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DOI article:Hoffmann, Charles: L' Abbaye de Marbach
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.24775#0084
de l’Église de Strasbourg, sous la protection desquels le futur monastère
était spécialement placé1. Ces donations, pour devenir irrévocables et
recevoir leur plein effet, furent faites ou plutôt confirmées dans un plaid
public des seigneurs de la province, convoqué par Othon de Habsbourg,
comte de la Haute-Alsace2, selon les formes usitées à cette époque. D’autre
part, outre Burchard, plusieurs seigneurs se montrèrent généreux envers
Marbach; et parmi les libéralités qui formèrent les biens de première
fondation, il convient de signaler plus particulièrement les deux suivantes:
Gérard, le premier comte de Vaudemont, et son épouse Heilwige, à
laquelle appartenait le comté d’Eguisheim, abandonnèrent quelques im-
meubles au nouveau monastère3; à leur exemple, un peu plus tard, en
1092, Albert, comte d’Eguisheim et de Muha, leur parent, lui fit donation
d’un bien considérable sis à Herrlisheim, à la propriété duquel était attaché
le quart du droit de patronage et la huitième partie des dîmes de l’église
de ce lieu4.
Les constructions furent achevées vers 1094. Pour peupler le nouveau
monastère, Burchard s’adressa à Manegold, alors prieur ou doyen de
l’abbaye de Raitenbuch en Bavière5. Manegold était une grande figure
dans l’Église. Sa science et ses vertus lui avaient acquis une considération
universelle et une grande autorité, qu’il employa toujours au service du
bien. Dévoué au pape saint Grégoire VII, il avait soutenu ce dernier par
1. «... Predictum locum cum omnibus appendiciis suis, Duodecim couparibus suis
Argentinensis Ecclesie Ministerialibus, in proprietatem dédit, tali conditione, ut fratres
ibidem deo servientes et bona Ecclesie manutenentes, et quicquid in posterum donatione
vel oblatione alicujus juste ac rationabiliter eidem Ecclesie conferretur, sue jurisdictioni
firmissime asscriberent, atque omnia proprietatis jure fidelissime tuerentur.» (Ibid.)
2. «Que omnia predictus Burchardus, auxilio Comitis ottonis de habesburc et omnium
comprovincialium suorum testimonio, in generali placito publiée confîrmavit.» (Ibid.)
3. «Aliquid prediorum suorum Marbacensi ecclesie pro remedio animarum suarum
contulerunt.» Charte de 1092. C’est le plus ancien document concernant Marbach que
nous possédions; il a été publié dans Würdw., Nov. Sub., VI, p. 254; Grandidier, Hist.
d'AlsII, p. 158, et plus récemment Bulletin de la Société pour la cons. des mon. hist.
1865, p. 163, avec une traduction française, malheureusement fautive.
4. Ibid.
5. Manegold de Lautenbach est-il le même que Manngold, ou Mangaud, le philosophe,
l’émule du bienheureux Lanfranc, de saint Anselme de Cantorbery, de saint Bruno, le
maître du bienheureux Theotger, évêque de Metz, de Gérard de Loudun, de Guillaume
de Champeau, l’ami de saint Ives de Chartres, etc.? La question est controversée.
V. Grandidier, Œuvres inéditesy II, p. 257 et s. — Giesebrecht, Ueber magister Mane-
gold. (Bull, de l’Ac. de Munich, 1868, II, p. 297). La discussion de cette intéressante ques-
tion nous mènerait beaucoup trop loin.
était spécialement placé1. Ces donations, pour devenir irrévocables et
recevoir leur plein effet, furent faites ou plutôt confirmées dans un plaid
public des seigneurs de la province, convoqué par Othon de Habsbourg,
comte de la Haute-Alsace2, selon les formes usitées à cette époque. D’autre
part, outre Burchard, plusieurs seigneurs se montrèrent généreux envers
Marbach; et parmi les libéralités qui formèrent les biens de première
fondation, il convient de signaler plus particulièrement les deux suivantes:
Gérard, le premier comte de Vaudemont, et son épouse Heilwige, à
laquelle appartenait le comté d’Eguisheim, abandonnèrent quelques im-
meubles au nouveau monastère3; à leur exemple, un peu plus tard, en
1092, Albert, comte d’Eguisheim et de Muha, leur parent, lui fit donation
d’un bien considérable sis à Herrlisheim, à la propriété duquel était attaché
le quart du droit de patronage et la huitième partie des dîmes de l’église
de ce lieu4.
Les constructions furent achevées vers 1094. Pour peupler le nouveau
monastère, Burchard s’adressa à Manegold, alors prieur ou doyen de
l’abbaye de Raitenbuch en Bavière5. Manegold était une grande figure
dans l’Église. Sa science et ses vertus lui avaient acquis une considération
universelle et une grande autorité, qu’il employa toujours au service du
bien. Dévoué au pape saint Grégoire VII, il avait soutenu ce dernier par
1. «... Predictum locum cum omnibus appendiciis suis, Duodecim couparibus suis
Argentinensis Ecclesie Ministerialibus, in proprietatem dédit, tali conditione, ut fratres
ibidem deo servientes et bona Ecclesie manutenentes, et quicquid in posterum donatione
vel oblatione alicujus juste ac rationabiliter eidem Ecclesie conferretur, sue jurisdictioni
firmissime asscriberent, atque omnia proprietatis jure fidelissime tuerentur.» (Ibid.)
2. «Que omnia predictus Burchardus, auxilio Comitis ottonis de habesburc et omnium
comprovincialium suorum testimonio, in generali placito publiée confîrmavit.» (Ibid.)
3. «Aliquid prediorum suorum Marbacensi ecclesie pro remedio animarum suarum
contulerunt.» Charte de 1092. C’est le plus ancien document concernant Marbach que
nous possédions; il a été publié dans Würdw., Nov. Sub., VI, p. 254; Grandidier, Hist.
d'AlsII, p. 158, et plus récemment Bulletin de la Société pour la cons. des mon. hist.
1865, p. 163, avec une traduction française, malheureusement fautive.
4. Ibid.
5. Manegold de Lautenbach est-il le même que Manngold, ou Mangaud, le philosophe,
l’émule du bienheureux Lanfranc, de saint Anselme de Cantorbery, de saint Bruno, le
maître du bienheureux Theotger, évêque de Metz, de Gérard de Loudun, de Guillaume
de Champeau, l’ami de saint Ives de Chartres, etc.? La question est controversée.
V. Grandidier, Œuvres inéditesy II, p. 257 et s. — Giesebrecht, Ueber magister Mane-
gold. (Bull, de l’Ac. de Munich, 1868, II, p. 297). La discussion de cette intéressante ques-
tion nous mènerait beaucoup trop loin.