ce semble, Marbach : monas-
terium omnium Sanctorum, — ou S. Augustini, Irenei et omnium Sanctorum, — ou S. Au-
gustini, — ou bien encore S. Irenei, tout court.

4. La notice du prieur Elten, que Grandidier cite en note (Ibid., p. 118), est de 1502;
la chronique de M. Berler est de 1510.

5. Charte de l’empereur Rodolphe, 1270.
 
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