Bulletin de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace (2.Sér. 20.1902)

— 351 —

dans les comptes, rendus par Daniel de Piehle, lieutenant du comte de
Ribaupierre à Sainte-Marie, un reçu du prévôt Christmann, de 12 florins,
pour «le louage des héritages du château du Haut-Echerv pour les
années 1660, 1661 et 1662, à 4 florins par an1.»

Le château lui-même était-il encore debout pendant la période suédoise
de la guerre de Trente ans (1630-1635)? Nous n’oserions l’affirmer,
quoique, d’après la tradition populaire, il aurait servi de prison à celte
époque, et que les comptes de Pierre Fournier, surintendant du val de
Lièpvre pour le duc de Lorraine, mentionnent encore en 1631, et pour la
dernière fois, les corvées dues par les sujets du val pour les réparations
du château d’Echery2. Une seule chose nous paraît certaine, c’est que le
château fut ruiné et abandonné dans le courant du dix-septième siècle.

En 1785 Grandidier constate, dans ses Vues pittoresques, qu’il n’en
reste que quelques ruines et que la partie occidentale du château est
domaine du roi de France, au titre du duché de Lorraine, tandis que la
partie orientale appartient au prince Maximilien Joseph des Deux-Ponts,
qui le tient en fief du chapitre équestral de Guehwiller. La suzeraineté de
l’abbaye de Murbach avait donc duré jusqu’à cette époque.

Notre ruine devint propriété particulière pendant la Révolution. Enfin
en 1881 elle fut acquise par l’Etat, qui y fit faire quelques travaux urgents
de consolidation.

Ernest Blech.

1. Mühlenbeck, Documents historiques, p. 299; le florin ne représentait plus guère
à cette époque que 10 fraucs en valeur actuelle.

2. Archives de Meurthe-et-Moselle, B, 9606.