Overview
Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Bulletin de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace — 2.Sér. 20.1902

DOI Heft:
Inhalts-Verzeichniss / Table des matières
DOI Artikel:
Hoffmann, Charles: L' Abbaye de Marbach
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.24775#0085

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
69 —

la parole et par ses écrits contre les partisans de l’empereur. Aussi
attira-t-il leur colère sur le couvent de Lautenbach, dont il était alors
chanoine1. Lautenbach fut détruit; les chanoines durent prendre la fuite
et se virent réduits à se cacher chez leurs amis2. Mais Manegold, qui avait
attiré cet orage sur leurs têtes, fut spécialement recherché. L’un de ses
livres intitulé: Liber Manegoldi ad Geberhardum, archevêque de Salz-
bourg3 4, le désignait plus particulièrement à la colère de l’empereur, dont
il dénonçait les fautes en termes très vifs, sans ménager pour autant les
évêques qui avaient embrassé son parti. Aussi persécuté, poursuivi avec
plus d’acharnement pour cette raison, il fut contraint de chercher un asile
en Bavière, à l’abbaye de Raitenbuch, dont il devint doyen vers 1086.
Lorsque Burchard eut fondé Marbach, il saisit avec empressement l’occa-
sion qui lui était offerte de rentrer dans sa patrie et prit possession du
nouveau monastère avec quelques-uns de ses anciens confrères de Lauten-
bach et plusieurs religieux venus de l’abbaye de saint Irénée, près de
Lyon: c’est du moins ce qu’assure le prieur H. Elten dans sa notice (1502)*.

1. De là peut-être son nom : Manegold de Lautenbach. Toutefois on admet plus com-
munément que Lautenbach est le lieu de sa naissance.

2. Lautenbach, fondé au commencement du neuvième siècle, vers 810, par Béatus,
abbé de Honau, cessa d’appartenir aux bénédictins en même temps que Honau, en 1079
environ. Si M. le docteur Hilrbin, recteur du gymnase et du lycée de Lucerne, avait
ouvert GnANDiniER [Hist. de l’Êgl. de St., I, p. 411, ou Œuvres inédites, I, p. 162), il
aurait évité plusieurs erreurs dans son livre sur Pierre d’Andlau (p. 106 et s.). Il aurait
vu que Grandidier ne se fonde pas sur une simple tradition, mais sur un titre dont
l’authenticité n’a pas encore été révoquée en doute, pour fixer la fondation de Lauten-
bach vers 810; il n’aurait pas fait de Lautenbach une abbaye de bénédictins, précisé-
ment à l’époque qui nous occupe; enfin il aurait appris que la bulle d’innocent II, de
1135, que Schœpflin regardait à tort comme le titre de fondation de Lautenbach (Als.
ill., II, p. 448), est relative, non à Lautenbach, mais à l’abbaye de Honcourt, erreur que
Schœpflin a reconnu dans son Alsatia; diplomatica (I, p. 479, note s.), et ne peut par
conséquent en aucune façon se comprendre de la reconstruction de Lautenbach après sa
destruction par Henri IV.

3. Se trouve à la bibliothèque de Carlsruhe et a été publié dans les Monumenta Gei--
maniae : Libelli de Lite imperatorum et pontificum, 300—430, 1891. Cfr. Hist. lût. de
France, IX, p. 280. -— Manegold dit, dans la préface de ce livre, qu’il ne l’écrivit que
virtute obedientiae ; par conséquent ses confrères et lui étaient unis de cœur et de senti-
ment dans la querelle entre le sacerdoce et l’empire.

4. «Itaque cum huic operi insisteret Burchardus, singulaque edificia prout congruum
est, edificata fuissent, magister Manegoldus, canonicus ecclesie S. Michaelis de Luten-
bach, assumptis fratribus, quorum aliqui de Lutenbach, nonnulli vero de monte S. Irenei
martiris juxta Lugdunum Gallie, referuntur advenisse, disciplinam regularem apud
Marbach instituere cepit, seque unum eorum clericorum communiter et regulariter
 
Annotationen