Société de l'Histoire de l'Art Français [Hrsg.]: Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français (1910)

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relief présenté au concours : VArrivée au ciel des
augustes martyrs.)

Le gouvernement de Louis-Philippe tint à honneur
de consacrer aux arts le nouvel édifice. « Aux diverses
métamorphoses de l’église, à cette espèce d’anarchie
qui a régné pendant sa construction, a survécu une
seule pensée, la même qui avait présidé à sa primi-
tive conception : c’est que le monument est national
et qu’il doit attester la gloire de l’art et le génie de la
nation à notre époque. »

Ce thème est celui que le ministre a repris et qu’il
se fera honneur de développer (rapport de Biet,
juin 1833, au Conseil des Bâtiments civils). Faut-il
des peintures, lit-on dans le même document : oui,
« la peinture parviendra mieux à adoucir les transi-
tions de styles et d’époques ; tout lui fait cadre, tandis
que, hors des musées, la sculpture exige un emplace-
ment spécial, une corrélation nécessaire avec les
lieux où elle est exposée. «

Paul Delaroche fut chargé d’exécuter à lui seul les
peintures de l’église : l’œuvre, pensait-on, aurait eu
son unité, et l’on ne se demandait pas si le talent de
l’artiste, alors tant admiré, serait à la hauteur de cette
tâche. Il alla en Italie étudier les maîtres, surtout les
primitifs, et, à son retour, il apprit qu’on lui avait
retiré l’abside. Il renonça immédiatement à décorer
la Madeleine et refusa toute indemnité. Pour l’en-
semble, s’il avait été seul, il aurait reçu i5o,ooo francs.

Les peintures des travées furent attribuées à Schnetz,
Couder, Bouchot, Léon Cogniet, Abel de Pujol et
SignolL Ils reçurent chacun 25,ooo francs. Ziegler
peignit l’hémicycle et toucha 5o,ooo francs. Il demanda
plus tard, sans les obtenir, 100,000 francs, la surface i.

i. Cartellier était chargé de la statue de sainte Madeleine
pour le maître-autel. Petitot demanda à l’exécuter à la place
de son beau-père qui venait de mourir (i83i).