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Société de l'Histoire de l'Art Français [Hrsg.]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 1910

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Stein, Henri: La participation de Pajou a la Fontaine des Innocents
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https://doi.org/10.11588/diglit.17395#0367

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— 333

La lettre, bien qu’imprimée1, n’a pas encore été utilisée
dans le débat; elle donne pleinement raison à Guilhermy,
à Montaiglon, contre le Pausanias français, que j’ai pris
d’ailleurs d’autres fois en faute2. Elle mérite d’être repro-
duite ici :

Lorsqu’il a été question de déplacer la fontaine du lieu où
elle étoit au lieu où elle est actuellement, M. le baron de Bre-
teuil, alors ministre de Paris, et M. de Crosne, commissaire
pour le Roi en cette partie, me chargèrent de completter ce
monument, auquel il manquoit une face entière et une figure
nayade à un des anciens côté pour la rendre régulière; c’est
ce que j’ay fait, en me conformant le plus qu’il m’a été pos-
sible au goût du fameux Jean Goujon, auteur de cette fontaine.

J’ai donc faite en pierre dure, à la face qui est du côté du
grand bâtiment appartenant au chapitre de Notre-Dame, deux
grandes Nayades de 7 pieds de hauteur chacune.

Entre les pillastres, au dessus de l’arcade, j’ai fait deux
renommées de 4 pieds de proportion, aussi en pierre dure, et
aussi un grand bas relief de 8 pieds de longueur composé de
plusieurs enfants, de Tritans et autres animaux acquonati-
quère.

Plus une figure de Nayade, de la même proportion que celles
ci dessus énoncées, sur la face qui regarde la rue aux Fers;
ce qui compose six morceaux de sculpture, sous la convention
faite avec M. de Crosne que ces six morceaux de sculpture me
seroient payés la somme de 9000 livres. Pendant que je m’en
occupois et qu’on pressoit vivement pour l’exécution de ces
travaux, j’ai sollicité des à comptes pour m’aider à satisfaire
les personnes qui ont travaillés avec moi, mais inutilement,
car je n’ai obtenu après bien des démarches réitérées qu’une
somme de 600 livres. Ce défaut de payement m’a beaucoup
gêné et mis à découverts; pour le reste je me suis trouvé
obligé d’emprunter de l’argent, en passant des intérêts, afin de
solder les compagnons qui m’ont aidé, lesquels avoient besoin
du pain de chaque jour, et il m’étoit impossible de différer
leur payments. Je supplie Monsieur le Maire de peser ma
réclamation et de vouloir bien me faire payer les 8400 livres
qui me restent dues; je lui en aurai une très grande obligation.

Pajou.

1. Catalogue of the collection of Autograph Letters and his-
torical. Documents formed by Alfred Morrison, V (1891), p. 88.

2. Dans son récent Jean Goujon, M. Paul Vitry n’a pas osé
être plus affirmatif que M. Lemonnier.
 
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